Wikipédia

Pierre Hélé

homme politique camerounais

Pierre Hélé
Fonctions
Ministre camerounais de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable
En fonction depuis le
(19 ans, 4 mois et 13 jours)
Président Paul Biya
Premier ministre Ephraïm Inoni
Philémon Yang
Joseph Dion Ngute
Gouvernement Inoni I, II et III
Yang I, II, III et IV
Dion Ngute
Prédécesseur Tanyi-Mbianyor Clarkson Oben
Ministre du Tourisme
–
(4 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Paul Biya
Premier ministre Peter Mafany Musonge
Prédécesseur Claude Joseph Mbafou
Successeur Baba Amadou
Ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat
–
(3 ans, 1 mois et 11 jours)
Président Paul Biya
Premier ministre Peter Mafany Musonge
Successeur Boubakary Yerima Halilou
Ministre de l'Éducation nationale
–
(5 mois et 3 jours)
Président Paul Biya
Prédécesseur René Ze Nguélé
Successeur Robert Mbella Mbappe
Vice-ministre des Finances
–
(4 ans, 2 mois et 27 jours)
Député UNDP du Mayo-Kani
–
(26 ans et 11 mois)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lara (Kaélé)
Nationalité Camerounaise
Parti politique UNDP (jusqu'en 2002)
RDPC
Diplômé de ENAM
Université de Yaoundé
Profession Administrateur civil
Pierre Hélé
modifier Consultez la documentation du modèle

Pierre Hélé, né en 1946, est un homme politique camerounais. Depuis 2004, il est ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable.

Biographie modifier

Pierre Hélé, originaire du département du Mayo-Kani dans la région de l'Extrême-nord[1], est un Moundang[2].

Naissance modifier

Pierre Hélé naît en 1946 à Lara, un village de la commune de Kaélé[1], au Cameroun français. Cette partie du territoire, à la faveur de la constitution de la République française du , devient membre de l'Union française en tant que « territoire associé »[3]. Louis Paul Aujoulat et Alexandre Douala Manga Bell sont admis à l'Assemblée de l'Union française comme délégués du Cameroun et membres du Mouvement républicain populaire (MRP). L'Assemblée représentative du Cameroun (ARCAM) voit le jour à la fin de l'année 1946[4].

Études modifier

Pierre Hélé voyage beaucoup durant son cursus scolaire. Il étudie à Lara, son village, ainsi qu'à Yaoundé, Maroua, Ngaoundéré et Garoua[1].

Études primaires modifier

Pierre Hélé commence l'école primaire en 1953 à la Mission catholique de Lara[1]. Il l'achève à Maroua, où il obtient son Certificat d'études primaires élémentaires (CEPE) en 1959[1]. À ce moment, la guerre pour l'indépendance totale du Cameroun fait des ravages dans le sud du pays et un « nordiste » vient d'être porté par la France au poste de premier ministre du Cameroun français en la personne d'Ahmadou Ahidjo[5].

Études secondaires modifier

Pierre Hélé commence ses études secondaires en 1959 à Ngaoundéré au collège Mazenod[1]. C'est là qu'il obtient son Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et son certificat de probation[1]. Mais le pays reste tumultueux dans sa partie sud durant ces années 1960 avec le débat sur la forme de l'État camerounais. Il remonte plus au Nord, au lycée de Garoua, pour suivre une classe terminale. Il y obtient son baccalauréat, en 1968[1]. Entre-temps, la République fédérale du Cameroun est proclamée en [6], et le parti unique, l'Union nationale camerounaise (UNC), en 1966[7]. Le débat de l'heure, en 1968, porte sur l'unification du Cameroun avec un duel presque fratricide du côté du Cameroun occidental opposant Augustine Ngom Jua à Salomon Tandeng Muna[8].

