Pronunciamiento de Porlier
Le pronunciamiento de Porlier ou pronunciamiento de Saint-Jacques-de-Compostelle est un pronunciamiento mené par le général Juan Díaz Porlier depuis La Corogne dans la nuit du 17 au 18 septembre 1815 contre le régime absolutiste de Ferdinand VII et pour le rétablissement de la Constitution de Cadix[1].
Il s’agit du premier pronunciamiento libéral de l'histoire de l'Espagne[1].
Déroulement
modifierEn juin 1814, Díaz Porlier fut suspendu et condamné à une peine de quatre ans de prison dans le cadre d’une campagne de répression menée par Ferdinand VII contre les principales figures libérales[2],[3].
Purgeant sa peine à La Corogne, mais bénéficiant d’un régime semi-liberté pour raisons de santé, il put maintenir des contacts avec quelques militaires libéraux de la région, ainsi que des civils, notamment des commerçants galiciens, mécontents de la politique économique du gouvernement[2],[3].
Dans la nuit du 17 au 18 septembre, il lança seul son pronunciamiento depuis le Château de San Antón (es) où il était détenu, se contentant de proclamer le rétablissement de la Constitution de Cadix[4]. Selon Víctor Sánchez Martín néanmoins, Porlier prétendait obtenir la convocation de Cortès extraordinaires pour modifier la Constitution[5].
Il obtint tout d’abord le soutien de ses surveillants et fut rejoint par les militaires qu’il avait pu informer de ses intentions. Encouragés par les habitants de la ville, ils prirent rapidement la capitainerie générale de La Corogne, et reçurent l’appui de la plus grande partie des troupes postées à Ferrol. Porlier fut finalement capturé par les troupes du gouverneur militaire alors qu’il avançait vers Saint-Jacques-de-Compostelle, prétendant soumettre sa garnison connue pour être plus conservatrice et cléricaliste, après le soudoiement d’une partie des insurgés par le clergé compostellan[4],[6],[7].
35 officiers furent détenus à l’issue du soulèvement. Porlier fut seul condamné à la peine capitale et pendu le 3 octobre 1815 (étant donné qu'il était suspendu de ses fonctions militaires au moment des faits, on refusa d'accéder à sa demande d'être fusillé), les autres écopant de quelques années de prison[4],[8].
Malgré son caractère « typiquement individualiste et romantique »[2], ce soulèvement suscita l’inquiétude du gouvernement, qui prit des mesures préventives ailleurs dans la péninsule[8].
Notes et références
modifier- Fernández López 2003, p. 23-25.
- Fernández López 2003, p. 24.
- Cepeda Gómez 2003, p. 21.
- Fernández López 2003, p. 25.
- Sánchez Martín 2020, p. 134-136.
- Cepeda Gómez 2003, p. 21, 23.
- (es) Raymond Carr (trad. de l'anglais par Juan Ramón Capella, Jorge Garzolini, Gabriela Ostberg et Horacio Vázquez Rial), España : 1808-1975, Barcelone, Ariel, coll. « Ariel Historia », , 12e éd., 826 p. (ISBN 84-344-6615-5), p. 133-134
- Cepeda Gómez 2003, p. 23.
Annexes
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- (es) José Cepeda Gómez, Los pronunciamientos en la España del siglo XIX, Madrid, Arco Libros S. L., , 92 p. (ISBN 84-7635-376-6)
- (es) Javier Fernández López, Militares contra el Estado : España siglos XIX y XX, Madrid, Taurus, , 1re éd., 303 p. (ISBN 84-306-0495-2)
- (es) Víctor Sánchez Martín (Pedro Rújula et Ivana Frasquet (eds.)), El Trienio Liberal (1820-1823). Una mirada política, Grenade, Comares, (ISBN 978-84-9045-976-8), « El ejército », p. 131-153