Noir c'est noir

chanson de Johnny Hallyday

Noir c'est noir est une chanson de Johnny Hallyday. Adaptation française par Georges Aber du titre Black Is Black (en) du groupe espagnol Los Bravos, elle sort en 1966. Noir c'est noir s'inscrit parmi les grands succès de son interprète.

Noir c'est noir

Single de Johnny Hallyday
extrait de l'album La Génération perdue
Face B La Génération perdue
Sortie
Genre Pop rock
Format Extended Play,45 tours
Auteur-compositeur Tony Hayes - Michelle Grainger - Steve Wadey - Georges Aber (adaptation)
Producteur Lee Hallyday
Label Philips

Singles de Johnny Hallyday

Histoire

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Le succès de Noir c'est noir est immédiat lors de sa sortie. La chanson semble alors en adéquation avec l'état d'esprit de Johnny Hallyday, en proie à de nombreux problèmes personnels et professionnels. Le titre n'a pourtant rien d'autobiographique. En effet, lorsque Georges Aber adapte le hit Black Is Black de Los Bravos, c'est son ressenti, son passé et ses désillusions qu'il transcrit[1]. Pour autant, c'est à l'intention de l'artiste qu'il écrit le texte[Cit. 1]. Ce dernier ne montre guère d'empressement à l'enregistrer et remet cela sans cesse à plus tard, malgré les insistances du parolier[N 1].

Johnny Hallyday est en studio à Londres, du 1er au , pour des (nouvelles[2]) sessions d'enregistrements de l'album à paraitre La Génération perdue. Après une séance de travail, Johnny Hallyday annonce qu'il va faire un essai sur Noir c'est noir, « juste une répétition, comme ça, pour voir[3]. » Georges Aber a l'intuition qu'il va se passer quelque chose et fait signe à Lee Hallyday, réalisateur du disque, de l'enregistrer... Le groupe est prêt et Hallyday (ignorant le fait), chante dans les conditions du direct, d'un trait Noir c'est noir et avec une telle intensité que cette unique prise sera conservée[4].

Le , le chanteur est de retour à Paris, où il apprend par la presse que Sylvie Vartan (épousée depuis un peu plus d'un an tout juste), demande le divorce... Depuis son retour de l'armée, il a également de sérieux problèmes avec le fisc qui lui réclame un conséquent arriéré d'impôts[5]. Ce jour-là, Johnny Hallyday doit se produire à la Fête de l'Humanité[6]. Quelques heures avant la représentation, il s'enferme dans la salle de bains de son appartement, avale des barbituriques, de l'eau de cologne et se taillade les veines du poignet droit[7]. Découvert inanimé par son secrétaire Ticky Holgado, il est admis d'urgence à l'Hôpital Lariboisière[8]. Dépressif, il suit une cure de sommeil dans une clinique[9].

Le , Noir c'est noir est sur les radios et le super 45 tours disponible chez les disquaires. Le disque, sur les quatre titres proposés, ne contient que deux chansons de Johnny Hallyday, les deux autres morceaux étant des instrumentaux de Mick Jones et Tommy Brown (respectivement guitariste, batteur et compositeur pour le chanteur). Daniel Lesueur met en évidence l'étrangeté de son contenu et pose la question de l'opportunité saisie par la maison de disques de profiter de l'actualité tragique du chanteur pour le diffuser à cet instant[Cit. 2] ? Georges Aber déclare que la chanson a été mixée sans sa participation[Cit. 3].

Johnny Hallyday est de retour à Londres (du au [10]), pour achever ses enregistrements. Le à Évreux, il entame une tournée de quelques dates en guise de répétition générale, en vue d'un tour de chant à l'Olympia de Paris, le , dans le cadre d'un Musicorama (Jimi Hendrix qu'il a découvert à Londres en août, assure la première partie[11]). C'est un Johnny Hallyday amaigri[12] que retrouve le public ; son tour de chant est profondément renouvelé, l'orchestre et le son également. Cet Olympia où s'impose particulièrement Noir c'est noir relance totalement sa carrière. Pour la première fois, il couple les titres Jusqu'à minuit (sorti au printemps 1966), Confessions (créé pour l'occasion) et Noir c'est noir. En 1967, à l'occasion d'un autre Olympia (avec Sylvie Vartan), il y joint la chanson Je suis seul. Ce trio Jusqu'à minuit / Je suis seul / Noir c'est noir (parfois nommé depuis sur les albums live « Medley rhythm 'n' blues » bien que chaque titre soit interprété dans son intégralité), va durablement s'imposer comme l'un des moments forts de ses prestations scéniques.

Réception

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Le titre est n°1 des ventes en France durant 4 semaines en [13] et s’écoule à plus de 200 000 exemplaires[14].