Études supérieures modifier

Pierre Hélé entre à l'École normale d'administration et de magistrature (ENAM) à Yaoundé en 1968[1]. Il en sort quatre ans plus tard, en 1972, comme administrateur civil[1], année où le Cameroun est enfin unifié. La République unie du Cameroun (RUC) est proclamée le [9]. Mais ses études ne s'arrêtent pas là. Bien qu'entré dans la vie active, il s'inscrit à l'université de Yaoundé où il obtient une licence en droit public en 1979[1].

Carrière modifier

Sa carrière commence en 1973 au ministère de l'équipement où il entre comme Chef de service du budget et du matériel[1]. En 1974, il est nommé Chef de service du personnel dans le même ministère[1]. Il quitte ce ministère pour le ministère des finances en 1975, où il est Directeur adjoint de la solde[1]. Une nouvelle constitution est promulguée[10]. Elle remet en scène le poste de premier ministre[11] et le Président Ahmadou Ahidjo le confie à Paul Biya[12]. En 1977, Pierre Hélé est nommé Chargé d'études à la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC[1]). Il quitte cette institution sous-régionale en 1979 et rentre au Ministère des finances comme Vice-ministre dans le gouvernement de Paul Biya[1].

Le , Ahmadou Ahidjo démissionne de ses fonctions de président de la République Unie du Cameroun[13]. Le sceptre du commandement suprême du Cameroun passe entre les mains de Paul Biya, son successeur constitutionnel, le [14]. Malgré ses diplômes et son origine nordiste, Pierre n'a jamais été ni député ni ministre sous le règne d'Ahidjo. Il reste vice-ministre des finances jusqu'au , date à laquelle il est nommé Ministre de l'éducation nationale dans le gouvernement de Luc Ayang[15]. Dès le , l'année devient tumultueuse sur le plan politique : une tentative de coup d'État a lieu à Yaoundé, organisée et exécutée par des « nordistes »[16]. Pierre reste cependant ministre de l'Éducation nationale jusqu'au , avant de disparaître de la scène politique nationale. Il est remplacé à l'éducation par Robert Mbella Mbappe[17].

Il revient au gouvernement le pour des postes modestes comme DAG (Direction des affaires générales) au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et DAF (Direction des affaires financières) à l'université de Yaoundé ([1]). Un vent de liberté et de contestations diverses souffle sur le Cameroun. Le multipartisme, qui avait été abrogé en 1966 au nom de l'unité nationale[18], est rétabli. Des élections pluralistes, présidentielles, municipales et législatives, sont organisées en 1992 ; Paul Biya est réélu président de la république[19],[20]. En , il est élu député de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) à l'Assemblée nationale du Cameroun[1]. Le , il est nommé Ministre de l'urbanisme et de l'habitat dans le gouvernement de Peter Mafany Musonge[21]. Il reste à ce poste jusqu'en .

Le , il est nommé ministre du tourisme[22].

Pierre Hélé démissionne de l'UNDP en 2002 pour rejoindre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC[23]).

Il reste ministre du tourisme jusqu'en . Entre-temps, en , d'importantes lois clarifiant la décentralisation au Cameroun sont promulguées. Le , il est nommé Ministre de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED)[24] dans le gouvernement d'Ephraïm Inoni[25],[26].

En 2013, il félicite par écrit Aminatou Ahidjo, fille du premier président de la République du Cameroun, pour son ralliement à Paul Biya[27].

Pierre Hélé est membre du comité central du RDPC. En 2014, il accuse 24 cadres de ce parti, section Mayo Kani, de traîtrise et complicité avec l'opposition lors du double scrutin municipal et législatif du . Il les traduit au conseil de discipline du parti et demande des sanctions[28].

Il participe activement à la lutte contre la production et l'usage des plastiques non biodégradables au Cameroun[29].

En 2017, il est toujours ministre de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable[30].

