Ordre libanais maronite

Ordre monastique catholique orientale (Église Maronite)

L’Ordre libanais maronite (O.L.M. — en arabe الرهبانيّة اللبنانيّة المارونيّة), est un ordre monastique catholique orientale. Il appartient à l’Église maronite.

Ordre Libanais Maronite
Image illustrative de l’article Ordre libanais maronite
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale 31 mars 1732
par Clément XII
Type Ordre monastique
Spiritualité Christianisme
Structure et histoire
Fondation 10 novembre 1695
Fondateur Gebrayel Hawwa, Abdallah Karaali, Youssef Al Bitin et Gebrayel Farhat.
Abréviation O.L.M.
Autres noms Ordre alépin,

Ordre baladite.

Site web Site officiel
Liste des ordres religieux

Histoire de l'Ordre modifier

Évolution du nom modifier

De 1695 jusqu'en 1706, l’Ordre libanais maronite s'appelait « Ordre alépin », due à l'origine de ses fondateurs (les habitants de la ville d'Alep sont les alépins)[1].

En 1706, sous la direction d'Abdallah Karali, l'ordre aleppin change de nom et devient « Ordre libanais maronite »[2] en référence au Mont-Liban où l'ordre a été établie pour la première fois. Il est à ce jour le seul ordre monastique à porter le nom avec une référence géographique[3].

Depuis 1770, et à la suite de la scission qui se produisit au sein de l'ordre, l'ordre libanais maronite est parfois appelé « ordre Baladite » (de cette scission est née l' « ordre Antonin Alépin des Maronites », qui sera par la suite renommé « ordre Maronite Mariamite de la Bienheureuse Vierge Marie »).

Origines et développement modifier

L'Ordre libanais maronite est issu de l’Église antiochienne syriaque maronite. Il a été fondé le par trois maronites de la ville d'Alep (Syrie) : Gebrayel Hawwa, Abdallah Karaali, Youssef Al Bitin.

Jusqu'à cette époque les monastères maronites sont indépendants les uns des autres. Gebrayel Hawwa, Abdallah Qaraali, Youssef Al Bitin souhaitent réunir tous ces monastères indépendants en une seule congrégation[2]. À cette fin ils rencontrent le patriarche de l'Église maronite, Étienne Douaihy, pour lui exposer leur projet. Celui-ci l''approuve. Le il leur remet l'habit monastique et leur permet de s'installer au monastère de Mart Moura dans la ville d'Ehden (Liban) (depuis lors, la date du 10 novembre est celle de la commémoration de la fondation de l'Ordre libanais maronite).

Arrivés au monastère de Mart Moura, ils se choisissent Gebrayel Hawwa comme supérieur et se mettent à rédiger la règle de l'Ordre libanais maronite. Ils y sont rejoints par Gebrayel Farhat (considéré comme le quatrième fondateur de l'ordre)

En 1698 la rédaction de la règle de l'ordre est finie d'être rédigée. Le 18 juin 1700 le patriarche Étienne Douaihy approuve cette nouvelle règle.

En 1705 ils ajoutent et prononcent le voeux d’humilité (en plus des trois vœux habituels : obéissance, de chasteté et de pauvreté, prononcés précédemment) à l'ordre.

En 1706, Abdallah Karaali (nommé supérieur en 1699), change le nom de l'ordre : l'ordre aleppin devient l'ordre libanais maronite[2].

En 1720 Abdallah Karaali publie un livre contenant l’explication de la règle[2].

Le 31 mars 1732 le pape Clément XII approuve la règle de l'ordre. Cette règle monastique devient alors un modèle pour la législation maronite et pour l’établissement d’autres ordres monastiques pour les Chrétiens d’Orient[3].

Le 19 juillet 1770, l'ordre libanais maronite se divise en deux. Il y a depuis cette date l'ordre libanais maronite à vocation contemplative et l'ordre Maronite Mariamite de la Bienheureuse Vierge Marie à vocation missionnaire[4],[5].

Du XVIIIe au XXe siècles modifier

Tout au long de son histoire l'ordre a a créér de nombreux couvents et monastères : liste des couvents et monastères au Liban.

Jusqu'en 1737 les créations ont lieu au sein des montagnes libanaises. À compter de 1737 l'ordre commence à s’étendre au-delà des montagnes libanaises (Chypre, Acre, Rome, Sidon, Tripoli etc).

À partir de 1742 deux courants commencent à émerger au sein de l'ordre. Un courant souhaitant privilégier une vie monastique contemplative et un courant souhaitant privilégier une vie monastique missionnaire. Cette situation conduira, avec l’approbation du pape Clément XIV, à une séparation définitive de l'ordre en deux : l'ordre libanais maronite à vocation contemplative (dit les Baladites) et l’ordre Antonin Alépin des Maronites (dit les Mariamites, et qui sera plus tard renommé ordre Maronite Mariamite de la Bienheureuse Vierge Marie).

Au XIXe siècle, l'Ordre libanais maronite s'occupait en particulier de la formation de ses membres, de l'éducation et du progrès. Mais ceci ne diminuait pas son engagement spirituel et ascétique. En fait, plusieurs de ses membres furent d'éminentes personnalités religieuses, comme Charbel Makhlouf, sainte Rafqa, Nimatullah Kassab Al-Hardini ou Estéfan Nehmé.

