Révolte babylonienne de 652 av. J-C

La révolte de Babylone en 652 av. J-C est une guerre civile interne à l'empire assyrien qui met aux prises l'empire assyrien à sa vassale de Babylone. Celle-ci obtient aussi le soutien de différents acteurs régionaux importants comme l'Élam, l'Égypte, les Chaldéens et certaines tribus arabes. Cette guerre s'acheva en 648 av. J-C par la victoire des Assyriens mais elle affaiblit gravement l'empire qui s'effondrera en 609 av. J-C.

La révolte est menée par le roi de Babylone, Shamash-shum-ukin, qui profite des difficultés du roi assyrien Assurbanipal, son frère, qui doit faire face à la révolte de l'Égypte depuis 655 av. J-C[1]. Il parvient à former une large coalition regroupant Elamites, Chaldéens, Arabes et disposant aussi du soutien de l'Égypte et des révoltés de l'ouest de l'empire assyrien.

Le début de la guerre est à l'avantage des insurgés. Les Chaldéens assiègent Our et Erech tandis qu'une armée élamite pénètre en Babylonie[2]. Attaqués près de la forteresse d'Hiritu dans la région de Dilaya, les Babyloniens et les Elamites y subissent une sévère défaite où les généraux élamites Nesu et Attametu sont tués[3]. Teumman, le souverain élamite, est lui tué lors de la bataille d'Ulai[4]. Ensuite, l'instabilité politique en Elam contraint le corps élamite à se retirer[2]. Les Assyriens peuvent alors marcher sur Babylone qu'ils assiègent à partir de 650[2]. Après trois années de siège, la ville est réduite par la faim[2]. Shamash-shum-ukin se suicide dans l'incendie de son palais et une violente campagne assyrienne de représailles sera menée contre les Elamites[2].

Les dégâts de la guerre sont telles que l'économie babylonienne ne retrouvera son niveau qu'en 642 av. J-C[5]. Son territoire sera occupé jusqu'en 646 et Ninive restera sous contrôle assyrien[5].

Notes et références modifier

  1. Françoise Briquel-Chatonnet, Les relations entre les cités de la côte phénicienne et les royaumes d'Israël et de Juda, Peeters Publishers (1992), p. 209
  2. a b c d et e Donald A. Mackenzie, Myths of Babylonia and Assyria, Kessinger Publishing (2004), p. 485.
  3. Daniel T. Potts, The archaeology of Elam: formation and transformation of an ancient Iranian state, Cambridge University Press (1999), p. 281.
  4. (en) Matthew Waters, « Te'umman in the Neo-Assyrian Correspondence », Journal of the American Oriental Society, vol. 119, no 3,‎ (lire en ligne)
  5. a et b John Boardman, The Assyrian and Babylonian Empires and other states of the Near East, from the eighth to the sixth centuries B.C., Volume 3, Cambridge University Press (1991), p. 61.