Policy Planning Staff

Agence de planification stratégique du département d’État des États-Unis.

Policy Planning Staff
Création (76 ans)
Affiliation Département d'État des États-Unis
Juridiction Gouvernement fédéral des États-Unis
Ministre responsable Mike Pompeo (Secrétaire d'État des États-Unis)
Activité(s) Planification stratégique
Produit(s) National Intelligence Estimates, World Factbook
Direction Peter Berkowitz (en) (directeur)
Site web https://www.state.gov/bureaus-offices/bureaus-and-offices-reporting-directly-to-the-secretary/policy-planning-staff/
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Le Policy Planning Staff (en français Équipe des planifications politiques, parfois appelé également en anglais Policy Planning Council, Office of Policy Planning ou par son acronyme interne S/P[1] ou PPS[2]) est le principal outil de planification stratégique du département d’État des États-Unis.

Origine modifier

Le Policy Planning Staff est créé le [3] par le célèbre officier du service extérieur (en) George F. Kennan à la demande du secrétaire d’État George Marshall pour servir « de source indépendante d’analyse politique et de conseils pour le secrétaire d’État ». Son rôle est notamment d'adopter une perspective de plus long terme, stratégique, d'étudier les principales tendances mondiales et de formuler des propositions et des recommandations sur cette base. Il succède, dans une version profondément modifiée, au Secretary’s Staff Committee[4]. Sa première mission est de concevoir le plan Marshall[5]. Il s’agit de l’un de deux services étatiques spécialement dédiés à la planification avec le National Security Coucil à l’issue de la Seconde Guerre mondiale[6].

Fonctionnement modifier

Il est composé de fonctionnaires libérés de toute contingence immédiate et chargé exclusivement de planification à long terme[6].

Il connaît quatre réorganisation en 27 ans, qui se traduisent notamment par un changement de nom (Planning and Coordination Staff) entre 1969 et 1974. Elles symbolisent les difficultés de créer un organisme de planification efficace[7],[8].

Prises de positions modifier

Le PPS s’intéresse aux problèmes et à la prospective stratégiques. La question du communisme est prééminente durant les premières décennies d’existence du PPS[9]. Concernant les relations avec l’URSS, dans l’immédiat après-guerre, le Policy Planning Staff met en avant deux idées : l’inutilité de toute discussion avec les dirigeants communistes et que les États-Unis n’ont pas d’autres choix que de s’opposer à l’expansion communiste[6]. George F. Kennan y développe la théorie du containment[10]. C'est le cas également en Asie, ce qui conduit à justifier l'intervention en Corée par la théorie des dominos[11].

Le devenir de l’Europe et l’OTAN dans le cadre de la guerre froide et la nécessité de maintenir une Europe liée aux desseins des États-Unis. La question de l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’Union européenne est analysée en profondeur[12]. Dans ce cadre, il est à l’origine de l’unité et de l’intégration européennes dès 1949[13].

Malgré le wilsonisme et les positions anticolonialistes américaines, le PPS dessine après la guerre une Eurafrique envisagée comme une entreprise d'exploitation des nations européennes, y compris l'Allemagne, sous direction française[14].

Dirigeants et membres célèbres modifier

Le Policy Planning Staff est dirigé par le directeur de la planification des politiques. En 2021, Peter Berkowitz (en) qui avait été nommé en 2019 par le secrétaire d'État Mike Pompeo, est remplacé avec l'arrivée de l'administration Biden et d'Anthony Blinken comme secrétaire d'État, par Salman Ahmed, ancien diplomate au Secrétariat des Nations unies et dans l'administration Obama, et précédemment chercheur au sein du Carnegie Endowment for International Peace, un think tank américain[15].

Ce service compte des personnalités importantes parmi ses anciens directeurs influents - notamment le premier, George F.Kennan (1947-1949), mais aussi Paul Nitze, Robert R. Bowie (en)[16], Walt Rostow (1961-1966), Henry D. Owen (en)[17] (1966-1969), Anne-Marie Slaughter, Jake Sullivan, Dennis Ross, Gregory B.Craig (en), Paul Wolfowitz, James Steinberg[18], Richard Haass - comme parmi ses anciens membres, dont Zbigniew Brzezinski, Sandy Berger, Kori Schake (en) et Michael Armacost (en). Francis Fukuyama en a été directeur adjoint[2]. Au moins 14 anciens membres du personnel de ce service ont été ambassadeurs[19].

