Wikipédia

Petrus Serrarius

théologien néerlandais
Petrus Serrarius
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Activités

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Pierre Serrurier, de son nom de plume Petrus Serrarius[1] (Londres, 1600 - Amsterdam, 1669) est un théologien millénariste néerlandais. Négociant de profession, on l'a qualifié de doyen des doctrinaires dissidents d’Amsterdam[2]. Collaborateur et mécène de Baruch Spinoza, Popkin voit en lui « le lien de Spinoza avec le monde[3]. »

Biographie modifier

Serrarius, dont le nom de famille, Serrurier, est d'origine wallonne, étudia à Christ Church (Oxford) de 1617 à 1619. Fidèle collégiant, il se lia avec Adam Boreel, John Dury et Manassé ben Israël. Il se passionna pour le Judaïsme, ce qui le conduisit à la pratique de la gematria et aux idées messianiques de Sabbataï Tsevi[4]. Il écrivit d'ailleurs lui-même sur le millénarisme[5].

Quoique devenu fondamentalement philosémite, avec un intérêt passionné pour les Dix tribus perdues, il demeurait un calviniste orthodoxe : ainsi il continuait d'entretenir de bonnes relations avec les Quakers d’Amsterdam[6], s'entretenait avec William Ames[7] et correspondait avec le baptiste Henry Jessey.

Il a contribué à diffuser la kabbale d’Isaac Luria[8].

Il a joué le rôle de relai pour la correspondance entre l’Angleterre et la Hollande même pendant la guerre anglo-hollandaise. Il n’est pas impossible que ses échanges avec Henry Oldenburg aient contribué à l’emprisonnement de celui-ci[9],[10].

Mais Serrarius rompit avec son église avant de s'établir à Amsterdam, vers 1630. Il attaqua les thèses de Lodewijk Meyer, puis celles de Moïse Amyraut qui, dans son essai Du règne de mille ans ou de la Prospérité de l'Église (1654) s'était opposé aux millénaristes. Serrarius répliqua par un pamphlet, Assertion du règne de mille ans (1657), qui fut à son tour critiqué par Samuel Marésius, un disciple de Franciscus Gomarus. Marésius montra que les références de Serrarius aux idées de Joseph Mede étaient sans fondement[11].

Bibliographie modifier

  • Ernestine G. E. van der Wall, The Amsterdam Millenarian Petrus Serrarius (1600-1669) and the Anglo-Dutch Circle of Philo-Judaists, in J.van den Berg and E.G.E. van den der Wall, eds., Jewish-Christian Relations in the Seventeenth Century (Leiden: Kluwer, 1988) p. 73-94. Online PDF
  • Ernestine G. E. van der Wall, Petrus Serrarius (1600-1669) en zijn wereld, (Leiden 1987)
  • Maxime Rovere, Le Clan Spinoza, Paris, Flammarion, 2017 (ISBN 9782081330726).

Notes et références modifier

  1. ↑ En néerl. Pieter, ou Peter Serarius.
  2. ↑ Cf. Richard Popkin in Spinoza and the Sciences, Debra Nails and Marjorie Glicksman Grene (editors), p. 177.
  3. ↑ Popkin, Spinoza, p. 40.
  4. ↑ Cf. Popkin, p. and p. 48.
  5. ↑ Cunradus
  6. ↑ Cf. Universalisme sur le site de la Fraternité Quaker.
  7. ↑ Johannes van den Berg (Jan de Bruijn, Pieter Holtrop editors), Religious Currents and Cross-Currents: Essays on Early Modern Protestantism and the Protestant Enlightenment (1999), Chapter 8. Book extract.
  8. ↑ Maxime Rovere, Le Clan Spinoza : Amsterdam, 1677, Paris, Flammarion, , 560 p. (ISBN 978-2-08-133072-6), p. 334 et suiv.
  9. ↑ Maxime Rovere, Le Clan Spinoza : Amsterdam, 1677, Paris, Flammarion, , 560 p. (ISBN 978-2-08-133072-6), p. 338 et suiv.
  10. ↑ « Le Clan Spinoza - Notes de l'auteur », sur leclanspinoza.com, (consulté le ).
  11. ↑ Jeffrey K. Jue, Heaven Upon Earth: Joseph Mede (1586-1638) And the Legacy of Millenarianism (2006), p. 233.

Liens externes modifier

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Petrus_Serrarius&oldid=210065334 ».