Rita Fuhrer

personnalité politique suisse

Rita Fuhrer, née le (originaire d'Adelboden), est une personnalité politique suisse du canton de Zurich, membre de l'Union démocratique du centre (UDC).

Rita Fuhrer
Illustration.
Lors d'un discours en 2006.
Fonctions
Conseillère d'État du canton de Zurich
Direction de l'économie
(2004-2010)
Direction des affaires sociales et de la sécurité
(1999-2003)
Direction de la police et des affaires militaires
(1995-98)

(14 ans, 11 mois et 22 jours)
Successeur Ernst Stocker
Députée au Conseil cantonal de Zurich

(3 ans, 2 mois et 5 jours)
Biographie
Nom de naissance Rita Honegger
Date de naissance (70 ans)
Nationalité Suisse
Parti politique UDC

Elle est conseillère d'État de 1995 à 2010.

Biographie modifier

Rita Fuhrer naît Rita Honegger le . Elle est originaire d'Adelboden, dans le canton de Berne[1]. Elle a un frère, Erich, et une sœur, Bernadette[2].

Elle s'installe à Zurich en 1986, à l'âge de 33 ans, après avoir habité dans les cantons de Saint-Gall et de Nidwald[3]. Elle est longtemps femme au foyer[4], donnant naissance à son premier enfant à l'âge de 19 ans. Elle devient par la suite directrice d'une agence de caisse-maladie[5].

Mariée à Fredy Fuhrer[1] à l'âge de 18 ans[6] et mère de quatre enfants (le troisième meurt peu après sa naissance)[6],[7], elle habite Pfäffikon, dans le canton de Zurich[2]. L'un de ses fils, Fabian Fuhrer, est l'un des porte-voix du mouvement Occupy au début des années 2010[8],[9],[10],[11].

Parcours politique modifier

Elle est membre de l'UDC[1]. Qualifiée de fille spirituelle de Christoph Blocher[12],[13], elle représente la ligne dure du parti[14],[15], défendant notamment « une politique répressive en matière de drogue et intransigeante quant à l'adhésion européenne »[15].

Elle siège au Conseil cantonal de Zurich du au pour la circonscription de Pfäffikon[1].

Conseil d'État modifier

Elle est élue en 1995 au Conseil d'État du canton de Zurich au détriment de la candidate socialiste Vreni Müller-Hemmi (de)[16], permettant à l'UDC de récupérer son deuxième siège au gouvernement, perdu en 1991[14],[15]. Elle est la première femme de droite à y accéder[13], en même temps que la Verte Verena Diener[16].

Elle y dirige tout d'abord la direction de la police et des affaires militaires jusqu'en 1998. Elle mène notamment la fusion des polices criminelles du canton et de la ville de Zurich et suit une ligne dure en matière d'asile, plaidant pour le renforcement des mesures de contrainte telles que la prison, au besoin à vie, pour les demandeurs d'asile illégaux[17]. Son action déterminée pour « faire le ménage » au sein de la police, secouée par une affaire de dépenses somptuaires et qui « fonctionnait comme un État dans l'État », est saluée[18],[6].

Surnommée « Lovely Rita »[12],[19] (en référence à la contractuelle de la chanson des Beatles ; le surnom aurait été trouvé par son collègue socialiste au gouvernement Markus Notter (de)[6]), elle est brillamment réélue en 1999[3]. Elle reprend la direction des affaires sociales et de la sécurité, puis la direction de l'économie en 2004 après sa troisième réélection en 2003, où elle décroche la troisième place[5]. Elle préside le gouvernement en 2000-2001 et 2007-2008[1]. En 2000, elle est candidate officielle de son parti aux côtés de Roland Eberle pour la succession d'Adolf Ogi au Conseil fédéral. Arrivée en tête au premier tour de scrutin avec 54 voix, elle se maintient jusqu'au sixième tour (28 voix), qui voit l'élection de Samuel Schmid (121 voix contre 83 à Ulrich Siegrist (de))[4],[13].

