Nu Horologii

étoile de la constellation de l'Horloge

Nu Horologii (en abrégé ν Her) est une étoile de la constellation australe de l'Horloge. Elle est visible à l'œil nu avec une magnitude apparente de 5,25[2] et elle a été cataloguée pour la première fois par l'explorateur néerlandais Frederick de Houtman en 1603[10]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Gaia, l'étoile est distante d'environ ∼ 169 a.l. (∼ 51,8 pc) de la Terre[1]. Elle s'en éloigne à une vitesse radiale héliocentrique de +15 km/s[1].

ν Horologii
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 02h 49m 01,48729s[1]
Déclinaison −62° 48′ 23,4790″[1]
Constellation Horloge
Magnitude apparente 5,253 ± 0,006[2]

Localisation dans la constellation : Horloge

(Voir situation dans la constellation : Horloge)
Caractéristiques
Stade évolutif séquence principale
Type spectral A2 V[3]
Indice U-B +0,06[4]
Indice B-V +0,10[4]
Astrométrie
Vitesse radiale +15,45 ± 0,42 km/s[1]
Mouvement propre μα = +94,372 mas/a[1]
μδ = +28,564 mas/a[1]
Parallaxe 19,261 1 ± 0,063 5 mas[1]
Distance 51,918 ± 0,171 pc (∼169 al)[5]
Magnitude absolue +1,74[6]
Caractéristiques physiques
Masse 1,90 ± 0,02 M[7]
Rayon 1,88 R[8]
Gravité de surface (log g) 3,96[3]
Luminosité 16,7 L[7]
Température 8 308 K[3]
Métallicité [Fe/H] = −0,05[3]
Rotation 143,7 ± 1,4 km/s[9]
Âge 540 ± 90 Ma[7]

Désignations

ν Hor, HD 17848, HIP 13141, HR 852, CPD-63 188, FK5 2196, SAO 248656[5]

Propriétés

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Nu Horologii est une étoile blanche de la séquence principale de type spectral A2 V[3], qui génère son énergie par la fusion de l'hydrogène dans son noyau. L'étoile est plus grande et plus chaude que le Soleil, sa masse valant 190 % la masse du Soleil[7] et son rayon 188 % le rayon solaire[8]. Elle est 16,7 fois plus lumineuse que le Soleil[7] et sa température de surface est de 8 308 K[3]. C'est une jeune étoile dont l'âge est estimé à 540 millions d'années[7], et elle tourne rapidement sur elle-même, à une vitesse de rotation projetée de 144 km/s[9].

Disque de débris

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En date de 2015, aucun compagnon dont la masse descend jusqu'au domaine des naines brunes n'a été découvert orbitant dans un rayon de 150 ua de Nu Horologii. Cependant, l'étoile émet un excès d'infrarouge qui suggère qu'il existe un disque de débris en orbite. La température moyenne de ce disque est de 56 K et il apparaît posséder en fait deux composantes : un disque intérieur qui orbite à une distance de 96+9
−37
 ua, et un disque extérieur situé à une distance de 410+24
−96
 ua de l'étoile. La masse estimée des deux disques est de (1,3 ± 0,7) × 10−3 masse terrestre. Ils pourraient être vus par la tranche, ce qui limite la quantité de détails discernable[7].

Sur la base de leurs mouvements respectifs dans l'espace, Nu Horologii a connu une rencontre rapprochée avec l'étoile Alpha Fornacis il y a 351 200 ans. Les deux étoiles se sont rapprochées à seulement 0,081+0,625 0
−0,048 8
 pc l'une de l'autre, ce qui est suffisant pour perturber leurs nuages de Oort respectifs (et hypothétiques). Cette interaction pourrait avoir potentiellement produit des asymétries dans les disques de débris de Nu Horologii, et pourrait provoquer des pluies de comètes augmentant la quantité de poussières contenue à l'intérieur[11]. Cependant, il est peu probable que cette rencontre soit à l'origine des disques eux-mêmes[12].

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h (en) A. Vallenari et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 3 : Summary of the content and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 674,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202243940, Bibcode 2023A&A...674A...1G, arXiv 2208.00211). Notice Gaia DR3 pour cette source sur VizieR.
  2. a et b (en) E. Paunzen, « A new catalogue of Strömgren-Crawford uvbybeta photometry », Astronomy & Astrophysics, vol. 580,‎ , p. 3, article no A23 (DOI 10.1051/0004-6361/201526413, Bibcode 2015A&A...580A..23P, arXiv 1506.04568)
  3. a b c d e et f (en) C. Saffe et al., « Spectroscopic metallicities of Vega-like stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 490, no 1,‎ , p. 297–305 (DOI 10.1051/0004-6361:200810260, Bibcode 2008A&A...490..297S, arXiv 0805.3936)
  4. a et b (en) J.-C. Mermilliod, « Compilation of Eggen's UBV data, transformed to UBV (unpublished) », Catalogue of Eggen's UBV data, SIMBAD,‎ (Bibcode 1986EgUBV........0M)
  5. a et b (en) * nu. Hor -- High Proper Motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  7. a b c d e f et g (en) Tiffany Meshkat et al., « Searching for Planets in Holey Debris Disks with the Apodizing Phase Plate », The Astrophysical Journal, vol. 800, no 1,‎ , article no 5 (DOI 10.1088/0004-637X/800/1/5, Bibcode 2015ApJ...800....5M, arXiv 1412.5179)
  8. a et b (en) Joseph H. Rhee et al., « Characterization of Dusty Debris Disks: The IRAS and Hipparcos Catalogs », The Astrophysical Journal, vol. 660, no 2,‎ , p. 1556–1571 (DOI 10.1086/509912, Bibcode 2007ApJ...660.1556R, arXiv astro-ph/0609555)
  9. a et b (en) C. G. Díaz et al., « Accurate stellar rotational velocities using the Fourier transform of the cross correlation maximum », Astronomy & Astrophysics, vol. 531,‎ , article no A143 (DOI 10.1051/0004-6361/201016386, Bibcode 2011A&A...531A.143D, arXiv 1012.4858)
  10. (en) F. Verbunt et R. H. van Gent, « Early star catalogues of the southern sky. De Houtman, Kepler (second and third classes), and Halley », Astronomy & Astrophysics, vol. 530,‎ , p. 26, article no A93 (DOI 10.1051/0004-6361/201116795, Bibcode 2011A&A...530A..93, arXiv 1104.0946)
  11. (en) J.-M. Deltorn et P. Kalas, « Search for Nemesis Encounters with Vega, ε Eridani, and Fomalhaut  », Young Stars Near Earth: Progress and Prospects, San Francisco, Astronomical Society of the Pacific, vol. 244,‎ , p. 227 (ISBN 1-58381-082-X, Bibcode 2001ASPC..244..227D, arXiv astro-ph/0105284)
  12. (en) A. Moór et al., « Stirring in massive, young debris discs from spatially resolved Herschel images », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 447, no 1,‎ , p. 577–597 (DOI 10.1093/mnras/stu2442, Bibcode 2015MNRAS.447..577M, arXiv 1411.5829)

Liens externes

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