Paul Barroilhet

chanteur
Paul Barroilhet
Portrait de Barroilhet par Thomas Couture en 1849.
Biographie
Naissance

Bayonne
Décès
(à 65 ans)
Paris (9ème)
Sépulture
Cimetière de Montmartre à Paris
Nationalité
Formation
Conservatoire national supérieur de musique et de danse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Conjoint
Gaetana Casanova (1813-1865)
Enfant
Alexandrine Laurence Barroilhet (1832-1893)
Autres informations
Tessiture
Maîtres
Vue de la sépulture.

Bernard Paul Barroilhet, né le 10 décembre 1805 à Bayonne et mort le à Paris, est un baryton et collectionneur de tableaux français.

Paul Barroilhet
Buste de Paul Barroilhet par J.P. Danian (cimetière de Monmartre)
Buste de Paul Barroilhet (cimetière de Montmartre)

Il est le fils de Pierre Barroilhet (1768-1839), maitre carrossier à Bayonne, issu d'une famille gasconne originaire de Saint Sever (Landes), et de Marie Pêche (1772-1860), issue d'une famille de tilholiers de l'Adour. Son frère Charles-François Barroilhet (1804-1865) émigra en 1827 au Perou et au Chili pour y faire fortune dans l'exportation de guano et dans l'exploitation de mines d'or.

Marié à une Milanaise (Gaetana Casanova 1813-1865), il n'eut qu'une fille Alexandrine Laurence (1832 - 1893).

Biographie modifier

Orienté vers le chant contre le souhait de son père, déjà connu à 18 ans du "Bayonne musical", il rencontre en 1823 un ami proche de Rossini qui lui proposa de rencontrer le Maitre en personne. Entré au Conservatoire, sur recommandation de ce dernier, dans la classe de chant de David Banderali, Barroilhet est ensuite parti pour l’Italie. Il a pris à Milan des leçons de Giacomo Panizza, avant d’aborder la carrière théâtrale dans le répertoire italien[1].

 
Caricature de Barroilhet (à droite) dans Charles VI d’Halévy (Galerie Caricaturale de la Mode du 25 février 1846.

Ses débuts ont été modestes, et il ne s’est d’abord produit que sur des théâtres de peu d’importance mais bientôt il a tenu l’emploi des barytons à Gênes, Vérone, Brescia, Bergame, Trieste, Turin, puis enfin à Rome et au théâtre San Carlo, de Naples, où il a côtoyé Adolphe Nourrit. À Rome, il a créé un rôle important dans L'assedio di Calais, de Donizetti et, à Naples, il a créé deux grands ouvrages de Saverio Mercadante : Elena da Feltre et la Vestale[2].

De fausses rumeurs sur sa mort à la suite d'une maladie, puis celle de son père en 1839 le font rentrer à Bayonne.

De retour à Paris, engagé à l’Opéra, il y a débuté brillamment, le , dans le rôle d’Alpbonse de la Favorite. Sa réputation s’établit rapidement, grâce à sa belle voix, à son réel talent de chanteur et à ses grandes qualités dramatiques, dans les reprises de Guillaume Tell et de Don Juan, après quoi il a fait plusieurs grandes créations dans la Reine de Chypre ; Charles VI et le Lazzarone, de Fromental Halévy, Dom Sébastien de Portugal, de Donizetti, Richard en Palestine, d’Adolphe Adam, et Marie Stuart, de Louis Niedermeyer[2]. C'est un proche de Donizetti avec qui il fut en contrat.

En 1847, à la suite de difficultés survenues entre la direction de l’opéra et lui, il a quitté ce théâtre et, partant, abandonné la carrière dramatique, au milieu de ses plus grands triomphes. Cependant, il continuera à donner des représentations privées. À partir de ce moment, il s’est livré sans réserve à sa passion un peu fantasque pour la peinture, achetant, revendant, défaisant et reformant sans cesse ses collections de tableaux[2]. Une grande partie de sa collection fit l'objet d'une très célèbre vente en avril 1860 à Drouot: on peut y relever les noms de Greuze, Watteau, Fragonard, Chardin, Boucher pour l'Ecole Française, Rubens, Rembrandt et Van Dyck, pour les Ecoles Flamande et Hollandaise, Velasquez, Murillo et Goya pour l'Ecole Espagnole, et enfin Veronese, Tintoret, Guardi, Giotto, Boticelli, Caravage et Canaletti pour l'Ecole Italienne.

Sa carrière a été courte, mais extrêmement brillante, et le public l’avait rapidement pris en haute estime. Il s’était également essayé à la composition, et avait publié un certain nombre de romances[2].

Il est mort subitement, des suites d’une bronchite contractée pendant le siège de Paris[3], alors qu’il faisait une partie de dominos[4]. Par testament olographe, il léguait une somme de 800 francs "aux blessés de l'Armée du Rhin natifs de Bayonne". En raison de la Commune insurrectionnelle de Paris, il ne put être enterré à Bayonne comme souhaité. Il repose au Cimetière de Montmartre (28ème division, buste de J.P. Danian).

Notes et références modifier

  1. Damien Colas, « Paul Barroilhet », dans Joël-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, (lire en ligne).
  2. a b c et d Arthur Pougin, « Barroilhet (Paul) », dans André Berthelot, La Grande Encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, t. 6, Belgiq - Bobin, Paris, Henri Lamirault, , 1197 p. (OCLC 630506811, lire en ligne), p. 504.
  3. « On lit dans… », Le Mémorial des Pyrénées, Pau, vol. 59, no 50,‎ , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. « Le Moniteur universel nous apprend… », La Petite Presse, Paris, vol. 5, no 1829,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Liens externes modifier