Rosario Sánchez Mora

Militaire républicaine espagnole dite Rosario la Dynamiteuse

Rosario la Dynamiteuse

Rosario Sánchez Mora
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
MadridVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Rosario Sánchez MoraVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
La DinamiteraVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Activités
Autres informations
Parti politique
Armes
Grade militaire
Conflits
Lieux de détention

Rosario Sánchez Mora, née en 1919 à Villarejo de Salvanés et morte en 2008 à Madrid, est une militaire de la Guerre d'Espagne, dont le surnom, La Dinamitera (en français:La Dynamiteuse), a été popularisé par le poème composé en 1937 par Miguel Hernández intitulé Rosario, dinamitera.

Biographie modifier

Née le 21 avril 1919 près de Madrid, elle est la fille d'Andrés Sánchez, le président de la Gauche républicaine de la ville de Villarejo de Salvanés. Elle emménage dans la capitale à l'âge de 16 ans, en 1935. Militante communiste, elle est membre des Jeunesses Socialistes Unifiées lorsqu'éclate la guerre d'Espagne[1].

A l'âge de dix-sept ans, elle rejoint les Milices Ouvrières du Cinquième Régiment, parti le à Somosierra pour arrêter les troupes du général Mola. Rosario n'a pas d'instruction militaire, ni de connaissance spécifique en artillerie. Cependant, avec ses camarades républicaines Angelita Martínez, Consuelo Martín, Margarita Fuente et Lina Òdena, sa première participation dans l'armée s'effectue avec courage et abnégation. Sous les ordres du commandant militaire Valentín González dit El Campesino, les jeunes filles sont au front, loin des missions classiques d'auxiliaires et d'infirmières dévolues aux femmes lors des combats[2].

Rosario appartient à la section de la fabrication des explosifs, les dynamiteurs. Elle y perd une main mais est sauvée par la Croix-Rouge, soignée à l'hôpital de La CabreraJosé Ortega y Gasset lui rend visite[3].

Dès sa sortie de l'hôpital, elle est chargée du standard de l'État-Major Républicain de Cuidad Lineal à Madrid, où elle rencontre notamment les poètes républicains, Antonio Aparicio, Miguel Hernández et Vicente Aleixandre[4].

Elle revient au front au bout d'un an, sous le grade de sergent, au sein de la célèbre 46e Division, composée de 12.000 combattants. Elle participe à la bataille de Brunete qui se termine par un échec républicain, le ,

Elle se marie à Alcalá de Henares le avec le sergent Francisco Burcet Lucini qui retourne au front. Rosario, enceinte, intègre le bureau de Dolores Ibárruri, la celèbre Pasionaria, du nº 5 de la rue de Zurbano de Madrid, jusqu'à la naissance de sa fille, Elena[5].

Fin de la guerre modifier

Après la bataille de l'Èbre, elle n'a plus de nouvelles de son mari. Elle tente de fuir par Alicante avec son père Andrés, mais ils sont capturés avec 15000 autres républicains lors d'un piège tendu dans le port d'Alicante par les fascistes. Ils sont conduits au camp de concentration de Los Almendros, où Andrés Sánchez est fusillé. Rosario est libérée et déplacée à Madrid, où elle se fait arrêter de nouveau par les phalangistes. Au cours d'un parcours effroyable, elle est incarcérée tour à tour dans les prisons de Villarejo, Getafe et de Las Ventas (Madrid), où des milliers de femmes sont emprisonnées dans des conditions épouvantables[6], puis Durango, Orúe et, enfin celle de Saturrarán. Le 28 mars 1942, elle est finalement libérée, le même jour où Miguel Hernández meurt dans la prison d'Alicante.

Après-guerre modifier

Rosario refait sa vie, plus tard, à Madrid, en commençant par vendre du tabac américain de contrebande place de Cybèle, pour survivre. Plus tard, elle ouvre un vrai bureau de tabac, dans la rue Peña Prieta du quartier de Vallecas. Elle le tient toute sa vie, jusqu'à son décès, le 17 avril 2008[7].

Son inhumation a lieu au cimetière civil de Madrid sous le drapeau tricolore avec la participation de nombreuses personnalités politiques espagnoles, dont Gaspar Llamazares et Paco Frutos, secrétaire général du PCE[8].

Postérité modifier

Bibliographie modifier

  • 1992: (es) Antonina Rodrigo, Rosario Sánchez Mora "La Dinamitera", Cuadernos Hispanoamericanos, , 503e éd. (ISSN 0011-250X), p. 13-26
  • 2007 : (es) Carlos Fonseca, Rosario Dinamitera : Una mujer en el frente, Madrid, Barcelone, Temas de Hoy Ediciones - Editorial Planeta, (ISBN 978-84-8460-524-9)
  • 2022 : Gonzalo Berger et Tània Balló, Les combattantes : L'Histoire oubliée des miliciennes antifascistes dans la guerre d'Espagne, Syllepse, , 300 p. (ISBN 979-10-399-0056-0)

Références modifier

  1. (es) « Rosario Sánchez Mora, "la dinamitera" | NR | Periodismo alternativo », (consulté le )
  2. (es) RTVE.es, « "Rosario Dinamitera, la historia de una miliciana", este sábado en 'Documentos RNE' », sur RTVE.es,
  3. (es) « Rosario Sánchez Mora, "la dinamitera" », sur Nueva Revolución,
  4. (es) Iban Gorriti, « La 'Euzkadi' de Miguel Hernández y 'Dinamitera' », sur Diario de Noticias de Álava,
  5. « Association Républicaine Irunaise "Nicolás Guerendiain" - Rosario "La Dinamitera" », sur www.asociacionrepublicanairunesa.org
  6. « Cárcel de ventas », sur carceldeventas.madrid.es
  7. (es) Madridiario, « De dinamitera a tabaquera: fallece Rosario Sánchez Mora », sur Madridiario
  8. « La tricolor despide a un mito de la lucha miliciana », sur www.publico.es
  9. « Chansons Contre la Guerre: Miguel Hernández - Rosario, dinamitera », sur www.antiwarsongs.org
  10. Antonina Rodrigo, « Rosario Sánchez Mora "La Dinamitera" », Cuadernos Hispanoamericanos, no 503,‎ , p. 13–26 (ISSN 0011-250X, lire en ligne)
  11. « El Comunero, ou l’antifascisme cultivé en chansons », sur L'Humanité, (consulté le )

Liens externes modifier