Liens avec ses homologues modifier

Le PPS entretien des liens avec différents organismes similaires à travers le monde, notamment parmi les alliés des États-Unis.

Il sert de modèle lors de la création en France du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS)[20].

Voir également modifier

Références modifier

  1. (en) Nahal Toosi, « Leaked document shows Tillerson power play », sur POLITICO (consulté le )
  2. a et b Jérôme Gygax, Olympisme et guerre froide culturelle: Le prix de la victoire américaine, Editions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-49213-4, lire en ligne)
  3. Marc Aicardi de Saint-Paul, La politique africaine des Etats-Unis: mécanismes et conduite, Nouveaux Horizons, (ISBN 978-2-7178-0834-6, lire en ligne)
  4. Marc Aicardi de Saint-Paul, La politique africaine des Etats-Unis: mécanismes et conduite, Nouveaux Horizons, (ISBN 978-2-7178-0834-6, lire en ligne)
  5. Régine Perron, Le marché du charbon, un enjeu entre l’Europe et les États-Unis de 1945 à 1958, Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-292-7, lire en ligne)
  6. a b et c Jean-Baptiste Duroselle, Itinéraires: idées, hommes et nations d'Occident, XIXe – XXe siècles, Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-213-2, lire en ligne)
  7. Marc Auteur du texte Aicardi de Saint-Paul, La politique africaine des États-Unis : mécanismes et conduite / Marc Aicardi de Saint-Paul, (lire en ligne)
  8. Historiens et géographes, Association des professeurs d'histoire et géographie., (lire en ligne)
  9. Gérard Bossuat et Nicolas Vaicbourdt, Etats-unis, Europe et Union européenne: histoire et avenir d'un partenariat difficile (1945-1999), P.I.E. Peter Lang, (ISBN 978-90-5201-942-0, lire en ligne)
  10. Démocraties occidentales et bouleversements de l'histoire : États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie / Michel Catala, Jean-Claude Lescure, Yves-Henri Nouailhat... [et al.], (lire en ligne)
  11. Jean (1927-2002) Auteur du texte Elleinstein, La paix froide : les relations États-Unis-URSS depuis 1950 / Jean Elleinstein, (lire en ligne)
  12. Dimitri Grygowski, Les États-Unis et l'unification monétaire de l'Europe, Peter Lang, (ISBN 978-90-5201-489-0, lire en ligne)
  13. Geneviève Duchenne et Michel Dumoulin, Chaire Glaverbel d'études européennes, L'Union européenne et les États-Unis = the European Union and the United States : Actes de la VIIIe Chaire Glaverbel d'études européennes, 2002-2003, Peter Lang, , 433 p. (ISBN 0-8204-6614-X, 978-0-8204-6614-9 et 90-5201-216-4, OCLC 290917540, lire en ligne) :

    « Le 7 juillet 1949 Georges F Kennan et son Policy Planning Staff remet un rapport (PPS/5S) dans lequel il explique la nécessité d'une unification européenne forte et essaye d'envisager une structure pour l'intégration européenne. »

  14. Gérard Bossuat, La France, l’aide américaine et la construction européenne 1944-1954. Volume II, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-2852-0, lire en ligne)
  15. (en) « Salman Ahmed », sur Carnegie Endowment for International Peace (consulté le )
  16. Charles Cogan, Alliés éternels, amis ombrageux: les Etats-Unis et la France depuis 1940, Bruylant, (ISBN 978-2-275-01773-0, lire en ligne)
  17. Anne Dulphy, Robert Frank, Marie-Anne Matard-Bonucci et Pascal Ory, Les relations culturelles internationales au XXe siècle: de la diplomatie culturelle à l'acculturation, Peter Lang, (ISBN 978-90-5201-661-0, lire en ligne)
  18. Bruno Auteur du texte Colson, La stratégie américaine et l'Europe / Bruno Colson, (lire en ligne)
  19. Soylent Communications, « US State Department Policy Planning Staff »,
  20. Historiens et géographes, Association des professeurs d'histoire et géographie., (lire en ligne)

Liens externes modifier