NGC 7469 est une galaxie spirale intermédiaire (barrée ?) située dans la constellation de Pégase. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 4 506 ± 26 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 66,5 ± 4,7 Mpc (∼217 millions d'al)[1]. NGC 7469 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en [3].

NGC 7469
Image illustrative de l’article NGC 7469
La galaxie spirale intermédiaire NGC 7469 par le relevé SDSS.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Pégase
Ascension droite (α) 23h 03m 15,623s[1]
Déclinaison (δ) +08° 52′ 26,39″ [1]
Magnitude apparente (V) 12,3
13,0 dans la Bande B[2]
Brillance de surface 12,67 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 1,4 × 1,0[2]
Décalage vers le rouge +0,016268 ± 0,000007[1]
Angle de position 125°[2]

Localisation dans la constellation : Pégase

(Voir situation dans la constellation : Pégase)
Astrométrie
Vitesse radiale 4 877 ± 2 km/s [1]
Distance 66,47 ± 4,67 Mpc (∼217 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale intermédiaire
Type de galaxie (R')SAB(rs)a[1],[3] SBa[2],[4]
Dimensions environ 43.57.81 kpc (∼142 000 al)[1],[a]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[3]
Date [3]
Désignation(s) PGC PGC 70348
UGC 12332
MCG 1-58-25
CGCG 405-26
IRAS 23007+0836
Arp 298
KCPG 575A[2]
Liste des galaxies spirales intermédiaires
La galaxie spirale intermédiaire NGC 7469 imagée par le télescope spatial James Webb. Le noyau brillant de la galaxie a causé d'importantes aigrettes de diffraction, artefact caractéristique du télescope James Webb.

La classe de luminosité de NGC 7469 est I et elle présente une large raie HI. De plus, elle est aussi une galaxie active de type Seyfert 1[1].

Les avis diffèrent sur la classification de NGC 7469. Selon la base de données HyperLeda et Wolfgang Steinicke[4],[2], il s'agit d'une galaxie spirale barrée, mais on ne voit aucune barre sur l'image du télescope spatial James Webb.

À ce jour, 16 mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 59,756 ± 19,463 Mpc (∼195 millions d'al)[5], ce qui est à l'intérieur des valeurs de la distance de Hubble en raison de incertitude élevée de l'échantillon. Notons que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie et qu'en conséquence le diamètre de NGC 7469 pourrait être d'environ 48,5 kpc (∼158 000 al) si on utilisait la distance de Hubble pour le calculer.

Caractéristiques

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Émission dans l'infrarouge

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La luminosité de la NGC 7469 dans l'infrarouge lointain (de 40 à 400 µm) est égale à 1,26 × 1011   (1011,10 ) et sa luminosité totale dans l'infrarouge (de 8 à 1 000 µm) est de 3,16 × 1011   (1011,50 )[6]. On peut donc qualifier NGC 7469 de galaxie lumineuse en infrarouge (LIRG)comme le souligne la base de données NASA/IPAC[1].

Dans la bande K infrarouge, NGC 7469 présente une petite barre centrale d'environ 3 secondes d'arc dont l'ellipticité maximale est de 0,27. L'angle de position de celle-ci est de 86°[7].

Paire de galaxies

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Les deux galaxies de la paire Arp 298 (image du relevé SDSS).

NGC 7469 forme une paire de galaxies en interaction gravitationnelle avec sa voisine IC 5283[1]. La paire figure dans l'atlas des galaxies particulières d'Halton Arp sous la cote Arp 298[8]. NGC 7469 figure également dans le catalogue de galaxies de Markarian sous la cote Mrk 1514[1].

Arp souligne qu'il y a des régions ponctuelles d'absorption dans la galaxie et qu'il existe un bras spiral apparent du côté sud dont la direction est vers le centre de la galaxie[8].

Une galaxie active

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NGC 7469 est principalement connue pour son noyau galactique actif, l'un des mieux étudiés à ce jour[9]. L'activité des galaxies, comme celles de type Seyfert, est due au trou noir supermassif qu'elles abritent en leur centre qui aspire activement la matière (gaz et poussière) tombant vers lui, sous la forme d'un disque d'accrétion. Cette matière, entrainée et échauffée par le trou noir, dégage alors une quantité phénoménale d'énergie (souvent sous forme de lumière).

Dès 1943, NGC 7469 était déjà connue pour présenter de larges raies d'émission au sein de son noyau, étudié alors par l'astronome américain Carl Keenan Seyfert[10].

