Nahirqo est le nom attribué à une candace, souveraine du royaume de Koush dans la Nubie antique, l'actuel Soudan. Elle est enterrée dans la pyramide Beg N. 11 à Méroé. Nahirqo est la première femme connue à avoir dirigé le royaume de Koush. Elle règne au milieu du IIe siècle av. J.-C. Avant son propre règne, Nahirqo a peut-être été la reine consort du roi Adikhalamani, mais aucune preuve concrète ne prouve cette hypothèse.

Nahirqo
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait d'une souveraine enterré à Beg. N 11, identifié comme Nahirqo

Titre

Reine de Koush

Prédécesseur Tabirqo
Successeur Tanyidamani
Biographie
Dynastie Milieu du IIe siècle av. J.-C.
Conjoint Adikhalamani

Le nom de Shanakdakhete a été auparavant attribué à cette reine, bien que des réévaluations ont démontré que Shanakdakhete a régné beaucoup plus tard, autour de la première moitié du premier siècle après J.-C.

Sources et chronologie

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Pyramide Beg. N 11 à Méroé

Le nom de Nahirqo est attesté dans la pyramide Beg. N 8 à Méroé ; cette pyramide appartient à un roi dont le nom est partiellement conservé comme (...)mr(...)t. Ce roi a pu être identifié avec Adikhalamani, qui est également attesté dans les inscriptions du temple d'Isis. Nahirqo est donc probablement l'épouse d'Adikhalamani.

La pyramide Meg. N 11 à Méroé ne conserve pas le nom du souverain enterré, même si son iconographie identifie le tombeau comme celui d'une femme monarque. Le dernier roi Tanyidamani est conventionnellement identifié comme le fils d'Adikhalamani. Tanyidamani est représenté dans la pyramide Beg. N 11 (nommé ici « T[ne]yi ») comme exécutant des rituels pour sa mère, cela suggère que la reine enterrée là-bas est l'épouse d'Adikhalamani et donc Nahirqo. Nahirqo est également identifié comme une une reine koushite représentée sur une double statue, et qui provient probablement d'un temple à Méroé.

Le successeur direct d'Adikhalamani sur le trône koushite est probablement Tabirqo, enterré dans la pyramide Beg. N 9, qui est mal connu et a de grande chance d'être décédé prématurément. Il est possible que Nahirqo a pu accéder au trône soit au nom d'un autre héritier trop jeune pour régner, soit qu'elle soit devenue reine régnante en raison de la mort prématurée de Tabirqo. Le règne de Nahirqo est daté du milieu du IIe siècle av. J.-C. Les détails iconographiques de la pyramide Beg. N 11 suggère qu'elle a pu régner vers 145 av. J.-C., elle est ainsi la contemporaine du roi égyptien Ptolémée VIII[1].

Iconographie

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L'iconographie utilisée dans la pyramide Beg. N 11 et la double statue attribuée à Nahirqo représentent une femme portant la tenue royale et la couronne, réservées généralement aux rois. Dans un relief en contrebas du tombeau, la reine est représentée portant des vêtements et des bijoux ornés, et assise sur un siège royal en forme de lion, dont la main gauche levée et la main droite agrippe une lance et une branche de palmier[2]. Le tombeau contient également des reliefs d'hommes tenant des flèches, un motif funéraire méroïtique que l'on retrouve également dans d'autres pyramides[3].

La double statue associe Nahirqo et juste à ses côtés une statue masculine non identifié[4],[5], qui a un bras levé placé derrière la couronne de la reine[5]. L'homme est représenté comme étant tout aussi grand[5] et vraisemblablement possède un statut royal. Il est probablement un membre non dirigeant de la maison royale, comme en témoigne son costume plus modeste et son simple diadème[4]. Il est possible que la statue soit interprétée comme témoignant d'une transmission de pouvoir, désignant l'homme (peut-être un prince) comme futur héritier du trône[5]. Les Fontes Historiae Nubiorum proposent une interprétation alternative, elles suggèrent que l'homme est un ancien prince héritier décédé avant de devenir roi et dont les droits ont ensuite été défendus par la reine Nahirqo[4].

Galerie

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Voir aussi

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Notes et références

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  1. (de) Francis Breyer, Napata und Meroë: Kulturgeschichte eines nubischen Reiches, Kohlhammer Verlag, , 208 p. (ISBN 978-3-17-037734-9, lire en ligne)
  2. Martin Krause, Nubische Studien, P. von Zabern, , 105 p. (ISBN 978-3-8053-0878-6, lire en ligne)
  3. Steffen Wenig, Studien Zum Antiken Sudan: Akten Der 7. Internationalen Tagung Für Meroitische Forschungen Vom 14. Bis 19. September 1992 in Gosen/bei Berlin, Otto Harrassowitz Verlag, , 173 p. (ISBN 978-3-447-04139-3, lire en ligne)
  4. a b et c (en) Tormod Eide, Tomas Hägg, Richard Holton Pierce et László Török, Fontes Historiae Nubiorum: Textual Sources for the History of the Middle Nile Region Between the Eighth Century BC and the Sixth Century AD: Vol. II: From the Mid-Fifth to the First Century BC, University of Bergen, , 661–662 p. (ISBN 82-91626-01-4, lire en ligne)
  5. a b c et d « Statue of queen and prince of Meroë » [archive du ], UNESCO Organization (consulté le )