Musée Bertrand

musée d'art, d'archéologie et d'histoire à Châteauroux, en France
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Musée Bertrand
L'entrée du musée Bertrand en août 2010.
Informations générales
Type
Musée d'art, d'archéologie et d'histoire
Visiteurs par an
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Collections
Collections
fonds napoléoniens
collections gallo-romaines
peintures flamandes et hollandaises
céramique de l'époque moderne et contemporaine
Bâtiment
Protection
Localisation
Pays
Centre-Val de Loire
région
Châteauroux
commune
Adresse
2 rue Descente-des-Cordeliers 36000 CHÂTEAUROUX
Coordonnées
Carte

Le musée Bertrand est un musée public de beaux-arts, d'histoire et d'archéologie situé à Châteauroux, dans le département de l'Indre, en France. Il se trouve dans l'ancien hôtel particulier d'Henri-Gatien Bertrand, général du Premier Empire, bâtiment construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et classé monument historique.

Histoire modifier

L'hôtel Bertrand modifier

L'hôtel particulier d'Henri-Gatien Bertrand, général du Premier Empire, est construit dans les années 1770 pour lui servir de résidence. Il accueille désormais le musée Bertrand[1]. L'hôtel est un bâtiment de style classique[2]. Ses plans ont été conçus par le grand-père du général Bertrand, Martin Boucher, alors premier ingénieur du roi et Inspecteur pour la France des Turcies et Levées[3],[4]. Martin Boucher laisse l'hôtel à sa femme, laquelle le laisse en 1803 à sa fille Marie-Antoinette Boucher qui en est propriétaire jusqu'en 1830[4]. En 1834, le général Bertrand en devient propriétaire à son tour.

 
Portrait du général Bertrand par Horace Vernet (après 1825). Musée Bertrand.

Après la mort du général Bertrand, le bâtiment reste une résidence privée aux mains d'autres propriétaires. En 1901, l'hôtel Bertrand est vendu par son propriétaire d'alors, Raymond-William de Coninck, à la ville de Châteauroux. Celle-ci le destine à loger un général commandant la 17e division d'infanteries. Pendant et après la Première Guerre mondiale, l'hôtel est brièvement changé en hôpital militaire de 1917 à 1919[4].

Du musée municipal de Châteauroux au musée Bertrand modifier

À partir de 1840, la ville de Châteauroux reçoit plusieurs dons ou legs. Une partie lui revient en 1840, laissés par le général Bertrand. Une autre partie provient de dons de Jean-Louis Bourdillon, un riche collectionneur suisse originaire de Châteauroux. En 1863, Just Veillat, peintre faisant partie des notables de Châteauroux, propose la création d'un musée. L'idée est acceptée et le musée est d'abord intégré à l'hôtel de ville de l'époque, mais le manque de place se fait rapidement sentir[5].

En 1921, au moment du centenaire de la mort de Napoléon, l'hôtel Bertrand est transformé en musée et accueille les collections du musée municipal de Châteauroux[4].

Le bâtiment est classé monument historique le [3].

Le développement des collections modifier

En 1932, Vivie de Régie, un passionné de Napoléon III et de la période hélènienne, fait don de plus d'un millier de gravures relevant du culte napoléonien[6]. Le fonds napoléonien et dix-neuviémiste du musée est encore enrichi en 1976 par un don d'un descendant de la famille Thabaud Boislareine-Desaix qui lègue plusieurs pièces importantes, dont l'encrier de Cambacérès, plusieurs œuvres et objets liés à Vivant Denon, un portrait de madame Hanska par Waldmüller et un buste de la même par Bartolini[6]. Un fonds de statuaire gallo-romaine rejoint le musée à la faveur de fouilles archéologiques réalisées dans le département[6]. À partir des années 1970, à l'instigation de l'artiste conceptuel castelroussain James Pichette, la ville de Châteauroux s'oriente vers la création contemporaine dans les domaines de la sculpture, de la peinture et de la céramique, ce qui donne l'occasion au musée Bertrand de constituer peu à peu un fonds d'œuvres contemporaines[6].

À partir de 2007-2008, un partenariat avec l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) de Limoges permet de restaurer de nombreuses pièces de mobilier ancien des XVIIIe et XIXe siècles dans les collections du musée ; le partenariat prend fin en avec le départ à la retraite du spécialiste en ébénisterie de l'AFPA[7].

Collections modifier

Le Musée Bertrand est à la fois un musée d'art, d'histoire et d'archéologie.