Trou noir supermassif

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Selon les auteurs d'un article publié en , la masse du trou noir supermassif de NGC 7649 est égale à 6,92 x 106  (106,84 )[11].

Selon une autre étude plus récente , la masse du trou noir supermassif niché au centre de NGC 7469 est estimée, selon une étude publiée en 2018, à environ 3 x 106 M[12]. Le trou noir est entouré d'un tore de poussière situé à une distance de 65 à 87 jours-lumière, sur la base des temps de latence de la bande K[13].

Selon une étude publié en , la masse du trou noir central de NGC 7469 est de 107,54+0,17
−0,22
ce qui correspond à 3,47 +1,66
-1,38
*107 [14].

Impact sur l'environnement proche

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Les observations du centre galactique de NGC 7469 par le télescope spatial James Webb ont permis de constater que l'activité intense au centre de ce dernier laisse une empreinte notable sur son environnement immédiat en élevant la température du gaz moléculaire chaud, en provoquant un écoulement de gaz ionisé à des échelles inférieures au kiloparsec et en détruisant sélectivement des petits grains de poussière[15]. De plus, le gaz atomique hautement ionisé et diffus semble sortir du noyau à environ 6,4 millions km/h, faisant partie d’un « vent galactique »[9].

Ces effets ont néanmoins relativement peu d’impact sur le milieu circumnucléaire froid ou sur sa capacité à former de nouvelles étoiles[15].

Autres particularités

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Variations du spectre optique

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NGC 7469 a fait l'étude d'une surveillance sur une période d'environ 20 ans (de 1996 à 2015) dans le domaine de son spectre optique. Les résultats, publiés en 2017, concluent à une variation du spectre ayant atteint une activité maximale vers 1998. La variabilité du continuum et des raies semble aussi présenter deux périodes d'environ 1 200 et 2 600 jours. En plus de ces périodes, il existe plusieurs événements de type « éruption » à court terme (1 à 5 jours) dans les courbes de lumière[16].

Un disque entourant le noyau

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Dès et grâce aux observations du télescope spatial Hubble, on a détecté autour du noyau de NGC 7049 un disque de poussière où il y a peut-être formation d'étoiles. La taille de son demi-grand axe est estimée à environ 700 pc (∼2 280 al)[17].

Des études plus récentes ont montré que le cœur actif de NGC 7469 est entouré d'un anneau de formation stellaire intense, constitué d'amas d'étoiles jeunes et massives[18], d'un rayon égale à environ 1500 années-lumière[9].

Supernova

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Deux supernovas ont été observées dans NGC 7469 : SN 2000 ft (RSN J230315+0852.4[19]) et SN 2008ec.

SN 2000ft

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Cette supernova a été découverte le par L. Colina et al.; et fut la première supernova radio (RSN) à avoir été détectée dans la région proche immédiate du centre d'une galaxie active et lumineuse en infrarouge[20]. La distance s'éparant SN 2000 ft et le centre de sa galaxie hôte est estimée à environ 600 pc (∼1 960 al)[21]. Le type spectrale de la supernova n'a pu être cependant déterminé[22].

SN 2008ec

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Cette supernova a été découverte le par J. Rex, W. Li et A. V. Filippenko de l'université de Californie à Berkeley, dans le cadre du programme LOSS (Lick Observatory Supernova Search) de l'observatoire Lick[23]. D'une magnitude apparente de 17,6 au moment de sa découverte, elle était de type Ia[24].

Galerie

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Notes et références

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  1. Diamètre dans la bande K_s (LGA/(2MASS "total").