Au XXe siècle, les deux guerres mondiales ont lourdement impacté le Liban. Les religieux font le choix de renforcer leur action au service des plus nécessiteux. L’Ordre hypothèque ses biens pour pouvoir venir en aide au plus grand nombre possible. À cause de l’accroissement de l’émigration libanaise, l'ordre fonde des missions au Sénégal, en Argentine, au Brésil, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Mexique, en Australie, au Canada, en Angleterre, en France, au Venezuela et récemment, en Belgique et renforce sa présence à Chypre, à Jaffa, à Bethléem et à Jérusalem. En 1950, l'ordre fonde l'université Saint-Esprit de Kaslik pour soutenir le secteur universitaire et culturel, ainsi que le Centre hospitalier universitaire Notre-Dame-des-Secours (en) et le Centre hospitalier Beit Chabab. L'ordre a également été actif dans la reconstruction de logements.

Actuellement l'ordre compte 450 membres répartis dans 80 couvents et institutions au Liban et à l’étranger [réf. nécessaire].

Supérieurs généraux de l’ordre libanais maronite modifier

Liste des supérieurs généraux successifs de l'ordre libanais maronite[6] :

L'actuel supérieur général de l'ordre est Neematallah El Hachem[7]

Périodes Noms Périodes Noms Périodes Noms
1695 – 1699 Gebrayel Hawwa 1802 – 1805 Emmanuel Gemayel 1913 – 1929 Ignace Dagher
1699 – 1716 Abdallah Karaali 1805 – 1808 Simon Al-Khazen 1929 – 1938 Martin Torbey
1716 – 1723 Gabriel Farhat 1808 – 1810 Emmanuel Gemayel 1938 – 1944 Basile Ghanem
1723 – 1735 Michel Iskandar 1811 – 1832 Ignace Bleybel 1944 – 1950 Jean Andari
1741 – 1742 Thomas al-Labboudi 1832 – 1835 Benedict Hlayhel 1950 – 1956 Moses Azar
1742 – 1744 Arsène Abdul-Ahad 1835 – 1838 Emmanuel Salameh 1956 – 1962 Ignatius Abi Sleyman
1744 – 1748 Joachim Al-Haqelani 1838 – 1841 Emmanuel Ashqar 1962 – 1968 Joseph Torbey
1748 – 1753 Maroun Qiryaqos 1841 – 1845 Emmanuel Salameh 1968 – 1974 Peter Azzi
1753 – 1757 Georges Qashua 1845 – 1847 Saba Kraydi 1974 – 1980 Sharbel Qassis
1757 – 1766 Clément Al Mazraani 1847 – 1850 Emmanuel Ashqar 1980 – 1986 Paul Naaman
1766 – 1769 Emmanuel Ibrahimi 1850 – 1853 Laurent Yammine Ash-Shababi 1986 – 1992 Basil Hashem,
1769 – 1772 Marc Haddad 1853 – 1856 Emmanuel Salameh 1992 – 1993 Emmanuel Khouri
1772 – 1775 Emmanuel Ibrahimi 1856 – 1862 Laurent Yammine Ash-Shababi 1993 – 1998 John Tabet
1775 – 1778 Marc Haddad, 1862 – 1875 Ephrem Geagea 1998 – 2004 Athanase Jalkh
1778 – 1781 Emmanuel Ibrahimi 1875 – 1889 Martin Saba 2004 – 2010 Elie Khalifé Hachem
1781 – 1784 Marc Haddad 1891 – 1895 Benoît Salameh 2010 – 2016 Tannous Nehme
1784 – 1787 Sharbel Midlij 1895 – 1899 Martin Shemali, 2016 – Neematallah El Hachem
1787 – 1790 Marc Haddad 1899 – 1901 Joseph Maatouk
1790 – 1793 Emmanuel Gemayel 1901 – 1902 Antoine Hanna
1793 – 1796 Marc Haddad 1902 – 1904 Nemtallah Qaddoum
1796 – 1799 Emmanuel Gemayel 1904 – 1910 Joseph Raffoul
1799 – 1802 Simon Al-Khazen 1910 – 1913 Gennade Sarkis

Extrait des Constitutions de l’Ordre modifier

« L'Ordre Libanais Maronite est l'une des voies de la vie monastique authentique. Guidé par la tradition monastique, il s'inspire de l’esprit de l'Église maronite syriaque d'Antioche (…) Notre Ordre s’appuie sur la vie communautaire, la vie de prière, de silence, de quiétude et de pratiques ascétiques. Il s’engage également dans des activités apostoliques, en prenant le couvent comme point de référence, conformément à son histoire et aux besoins de l'Église » (Art. 1.3).

Notes et références modifier

  1. « Saint Antoine Le Grand - Monastery - Eglise Maronite - Montreal Church », sur dayrna.ca (consulté le )
  2. a b c et d (en) « Histoire de l’Ordre Libanais Maronite », sur elieazziolm, (consulté le )
  3. a et b « L’Ordre Libanais Maronite – Lebanese Solidarity » (consulté le )
  4. « 30Giorni | L’archipel maronite (par Pina Baglioni) », sur www.30giorni.it (consulté le )
  5. « L'ordre libanais maronite - France Catholique », sur https://www.france-catholique.fr (consulté le )
  6. « Lebanese Maronite Order (O.L.M.) », sur GCatholic (consulté le )
  7. « Saint Antoine Le Grand - Monastery - Eglise Maronite - Montreal Church », sur dayrna.ca (consulté le )

Liens externes modifier