Reinhold Hoppe

mathématicien allemand

Ernst Reinhold Eduard Hoppe (18 novembre 1816 – 7 mai 1900) est un mathématicien allemand qui travailla comme professeur à l'Université de Berlin[1],[2].

Formation et carrière

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Hoppe était un étudiant de Johann August Grunert à l'Université de Greifswald[3] qui passa son diplôme en 1842 et devint enseignant en anglais et mathématiques. Il termina son doctorat en 1850 à Halle et son habilitation en mathématiques en 1853 à Berlin sous la direction de Peter Gustav Lejeune Dirichlet. Il essaya aussi d'obtenir une habilitation en philosophie en même temps, mais échoua jusqu'à une nouvelle tentative en 1871. Il travailla à Berlin comme "privatdozent", puis après 1870 comme professeur, mais avec peu d'étudiants et une faible rémunération[2].

Quand Grunert mourut en 1872, Hoppe reprit le rôle d'éditeur du journal de mathématiques fondé by Grunert, l'Archiv der Mathematik und Physik. Hoppe à son tour continua ce rôle d'éditeur jusqu'à sa propre mort en 1900[3]. En 1890, Hoppe était l'un des 31 membres fondateurs de la Société allemande de mathématiques[4].

Contributions

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Hoppe écrivit plus de 250 publications scientifiques, y compris un des premiers manuels de géométrie différentielle[2].

Ses travaux aboutis en géométrie incluent la redécouverte des polytopes réguliers de haute dimension (précédemment découverts par Ludwig Schläfli)[5], et la création du terme "polytope"[6]. En 1880 il publia une expression de forme fermée pour tous les triangles à côtés entiers consécutifs et surface rationnelle, également connue comme Fomule des triangles presqu'équilatéraux de Héron[7]. Il lui est parfois attribué d'avoir prouvé la Conjecture d'Isaac Newton sur le "problème des nombres de baisers", qui dit qu'au maximum douze sphères congruentes peuvent toucher une sphère centrale de même rayon, mais sa preuve était incorrecte, et une preuve valable ne fut trouvée qu'en 1953[8].

Hoppe publia plusieurs travaux sur une formule pour la dérivée n-ième d'une composition de fonctions. La formule, connue à présent comme "Formule de Hoppe", est une variation de la Formule de Faà di Bruno. La publication par Hoppe de sa formule en 1845 précède celle de Faà di Bruno en 1852, mais est plus tardive que d'autres découvertes indépendantes de formules équivalentes[9].

Dans son travail sur les fonctions spéciales, Hoppe appartenait à l'école de pensée de Königsburg, emmenée par Carl Jacobi[10]. Il publia aussi une recherche en mécanique des fluides[11].

Récompenses et distinctions

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Il fut élu à l'Académie des Sciences Leopoldina en 1890[1].

Références

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  1. a et b (de) Dietrich Georg Kieser, Carl Gustav Carus, Wilhelm Friedrich Georg Behn, Carl Hermann Knoblauch et Albert Wangerin, Leopoldina, vol. 36, Halle, (lire en ligne), p. 132.
  2. a b et c (de) « Reinhold Hoppe », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 9, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 614–615 (original numérisé).
  3. a et b Peter Schreiber, Mathematical Europe: History, myth, identity, Paris, Ed. Maison des Sci. de l'Homme, , 431–444 p. (MR 1770139)
  4. Zielsetzung, German Mathematical Society (lire en ligne).
  5. Andrei N. Kolmogorov et Adolf-Andrei P. Yushkevich, Mathematics of the 19th Century: Geometry, Analytic Function Theory, Birkhäuser, (ISBN 9783034891738, lire en ligne), p. 81.
  6. H. S. M. Coxeter, Regular Polytopes, Dover, (ISBN 0-486-61480-8), vi.
  7. H. W. Gould, A triangle with integral sides and area, vol. 11, , 27–39 p. (lire en ligne).
  8. Chuanming Zong, Surveys on Discrete and Computational Geometry: Twenty Years Later (AMS-IMS-SIAM Joint Summer Research Conference, June 18–22, 2006, Snowbird, Utah), vol. 453, Providence, RI, American Mathematical Society, coll. « Contemporary Mathematics », , 529–548 p. (DOI 10.1090/conm/453/08812, MR 2405694).
  9. Warren P. Johnson, The curious history of Faà di Bruno's formula, vol. 109, , 217–234 p. (DOI 10.2307/2695352, JSTOR 2695352, MR 1903577, lire en ligne).
  10. Thomas Ernst, A Comprehensive Treatment of q-Calculus, Springer, (ISBN 9783034804318, lire en ligne), p. 52.
  11. Sloan Evans Despeaux, Mathematics unbound: the evolution of an international mathematical research community, 1800–1945 (Charlottesville, VA, 1999), vol. 23, Providence, RI, American Mathematical Society, coll. « History of Mathematics », , 61–87 p. (MR 1907170). See in particular p. 71.