Notes et références modifier

  1. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q et r « Hele , Pierre », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le )
  2. ↑ Jean Cabot, « Parmi les Kirdi du Nord-Cameroun d'après Bertrand Lembezat et Igor de Garine », Annales de Géographie, vol. 74, no 403,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. ↑ « 27 octobre 1946 : le Cameroun devient membre de l’union française », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  4. ↑ « 22 décembre 1946 : naissance de l’Assemblée Représentative du Cameroun (ARCAM) », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  5. ↑ CAMTEL, « Gouvernement du 20/02/1958 - Portail du Gouvernement du Cameroun », sur www.spm.gov.cm (consulté le )
  6. ↑ « 1er Octobre 1961 : naissance de la République fédérale du Cameroun », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  7. ↑ PlaneteAfrique Network, « La république fédérale - Cameroun », sur planeteafrique.com (consulté le )
  8. ↑ (en) Womai Ignatius Song, The Clash of the Titans: Augustine Ngom Jua, Solomon Tandeng Muna, and the Politics of Transition in Post-Colonial Anglophone Cameroon, 1961-1972, Howard University, (lire en ligne)
  9. ↑ « Histoire du Cameroun », sur www.cameroun-guide.com (consulté le )
  10. ↑ « La constitution du Cameroun en 1975 - », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le )
  11. ↑ « 09 mai 1975 : modification de la constitution et création du poste de Premier Ministre au Cameroun », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  12. ↑ « Parcours de S.E. Paul BIYA », sur www.prc.cm (consulté le )
  13. ↑ « Cameroun: Le discours de démission de M. Ahmadou Ahidjo, le 04 novembre 1982 :: CAMEROON », camer.be,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. ↑ cameroun24.net - Master Communication, « Paul Biya : Président de la République du Cameroun », sur www.cameroun24.net (consulté le )
  15. ↑ CAMTEL, « Gouvernement du 04/02/1984 - Portail du Gouvernement du Cameroun », sur www.spm.gov.cm (consulté le )
  16. ↑ « Cameroon-Info.Net :: Cameroun-Info.Net: Le Portail du Cameroun », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  17. ↑ CAMTEL, « Gouvernement du 07/07/1984 - Portail du Gouvernement du Cameroun », sur www.spm.gov.cm (consulté le )
  18. ↑ Jean-François Bayart, « L'Union nationale camerounaise », Revue française de science politique, vol. 20, no 4,‎ , p. 681–718 (DOI 10.3406/rfsp.1970.393245, lire en ligne, consulté le )
  19. ↑ « 1er mars 1992 : premières élections législatives pluralistes au Cameroun », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  20. ↑ « Les résultats des élections présidentielles d’octobre 1992 », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le )
  21. ↑ Frank William Batchou, « Cameroun: Le gouvernement de Paul Biya de 1982 a 2015 », sur L'univers de Frank William Batchou (consulté le )
  22. ↑ CAMTEL, « Gouvernement du 18/03/2000 - Portail du Gouvernement du Cameroun », sur www.spm.gov.cm (consulté le )
  23. ↑ « Cameroon-Info.Net :: Cameroun-Info.Net: Le Portail du Cameroun », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  24. ↑ « Histoire du ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable », sur Osidimbea La Mémoire du Cameroun. Encyclopédie, Annuaire. Actualité, Histoire des organisations (consulté le )
  25. ↑ PlaneteAfrique Network, « Gouvernement du 08/12/2004 - Cameroun », sur planeteafrique.com (consulté le )
  26. ↑ « Untitled Document », (version du sur Internet Archive)
  27. ↑ « Cameroun : Le Ministre Hélé Pierre écrit à Aminatou Ahidjo », Actualite en Afrique et Cameroun,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. ↑ Ibrahim, « Hélé Pierre membre du comité central du Rdpc et Ministre de l'Environnement: «Le Mayo-Kani le Rdpc et moi» », sur www.camnews24.com (consulté le )
  29. ↑ Actu Cameroun et Actu Cameroun, « Cameroun – Emballages plastiques: Le ministre de l’Environnement, Hele Pierre, poursuivi en justice pour abus de pouvoir », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  30. ↑ CAMTEL, « Hele Pierre - Portail du Gouvernement du Cameroun », sur www.spm.gov.cm (consulté le )

Articles connexes modifier

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pierre_Hélé&oldid=203440866 ».