Classements hebdomadaires

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Classement (1966) Meilleure position[15]
  France 1
  Turquie 8
  Belgique (Wallonie Ultratop 50 Singles)[16] 5

Discographie

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 :

  • 45 tours promo Philips 373877 : Noir c'est noir, La génération perdue
  • 45 tours promo Philips 373881 : Noir c'est noir, Promenade dans la forêt de Brabant (instrumental)
  • super 45 tours : Noir c'est noir, Promenade dans la forêt de Brabant, La génération perdue, Absolument Hyde Park (instrumental)

 :

En 1982, Johnny Hallyday réenregistre sur une nouvelle orchestration Noir c'est noir.
 :

  • 45 tours Philips 6010471 : Noir c'est noir, La Musique que j'aime (version 82)
  • Maxi 45 tours hors commerce Philips 6863176 : Noir c'est noir, La Musique que j'aime (id)

Discographie live :

Dans la culture populaire

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En 2015, la chanson apparait dans le film américain The Walk : Rêver plus haut.

Figure de style

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En tant que figure de style, le titre de cette chanson est une anadiplose.

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Noir c'est noir fut certainement enregistré lors des dernières sessions de septembre. Georges Aber soutient qu'il fut le dernier titre enregistré de l'album La Génération perdue : « Alors que nous allions quitter définitivement le studio londonien, je suis allé voir Johnny en lui disant, très énergiquement, que j'avais absolument besoin qu'il enregistre cette chanson, car j'avais passé huit jours avec lui pour rien, [...], c'était le seul titre qui n'avait pas été enregistré. » Source : L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, Daniel Lesueur, 2003, Éditions Alternatives, p.84.

Citations

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  1. « Je me souviens de Johnny à l'été 1966, [...], il me communiquait ses idées noires et je les écrivais. » Source : Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p.84.
  2. « Ce disque est presque un mystère : [...] Deux titres seulement étaient-ils mixés, début septembre ? S'agit-il d'un disque-testament confectionné dans l'urgence, par la firme discographique, immédiatement après la tentative de suicide de Johnny ? » Source : Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p.83, 84.
  3. « Quelqu'un de Philips m'a appelé : "[...] nous devons sortir un disque pour profiter de l'impact médiatique du suicide; pouvez-vous nous dire ce qu'il y a dans les bandes de Londres ?" J'ai aussitôt pensé à ma chanson qui était de circonstance [...] Philips a trouvé très bonne l'idée de sortir mon titre et ils l'ont mixé sans moi. » Source : Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p.84.

Références

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  1. Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, Éditions Alternatives, 2003, p.85, citation : « Curieusement, ce texte qui colle si bien à la peau de Johnny, porte, en réalité, les rancœurs de son parolier, Georges Aber : il avait subi l'occupation allemande, le pensionnat et, au début de sa carrière, l'échec et la galère. Introverti, Aber se libère le cœur par artiste interposé. »
  2. Des sessions en studio, ont déjà eu lieu à Londres du 22 au 24 août / source : http://www.hallyday.com/Son/Sessions/ses66.html.
  3. Georges Aber citation : « Johnny était dans le studio à Londres, fatigué. Il a enlevé sa chemise et m'a dit : "Je la chante pour toi, car je suis trop crevé, mais comme tu t'es déplacé avec nous, je me dois de te faire ce plaisir. Mais on ne l'enregistrera vraiment que plus tard." » Source : Johnny story, François Jouffa, 1979, p.88.
  4. « Le titre a été enregistré en une seule fois, ce qui est rare et remarquable... » Source : Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p.84.
  5. Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p.85, citation : « De retour à Paris, il vient d'apprendre que, [...], le fisc veut le dépouiller (400 briques d'arriéré) »
  6. Rémi Bouet, Johnny Hallyday mille et... une vie, 2003, Éditions Sala, p.62, citation : « Le 10 septembre, Johnny apprend que Sylvie demande le divorce. Il doit chanter le soir même à la Fête de l'Humanité [...]»
  7. Johnny story, François Jouffa, 1979, p.88, citation : « Le 10 septembre 1966, dans son appartement de Neuilly, Johnny tente de se donner la mort. Il s'enferme dans la salle de bains, boit de l'eau de cologne, avale des barbituriques et se taillade six fois le poignet droit. »
  8. Rémi Bouet, Johnny Hallyday mille et... une vie, 2003, Éditions Sala, p.62, citation : « Son secrétaire Ticky Holgado [...], le découvre inanimé [...]. Johnny est transporté d'urgence à l'hôpital Lariboisière. »
  9. le 27 septembre 1966, Johnny Hallyday convalescent, confie à Dominique Nouailhac : « Je dors beaucoup. Je n'ai rien à faire ici, alors j'essaie d'écrire des chansons avec ma guitare. Je suis venu faire une cure de sommeil. » Source : Johnny story, François Jouffa, 1979, p.89.
  10. http://www.hallyday.com/Son/Sessions/ses66.html / consulté le 9 octobre 2015.
  11. Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p.83, citation : « À partir du 22 août, Johnny est à Londres pour enregistrer. Le soir, il sort dans les boites branchés [...] et découvre Jimi Hendrix. »
  12. Johnny story, François Jouffa, 1979, p.90, citation : « [...] Le 18 octobre 1966, il revient à l'Olympia [...]. Beau, malgré sa maigreur, habillé en costume de clergyman... »
  13. Classements hebdomadaires
  14. Ventes de 1966
  15. Classements de Johnny Hallyday
  16. Ultratop.be – Johnny Hallyday – Noir c’est noir. Ultratop 50. Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch. Consulté le 15 décembre 2017.