René Beille, né à Perpignan le et mort à Cabestany le , est un militaire français, officier du 366e régiment d'infanterie[1].

Le lieutenant René Beille.

Amputé d'un poumon après avoir été gazé par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, il meurt à l'âge de 96 ans après avoir reçu le Mérite agricole et repris l'exploitation viticole familiale à Cabestany.

Biographie modifier

 
L'illustré, .

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, René Beille a 20 ans. Il est nommé sous lieutenant au 366e régiment d'infanterie où il se fait remarquer : « Jeune officier qui vient de mener avec un entrain, une intrépidité, une audace remarquable l'exécution d'un coup de main délicat »[2].

Blessé à plusieurs reprises, il se distingue notamment lors de la Bataille de la Marne en 1918[3].

Le 19 juillet 1918 à 19H 45, il dirige un Coup de Main ou il fait des prisonniers, procurant ainsi au haut commandement des renseignements d'importance capitale. Il reçoit une citation à cette occasion.

A la suite du Coup de main du Mont-sans-Nom, c est René Beille qui décide quels soldats plus que d'autres méritent une distinction[4], en tant qu Officier commandant le Corps Franc du 366eme RI[5].

Gazé par les allemands et plusieurs fois blessé, René Beille reçoit sept citations. Il est décoré sur le champ de bataille, avec Joseph Darnand[6], par le Général Gouraud qui commande la 4e armée[7].

 
Le général Gouraud décorant Beille et d'autres soldats du 366e RI

Pour ses faits d'armes, le , il reçoit la croix de guerre. Mutilé et invalide de guerre à 100 %, il reprend pourtant l'exploitation viticole familiale à Cabestany.

Le Général Gouraud remet au lieutenant Beille, accompagné des membres de son régiment, la croix de la Légion d'honneur le , au cours d'une prise d'armes dans la cour des Invalides. La croix est accompagnée de cette citation : « Par son exemple, son énergie, par sa vaillance, par sa ténacité a su inspirer à ses hommes une ardeur et un mépris du danger. »

Alors qu'il est mutilé de guerre, le , pendant l'occupation, René Beille écrit à Joseph Darnand, alors responsable de la police de Vichy et qu'il n'avait pas revu depuis, pour tenter de sauver, en vain, son beau fils, Pierre Fournera, incarcéré à la prison Saint-Michel de Toulouse[8],[9]. Pierre Fournera est fusillé par les allemands, le , au camp de Souge, après avoir été arrêté par la Gestapo de Toulouse et déporté à Dachau par le train fantôme[10],[11].

À l'origine de la création[réf. nécessaire] de l'appellation d'origine contrôlée Rivesaltes en 1936, avec plusieurs vignerons du Roussillon et l'aide notamment du Maréchal Joffre (natif de Rivesaltes) et sa famille, René Beille reçoit la médaille du Mérite agricole le pour son implication dans la viticulture du Roussillon.

René Beille meurt le , à Cabestany, à l'âge de 96 ans. Invalide de guerre à 100 %, après avoir été blessé à plusieurs reprises pendant la Première Guerre mondiale, il a vécu pendant plus de 70 ans avec un seul poumon.

 
Coups de main, réalisés par René Beille pendant la guerre 1914/18

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. Histoire du 366e Régiment d'Infanterie. Campagne 1914-1918, Paris, imprimerie Chatelain.
  2. « René Beille », L'illustré,‎ .
  3. Victor Giraud, Histoire de la Grande Guerre, Paris, Librairie Hachette
  4. Archives du Général Gouraud déposées à La Courneuve aux archives du Ministère des Affaires Etrangères
  5. Un coup de main historique; Revue militaire française, Paris, Librairie militaire Berger Levrault
  6. Eric Alary, Joseph Darnand - De la gloire à l'opprobre, Perrin, 2023 ; Du héros de la Première Guerre mondiale à la Collaboration, Paris, Perrin, (lire en ligne).
  7. Joseph Darnand, « Rapport Darnand », sur memoiresdesmontsdechampagne.fr, 14 juillet 1918.
  8. Colonel Rémy, Morhange : les chasseurs de traîtres, Paris, Flammarion, 1975, p.67.
  9. Pierre Saint Laurens, Contes de faits, Paris, Signes du monde, 1995, p. 25.
  10. Francesco Fausto Nitti, Chevaux 8, hommes 70, Paris, Éditions Chantal, 1er janvier 1945
  11. Jürg Altwegg, L'odyssée du train fantôme, Paris, Robert Laffont, 2001.