Osorkon C ou Osorkon de Saïs est un grand chef des , gouverneur de Saïs, en Basse-Égypte, durant la XXIIe dynastie. Il s'agit du premier grand chef des Mâ de Saïs connu, la région étant auparavant gouverné par un grand chef des Libou[1].

Osorkon C
Image illustrative de l’article Osorkon C
Talisman au nom du chef libyen Osorkon : « au commencement du monde, Néfertoum émerge des eaux primordiales assis sur un nénuphar ». Céramique siliceuse, Troisième Période intermédiaire, vers 800 av. J.-C.
Dynastie XXIIe dynastie
Fonction principale Gouverneur de Saïs
Successeur Ker

Attestations

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Osorkon est attesté par plusieurs éléments :

  • le « talisman d'Osorkon » - une amulette en faïence représentant la création du monde avec le dieu Rê-Horakhty, Néfertoum, assis sur un nénuphar, émerge des eaux primales[2],[3],
  • des ouchebti, maintenant à Londres[2],[4],
  • une stèle de donnation au domaine de Neith à Saïs, datée de l'an IX de Sheshonq V[2].

Biographie

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Les ancêtres d'Osorkon sont inconnus. Sur le talisman, il est appelé grand chef des Mâ, chef de l'armée, prophète de Neith, prophète de Ouadjet et de la Dame de Yamou (Hathor), montrant qu'il a régné respectivement sur les villes de Saïs, Bouto et Yamou, une partie importante du delta du Nil occidental[5]. Il est attesté en l'an IX de Sheshonq V[2], soit vers 761 AEC[6].

Si Kitchen place Tefnakht (adversaire de Piânkhy et père de Bakenranef de la XXIVe dynastie) comme son successeur immédiat[5],[7] parce que ce dernier porte les mêmes titres qu'Osorkon ainsi que les titres de grand chef des Libou et grand chef de l'Ouest, Payraudeau indique quant à lui qu'un certain Ker, portant les mêmes titres que Tefnakht, est attesté en l'an XIX du règne de Sheshonq V, puis un certain Roudamon portant également les mêmes titres est attesté en l'an XXXI du même règne, puis un certain Ânkhhor en l'an XXXVIII du même règne[2]. Tefnakht semble donc succéder à Ânkhhor et non à Osorkon directement[2].

Tefnakht n'était apparemment pas lié à ses prédécesseurs puisque ces derniers ne peuvent pas être identifiés avec le père et le grand-père de Tefnakht, qui ont été nommés respectivement Gemnefsoutkapou et Basa ; cette situation pourrait indiquer que Tefnakht a pris le pouvoir par la force[7] ; celui-ci hérita ensuite de tous les titres détenus par ses prédécesseurs, et donc, ne descendait pas réellement, comme on l'a cru, d'une tribu libyenne, Mâchaouach, ou Libou[8], mais d'une famille de prêtres, d'origine inconnue, de Saïs.

Notes et références

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  1. Payraudeau 2020, p. 147-148.
  2. a b c d e et f Payraudeau 2020, p. 148.
  3. Yoyotte 1960, p. 13-22.
  4. Moje 2008, p. 81–95.
  5. a et b Kitchen 1996, p. 113.
  6. Payraudeau 2020, p. 555.
  7. a et b (it) P. R. Del Francia, « Di una statuetta dedicata ad Amon-Ra dal grande capo dei Ma Tefnakht nel Museo Egizio di Firenze », dans Simona Russo (dir.), Atti del V Convegno Nazionale di Egittologia e Papirologia, Firenze, 10-12 dicembre 1999, Firenze, Istituto papirologico G. Vitelli, , p. 76-82
  8. (it) P. R. Del Francia, « Di una statuetta dedicata ad Amon-Ra dal grande capo dei Ma Tefnakht nel Museo Egizio di Firenze », dans Simona Russo (dir.), Atti del V Convegno Nazionale di Egittologia e Papirologia, Firenze, 10-12 dicembre 1999, Firenze, Istituto papirologico G. Vitelli, , p. 94 :

    « Tefnakht n'était pas d'ethnie Libou. Si nous appliquons ce même critère au moment de la première confrontation de Tefnakht contre Osorkon (vers 740 av. J.-C.), sachant que même dans ce cas le vainqueur a, pour ainsi dire, hérité de tous les titres détenus par les vaincus, dans un sens plus large, le sacerdoce, à la fois le titre de grand chef Mâ, il ne peut y avoir aucun doute que Tefnakht n'avait rien en commun, en tant que origine familiale, avec l'ethnie Mâchaouach, contrairement à ce que Yoyotte avait supposé. »

Bibliographie

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  • (en) Kenneth Anderson Kitchen, The Third Intermediate Period in Egypt (1100–650 BC), Warminster, Aris & Phillips Limited, , 608 p. (ISBN 978-0856682988)
  • (de) Jan Moje, « Die Uschebtis des Osorkon C von Sais. Bemerkungen zu den Totenstatuetten lokaler Regenten der Dritten Zwischenzeit », Bulletin de la société d'Égyptologie Genève, vol. 28,‎ , p. 81–95
  • Frédéric Payraudeau, L'Égypte et la Vallée du Nil : Les époques tardives, t. 3, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », , 624 p. (ISBN 978-2130591368)
  • Jean Yoyotte, « Le talismán de la victoire d’Osorkon », Bulletin de la Société française d'Égyptologie, vol. 31,‎ , p. 13–22