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La Noblesse française est un groupe social qui existe depuis le Haut Moyen-Âge selon Karl Ferdinand Werner. Elle s'enracina sur des territoires locaux quand les fiefs devinrent progressivement héréditaires à partir de la fin du IXe siècle. La noblesse française fait encore de nos jours l'objet de recherches, de reportages, de films, d'émissions, de débats et de publications.
Deuxième ordre du royaume de France jusqu'en 1789, les nobles devaient servir le roi dans les armées ou dans l'administration, en échange de quoi ils bénéficiaient de privilèges : préséances, accès à des honneurs, exemptions fiscales, exemption du logement des gens de guerre ; en cas de condamnation à mort ils étaient décapités et non pendus, etc. La noblesse sous l'Ancien Régime était un état social qui imposait une manière de vivre, comme par exemple : ne pas déroger, avoir le sens de l'honneur, verser son sang pour le Roi, etc. À partir du XVe siècle, des montres et des réformations locales ou régionales ont imposé aux nobles de faire leurs preuves juridiques pour être maintenus en leur noblesse. De 1666 à 1789 seules les familles reconnues officiellement nobles par une maintenue en la noblesse avaient une noblesse légale. À côté de cela, il y avait la possibilité d'être anobli par le roi, d'occuper une fonction anoblissante ou d'acheter une charge qui donnait la noblesse. Pour résumer, la noblesse d'une famille se prouve donc seulement par actes authentiques : soit un anoblissement soit une maintenue en la noblesse.
Les familles nobles présentaient des écarts de revenus et de reconnaissance sociale. Ainsi au-dessus des anoblis se trouvaient les nobles, et encore au-dessus se trouvaient les gentilshommes cad. ceux qui pouvaient prouver trois générations de noblesse. Même si tous les nobles avaient les mêmes devoirs et droits, des différences de fortune importantes existaient.
En 1789, la Révolution française met fin à la société d'ordres et aux privilèges nobiliaires (nuit du 4 août 1789), puis abolit la noblesse (19/23 Juin 1790).
Pour ce qui est du XIXe siècle, il y a débat entre auteurs sur la notion de noblesse. L'historiographie contemporaine a consacré l'expression « noblesse d'Empire » pour désigner les titrés de Napoléon mais celui-ci n'a jamais anobli quiconque. C'est Louis XVIII dans sa Charte constitutionnelle de 1814 qui a le premier qualifié les titrés de l'Empire de « nouvelle noblesse ». D'autres historiens écrivent que la noblesse n'a été accordée que sous la Restauration (1814-1815 et 1815-1830). D'autres encore écrivent que ce n’est pas la chute de la Monarchie en 1848 qui fit cesser les anoblissements mais la troisième République en 1870. Au XIXe siècle les nobles n'ont plus ni privilèges ni devoirs différents des autres français. Il s'agit désormais d'une noblesse honorifique, décorative, d'un ordre de noblesse fictif.
Depuis l'abolition légale de la noblesse (en 1848 pour certains auteurs, en 1870 pour d'autres), ce groupe social garde toutefois une existence culturelle. Par ailleurs, de nos jours, il ne faut pas confondre noblesse et aristocratie, tous les nobles ne sont pas des aristocrates et inversement.
En France, la noblesse se transmet en filiation masculine, dans le cadre d'un mariage légal, et hors adoption. Depuis 2009, il n'y a toutefois plus en droit de distinction entre filiation légitime et filiation naturelle. Il a existé sous l'Ancien Régime des cas de reprise de noblesse maternelle en Lorraine, mais ils restent des exceptions au principe de transmission agnatique.
Au cours de son histoire, la noblesse française a toujours fait l'objet de désirs d'imitation, de revendications d'appartenance ou au contraire de rejets. De nos jours encore, chaque année, des personnes demandent au Conseil d'État l'ajout d'une particule à leur patronyme originel, d'un nom noble éteint, le nom d'une propriété, ou encore d'un nom noble par adoption ou filiation féminine depuis les dernières lois relatives à la filiation. D'autres prennent ou relèvent des titres de noblesse éteints ou de fantaisie.
Le nombre de familles nobles françaises subsistantes en 2023 est estimé par Arnaud Clément, actuel rédacteur du nobiliaire le plus récent, à environ 3 300. D'autres auteurs avancent des chiffres plus faibles sur la base de critères plus restrictifs, comme Philippe du Puy de Clinchamps ou Alain Texier. Il s'éteint chaque année une poignée de familles nobles françaises. Il faut également indiquer que des désaccords existent pour des familles entre les nobiliaires eux-mêmes et avec les notices écritent sur Wikipédia (la version française est la seule qui est prise en compte).