Collections antiques modifier

Le musée abrite des collections gallo-romaines comprenant des statues, dont une tête d'une statue colossale d'Apollon, et des stèles funéraires[2].

Il abrite également une momie copte de l'époque ptolémaïque en provenance du Fayoum.

Collections médiévales modifier

Le musée abrite des objets et œuvres du Moyen âge. En 1898, il a acquis la châsse de l'église de Sazeray, en cuivre et émail champlevé de Limoges, qui date du XIIIe siècle[2].

Fonds napoléoniens modifier

Le musée conserve de nombreux objets et œuvres d'art liés à Napoléon Ier (notamment lors de son exil à Saint-Hélène, où le général Bertrand l'a accompagné), au général Bertrand lui-même et à plusieurs autres personnalités du Premier Empire tel le savant Vivant Denon. Il conserve le nécessaire de campagne de Napoléon en vermeil, un éventail ayant appartenu à l'impératrice Joséphine, la « volière chinoise » de l'empereur à Saint-Hélène et un masque mortuaire de l'empereur[2]. Les armes et souvenirs du général Bertrand y sont également exposés, notamment des armes et uniformes[2].

Beaux-arts modifier

Le musée abrite des peintures des XVe et XVIe siècles, dont une toile de Jan Brueghel l'Ancien[2]. Il expose également du mobilier allant du Moyen Âge au XXe siècle. Il dispose en outre d'une collection de céramique et de faïence.

Le musée conserve l'original en plâtre de la sculpture Sakuntala de Camille Claudel, inspirée d'un épisode de l'épopée hindoue ancienne du Mahabharata[1] et offerte par la sculptrice à la ville de Châteauroux en 1895[4].

Le musée Bertrand possède et expose en outre un fonds de céramiques contemporaines[6].

 
François-Frédéric Grobon, Fruits, huile sur toile.

Collections régionales modifier

Le musée abrite des sculptures de Jean Baffier et d'Ernest Nivet, des peintures de paysages du Berry et des bords de Creuse par Armand Guillaumin, Paul Madeline, Léon Detroy, Raoul Adam, Paul Rue, etc., des œuvres variées de Bernard Naudin, ainsi que des souvenirs du poète Maurice Rollinat[4].

L'une des salles du musée montre une reconstitution d'une cuisine berrichonne traditionnelle[4].

Activités modifier

Le musée organise trois expositions temporaires par an[1]. Début 2017, l'exposition Mémoires expose les œuvres du plasticien Alain Kleinmann[8]. Fin 2017, le musée expose 70 toiles du portraitiste Hélier Cosson[9]. Fin 2018, une exposition est consacrée au sculpteur berrichon Ernest Nivet et à ses amis[10].

Notes et références modifier

  1. a b et c Musée hôtel Bertrand, page sur le site Châteauroux Tourisme. Page consultée le 11 février 2019.
  2. a b c d e et f Fiche du musée Bertrand sur la base Museofile (répertoire des musées de France, sur le site du ministère de la Culture). Page consultée le 11 février 2019.
  3. a et b Fiche du musée Bertrand dans la base Mérimée (base des monuments historiques). Page consultée le 11 février 2019.
  4. a b c d e f et g Page des musées de Châteauroux sur le site Châteauroux Métropole. Page consultée le 11 février 2019.
  5. Musées de Châteauroux, page sur le site Musées de la région Centre (site administré par l'Association des personnels scientifiques des musées de la région centre). Page consultée le 11 février 2019.
  6. a b c d et e Musées de Châteauroux. Musée hôtel Bertrand, sur le site des Musées de la région Centre. Page consultée le 21 février 2019.
  7. Le Musée Bertrand perd ses restaurateurs de meubles, article dans La Nouvelle République le 17 novembre 2018. Page consultée le 21 février 2019.
  8. Les mémoires du plasticien Alain Kleinmann exhumées au musée de Châteauroux, article d'Odile Morain sur France TV Culturebox le 28 mars 217. Page consultée le 21 février 2019.
  9. Exposition Hélier Cosson au musée Bertrand, article de Jacky Courtin dans La Nouvelle République le 4 décembre 2017. Page consultée le 21 février 2019.
  10. Ernest Nivet et ses amis de retour à Châteauroux, article de Lucie Rochette-Montalieu dans La Nouvelle République le 30 juin 2018. Page consultée le 21 février 2019.

Liens externes modifier

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