Références

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  1. a b c d e f g h i j k et l (en) « Results for object NGC 7469 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 7400 à 7499 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le ).
  3. a b c et d (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 7450 - 7499 » (consulté le ).
  4. a et b (en) « NGC 7469 sur HyperLeda » (consulté le ).
  5. « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 7469 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  6. D. B. Sanders, J. M. Mazzarella, D. -C. Kim, J. A. Surace et B. T. Soifer, « The IRAS Revised Bright Galaxy Sample », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 1607-1664 (DOI 10.1086/376841, Bibcode 2003AJ....126.1607S, lire en ligne [PDF])
  7. John S. Mulchaey, Michael W. Regan et Arunav Kundu, « The Fueling of Nuclear Activity. I. A Near-Infrared Imaging Survey of Seyfert and Normal Galaxies », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 110, no 2,‎ , p. 299-319 (DOI 10.1086/313005, Bibcode 1997ApJS..110..299M, lire en ligne [PDF])
  8. a et b Arp Halton, « Atlas of Peculiar Galaxies », Astrophysical Journal Supplement, vol. 14,‎ , table 1, p70 (DOI 10.1086/190147, Bibcode 1966ApJS...14....1A, lire en ligne)
  9. a b et c « Une couronne de formation stellaire dans la galaxie NGC 7469 – JWST », (consulté le )
  10. (en) Carl K. Seyfert, « Nuclear Emission in Spiral Nebulae. », The Astrophysical Journal, vol. 97,‎ , p. 28 (ISSN 0004-637X, DOI 10.1086/144488, lire en ligne, consulté le )
  11. Jong-Hak Woo et Urry, « ACTIVE GALACTIC NUCLEUS BLACK HOLE MASSES AND BOLOMETRIC LUMINOSITIES », The Astrophysical Journal, vol. 579,‎ , p. 46 pages (lire en ligne [PDF])
  12. (en) Elena Seifina, Lev Titarchuk et Lyubov Ugolkova, « Scaling of X-ray spectral properties of a black hole in the Seyfert 1 galaxy NGC7469 », Astronomy and Astrophysics, vol. 619,‎ , A21 (ISSN 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201833169, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Masahiro Suganuma, Yuzuru Yoshii, Yukiyasu Kobayashi et Takeo Minezaki, « Reverberation Measurements of the Inner Radius of the Dust Torus in Nearby Seyfert 1 Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 639,‎ , p. 46–63 (ISSN 0004-637X, DOI 10.1086/499326, lire en ligne, consulté le )
  14. M. Yu. Piotrovich, Yu. N. Gnedin, N. A. Silant'ev, T. M. Natsvlishvili et S. D. Buliga, « A polarimetric method for measuring black hole masses in Active Galactic Nuclei », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 454, no 1,‎ , p. 1157-1160 (DOI 10.1093/mnras/stv2047, Bibcode 2015MNRAS.454.1157P, lire en ligne [PDF])
  15. a et b (en) Lulu Zhang et Luis C. Ho, « The Interaction between AGN and Starburst Activity in the Circumnuclear Region of NGC 7469 as Viewed with JWST », The Astrophysical Journal, vol. 953,‎ , p. L9 (ISSN 0004-637X, DOI 10.3847/2041-8213/acea73, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Alla I. Shapovalova, L. Č. Popović, V. H. Chavushyan et V. L. Afanasiev, « Long-term optical spectral monitoring of NGC 7469 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 466,‎ , p. 4759–4775 (ISSN 0035-8711, DOI 10.1093/mnras/stx025, lire en ligne, consulté le )
  17. S. Comerón, J. H. Knapen, J. E. Beckman, E. Laurikainen, H. Salo, I. Martínez-Valpuesta et R. J. Buta, « AINUR: Atlas of Images of NUclear Rings », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 402#4,‎ , p. 2462-2490 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2009.16057.x, Bibcode 2010MNRAS.402.2462C, lire en ligne [PDF])
  18. (en) Zamora, S. et Díaz, Ángeles I., « Physical properties of circumnuclear ionising clusters. II. NGC 7469 », article,‎ (lire en ligne)
  19. (en) L. Colina, A. Alberdi, J. M. Torrelles et N. Panagia, « Supernova 2000ft in NGC 7469 », International Astronomical Union Circular, vol. 7838,‎ , p. 1 (ISSN 0081-0304, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) L. Colina, A. Alberdi, J. M. Torrelles et N. Panagia, « Probable Radio Supernova in NGC 7469 », International Astronomical Union Circular, vol. 7587,‎ , p. 1 (ISSN 0081-0304, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) L. Colina, A. Alberdi, J. M. Torrelles et N. Panagia, « Discovery of a Bright Radio Supernova in the Circumnuclear Starburst of the Luminous Infrared Seyfert 1 Galaxy NGC 7469 », The Astrophysical Journal, vol. 553,‎ , L19–L22 (ISSN 0004-637X, DOI 10.1086/320507, lire en ligne, consulté le )
  22. « 2000ft | Transient Name Server », sur www.wis-tns.org (consulté le )
  23. (en) J. Rex, W. Li et A. V. Filippenko, « Supernova 2008ec in NGC 7469 », Central Bureau Electronic Telegrams, vol. 1437,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  24. « SN 2008ec | Transient Name Server », sur www.wis-tns.org (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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