Mora (Cameroun)

commune du Cameroun

Mora
Mora (Cameroun)
L’hôtel de Ville de Mora (Mairie)
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Région Extrême-Nord
Département Mayo-Sava
Démographie
Population 179 777 hab. (2005[1])
Densité 104 hab./km2
Géographie
Coordonnées 11° 02′ 46″ nord, 14° 08′ 24″ est
Altitude 508 m
Superficie 173 500 ha = 1 735 km2
Localisation
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Mora
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Mora

Mora est une commune du Cameroun située dans la région de l'Extrême-Nord et le département du Mayo-Sava, à proximité de la frontière avec le Nigeria. La ville de Mora est à la fois le siège de la commune et le chef-lieu du département[2].

Géographie modifier

 
Randonnée dans le massif de Mora.

La commune de Mora est limitée à l'est par celles de Petté et Maroua III, à l'ouest par Kolofata, Mozogo et la frontière avec le Nigeria, au nord par Waza (et le parc national de Waza), et au sud par Tokombéré et Koza[2].

Couvrant une superficie de 1 735 km2, elle s'étend à 80 % dans une zone de plaine à proximité des monts Mandara. La zone montagneuse (20 %) est très peuplée[2].

Le climat y est de type soudano-sahélien avec une longue saison sèche de 8 à 9 mois et une courte saison des pluies de 3 à 4 mois[2].

Population modifier

 
Festival culturel podoko.

En 1966-1967 la ville de Mora comptait 3 965 habitants. À cette date, elle était dotée d'une école publique à cycle complet, d'un hôpital public, d'un poste d'élevage et d'une mission protestante. Un marché hebdomadaire s'y tenait le dimanche, ainsi qu'un marché quotidien[3].

Lors du recensement de 2005, on a dénombré 179 777 personnes dans la commune[1], dont 39 440 pour Mora Ville. En 2013, le plan communal de développement relève une population de l'espace urbain de 55 640 habitants[4].

Évolution démographique
1967 2005 2013
3 96539 44055 640

Les groupes ethniques les plus représentés sont les Podoko (19 %), les Kanouri (14,4 %), les Mouktélé (13,7 %), les Mandara (11,5 %), les Moura/Mbirmé (9 %), les Mada (6 %), les Arabes choua (6 %), les Mousgoum (6 %), les Mafa, les Hourza, les Mouyeng et les Peuls (moins de 5%[5]).

Chefferies traditionnelles modifier

L'arrondissement est le siège de l'une des deux chefferies traditionnelles de 1er degré du département du Mayo-Sava :

  • Sultanat de Wandala (48 175 habitants en 2015)

L'arrondissement de Mora compte 15 chefferies traditionnelles de 2e degré reconnues par le ministère de l'administration du territoire et de la décentralisation[6] :

  • 390 : Canton de Meme
  • 391 : Canton de Podoko Centre
  • 392 : Canton de Zouelva
  • 393 : Groupement de Mora Ville
  • 394 : Canton de Podoko Sud
  • 395 : Groupement de Kourgui
  • 396 : Canton de Limani
  • 397 : Canton de Podoko Nord
  • 398 : Canton de Kossa
  • 399 : Groupement de Djoundé
  • 400 : Groupement de Doulo
  • 401 : Canton de Mora Massif
  • 402 : Canton de Baldama
  • 403 : Canton de Warma
  • 404 : Canton de Bounderie
  • 404 : Groupement de Magdene

Structure administrative de la commune modifier

Outre Mora proprement dit, la commune comprend une soixantaine de villages et 16 chefferies[2], notamment les localités suivantes[1] :

Histoire modifier

Créée vers le XIIe siècle, Mora est une ancienne ville coloniale, comme en témoignent plusieurs constructions et vestiges[2].

Le major Dixon Denham a visité Mora lors de son expédition africaine entre 1822 et 1825 et en rend compte dans son rapport de mission[7].

Le fort allemand de Mora a été le dernier fort allemand au Cameroun à se rendre au cours de la Première Guerre mondiale. Après un long moment sous un blocus par les forces alliées (en), le capitaine von Raben et ses hommes se rendent aux forces alliées le , plus d'un an après que le reste de l'armée allemande se soit retiré hors du Cameroun[8].

Michel Leiris a visité Mora au cours de la mission Dakar-Djibouti (1931-1933) et en donne un bref commentaire dans son livre L'Afrique fantôme[9],

À l'indépendance, Mora est créée en tant que commune le [2].

Économie modifier

 
Troupeau de bœuf devant une case d'habitation à Mora

Les principales activités pratiquées dans la commune sont l'élevage, l'agriculture, le commerce et l'artisanat[10].

Le coton y constitue la principale culture de rente[2].
La commune accueille 16 marchés hebdomadaires et à bétail qui drainent des commerçants de toute la région et principalement en provenance du Nigeria voisin et contribuent de manière significative à ses ressources propres[11].

Éducation modifier

 
Lycée Bilingue de Mora

En 2018 Mora dispose de trois établissements publics d'enseignement secondaire : un lycée classique francophone[12],un lycée technique francophone[13] et un lycée bilingue[14].

Personnalités liées à la ville modifier

Philatélie modifier

En 1966, la République fédérale du Cameroun émet un timbre intitulé « Campement de chasse, Mora »[16].

Notes et références modifier

  1. a b et c Répertoire actualisé des villages du Cameroun. Troisième recensement général de la population et de l'habitat du Cameroun, Bureau central des recensements et des études de population, vol. 4, tome 7, 2005, p. 202 [1]
  2. a b c d e f g et h Plan communal de développement de Mora, PNDP, CAPROVI, novembre 2013, p. 24
  3. Dictionnaire des villages du Margui-Wandala, ORSTOM, Yaoundé, juin 1972, p. 57
  4. PNDP, Plan communal de développement de Mora, novembre 2013
  5. PCD de Mora, 2013, op. cit., p. 29
  6. Ministère de l'administration du territoire Annuaire statistique 2015
  7. Narrative of travels and discoveries in Northern and Central Africa in the years 1822, 1823, and 1824 par le major Denham, le capitaine Clapperton, et feu le docteur Oudney. Traduction française : Voyages et découvertes dans le Nord et dans les parties centrales de l'Afrique par le géographe Jean-Baptiste Benoît Eyriès publiée par la Bibliothèque du Palais des Arts en 1826
  8. (en) Saliou Abba1 and Dekane Emmanuel, « Kamerunian veterans of Germans’ garrisons and the post- Great War period », in International Journal of Innovation and Scientific Research, vol. 16, no 1, juin 2015, p. 195-200, à télécharger [2]
  9. Michel Leiris L'Afrique fantôme Paris, Gallimard, 1934, réédition dans Michel Leiris, Miroir de l'Afrique, Paris, Gallimard, 1996 (collection « Quarto »).
  10. PCD de Mora, 2013, op. cit., p. 35
  11. PCD de Mora, 2013, op. cit., p. 43-44
  12. Lycée classique de Mora, Schoolmap, Cameroon [3]
  13. Lycée technique de Mora, Schoolmap, Cameroon [4]
  14. Lycée bilingue de Mora, Schoolmap, Cameroon [5]
  15. Jean Koufan Menkene, « Félix Moumié : Un martyr de la révolution et du nationalisme camerounais », Mediapart, 3 novembre 2013 [6]
  16. Catalogue Yvert&Tellier, no PA79

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Mora, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)