Ses mandats sont marqués par des conflits en matière de personnel (licenciement du commandant de la police cantonale, puis du commandant de l'arrondissement de Winterthour notamment), avec la directrice de la police zurichoise et avec un autre membre du gouvernement, Dorothée Fierz (de), qui finira par démissionner[5]. Elle commentera ces derniers conflits comme suit : « Lorsque deux hommes se disputent, on parle de confrontation politique ; mais lorsque deux femmes ne sont politiquement pas du même avis, on dit qu'elles se disputent »[N 1],[6].

Son mandat à la tête de la direction de l'économie est marqué par le conflit avec l'Allemagne sur le bruit des avions (de), puis par ses problèmes de santé (pneumonie aiguë, accident à vélo et enfin cancer du sein diagnostiqué en décembre 2019)[20],[21],[6]. Elle démissionne pour raisons de santé à l'été 2019 pour le [13].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Wenn zwei Männer streiten, führen sie eine politische Auseinandersetzung. Wenn zwei Frauen politisch anderer Meinung sind, dann streiten sie. »

Références modifier

  1. a b c d et e (de) « Kantonsratsmitglieder ab 1803 - Informationen zu Rita Fuhrer-Honegger », sur site officiel du canton de Zurich (consulté le )
  2. a et b (de) Jessica Pfister, « Rita Fuhrer Bundesrat Brustkrebs Familie Regierungsrätin SVP », sur Schweizer Illustrierte, (consulté le )
  3. a et b Stéphane Zindel, « Rita Fuhrer la pragmatique, une «dame de fer aux gants de velours» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (de) Thomas Renggli, « Was macht eigentlich Rita Fuhrer? », sur Coopzeitung, (consulté le )
  5. a b et c (de) Susanne Anderegg, « Wie Rita Fuhrer ihr Strahlen verlor », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne, consulté le )
  6. a b c d e et f (de) Ruedi Baumann, « Sie braucht Ruhe nach dem Sturm », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne  , consulté le )
  7. (de) « Persönlich - Rita Fuhrer, ehem. Regierungsrätin und Henry Camus, Comedian, Musiker », sur srf.ch, (consulté le )
  8. (de) Edgar Schuler, « Rita Fuhrers Sohn spricht für die «Empörten» », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne, consulté le )
  9. (de) Rom, « Empörte sprachen mit Bankern », sur 20 Minuten, (consulté le )
  10. « Le mouvement anti-Wall Street gagne la Suisse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Serge Enderlin, « En Suisse, un impact limité », sur Libération, (consulté le )
  12. a et b Béatrice Schaad, « Rita Blocher, au nom du père », L'Hedbo,‎ , p. 40 (lire en ligne)
  13. a b c et d « Rita Fuhrer quitte ses fonctions à Zurich », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  14. a et b Anne Schnetzer, « Christoph Blocher teste sa force à Zurich », Journal de Genève et Gazette de Lausanne, (consulté le )
  15. a b et c Catherine Bellini, « Rita, la bonne surprise de Blocher », L'Hebdo,‎ , p. 17 (lire en ligne)
  16. a et b (de) « Année politique Suisse 1995 - Wahlen », sur anneepolitique.swiss (consulté le )
  17. ATS, « Rita Fuhrer pour des mesures de contrainte renforcées », Journal de Genève et Gazette de Lausanne, (consulté le )
  18. Catherine Bellini, « À Zurich, la "blondinette" a une poigne de fer », L'Hebdo,‎ , p. 27-28 (lire en ligne)
  19. (de) « Eine Politikerin steht sich selbst im Weg | NZZ », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  20. (de) Lukas Egli, « Nachgefragt mit Rita Fuhrer », sur Schweizer Illustrierte, (consulté le )
  21. (de) « Rita Fuhrer hat «gute Diagnose» erhalten », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne, consulté le )


Liens externes modifier