Mikhaïl Fridman
Mikhaïl Fridman (en russe : Михаил Маратович Фридман, Mikhaïl Maratovitch Fridman), né le à Lviv, république socialiste soviétique d'Ukraine, est un homme d'affaires russe.
Naissance | |
---|---|
Nom de naissance |
Михаил Маратович Фридман |
Nationalités | |
Domicile | |
Formation |
Université nationale de sciences et techniques (en) (jusqu'en ) |
Activités | |
Période d'activité |
Depuis |
Propriétaire de | |
---|---|
Membre de |
Première Chambre civique de la fédération de Russie (d) |
Site web |
En 2024, il est classé 165e homme le plus riche du monde par Forbes avec une fortune de 13,3 milliards de dollars[1].
Biographie
modifierFamille et formation
modifierIl est né le à Lviv en Ukraine soviétique, dans une famille d'ingénieurs[2] d'origine juive ashkénaze. Il est diplômé de l'Institut de l'acier et de l'aluminium de Moscou en 1986[2] .
Carrière professionnelle
modifierAprès l'obtention de son diplôme, Mikhaïl Fridman travaille de 1986 à 1988[3] comme ingénieur en conception métallurgique à l'usine métallurgique Elektrostal[4], une usine de machines électriques, et il crée plusieurs entreprises dans des domaines variés[5].
En 1988, Mikhaïl Fridman cofonde Alfa-Photo[6] avec German Khan et Alexeï Kouzmitchev, une société qui importe des produits chimiques photographiques. En 1989, les trois partenaires créent Alfa-Eco et Alfa Capital[3].
En 1991, il crée Alfa Bank devient l'activité principale du groupe Alfa, une société holding qui détient des participations dans les télécommunications et le commerce de détail[7]. Mikhaïl Fridman est le principal actionnaire du groupe Alfa[2].
En 1997, il acquiert une partie du capital de TNK, une ancienne compagnie pétrolière d'État[8], qui crée une coentreprise avec BP en 2003[9]. En , Mikhaïl Fridman démissionne de son poste de directeur général de TNK-BP[9].
En 2013, il fonde la société d'investissement LetterOne (L1) au Luxembourg[10], ainsi que L1 Energy[2],[11].
Il fait partie des « sept banquiers »[12], nommés également « oligarques », un clan d'hommes d'affaires qui entretient une influence décisive sur la politique russe durant les années Boris Eltsine[13].
Controverse en Espagne
Mikhaïl Fridman est apparu pour la première fois dans la presse espagnole en novembre 2002, lorsque le pétrolier libérien Prestige a coulé au large de la Galice. Il transférait 77 000 tonnes de pétrole lourd russe ; la cargaison appartenait à Crown Resources, une société détenue par Fridman's Alfa Group. Le déversement de ce pétrole lourd a contaminé la côte espagnole et provoqué une catastrophe environnementale majeure. Le préjudice total a été estimé à 1,5 milliard d'euros. Après la catastrophe, l'Espagnol[Quoi ?] El Mundo a qualifié Friedman de « Sale Michel ».[175][pas clair]
À l'été 2016, l'entrepreneur espagnol Javier Pérez Dolset, directeur de ZED Corporation (développeur d'applications mobiles), a adressé au parquet espagnol une plainte concernant ses partenaires russes associés à VimpelCom Ltd., membre du groupe Alfa. .[35][36] Selon Pérez Dolset, ils se sont emparés illégalement du capital de leur joint-venture, ce qui a provoqué la faillite de la société mère. El Confidencial a publié une série d'articles sur l'histoire de la faillite de ZED et a accusé Mikhaïl Fridman de prise de contrôle illégale en retirant Javier Pérez Dolset des affaires et en le ruinant financièrement.[176][177][178]
Le 16 janvier 2017, Peter Wakkie, un avocat néerlandais connu comme le bras droit de Mikhaïl Fridman, a été arrêté à l'aéroport Barajas de Madrid pour possible fraude commerciale.[179][180][181][182][a]
En octobre 2019, Mikhaïl Fridman a assisté à une procédure judiciaire concernant l'affaire Zed devant être interrogée par le tribunal national[Quoi ?] espagnol à Madrid. Il a été convoqué à une audience de mise en état en qualité de personne mise en examen. L'accusation a été formulée comme « une série d'actions qui ont entraîné l'insolvabilité de la société espagnole Zed Worldwide… afin de l'acquérir à un prix dérisoire, bien inférieur à sa valeur marchande ». Le procureur a qualifié les relations de Mikhaïl Fridman avec Zed Worldwide de « raid »", précisant qu'il s'agit d'une technique utilisée « généralement utilisée par la mafia russe » dans le but de reprendre une entreprise illégalement. Et tandis que ses représentants légaux ont affirmé que Mikhaïl Fridman n'avait jamais été directeur d'aucune entité impliquée dans le rachat de Zed ou dans la baisse de la valeur marchande de Zed, les procureurs espagnols ont insisté sur le fait que Mikhaïl Fridman « cache son contrôle des activités criminelles derrière des subordonnés ». L'affirmation était fondée sur l'analyse d'« une série de WhatsApps et d'e-mails qui montrent que Fridman était au courant de tout ce qui se passait. » [détail excessif ?] [183] [184] Le procureur principal chargé de l'affaire a déclaré aux médias que « du point de vue du bureau du procureur, Fridman conservera le statut d'accusé ».[185] Le 15 décembre 2020, le tribunal national espagnol a rejeté l'affaire. Selon la décision, le juge a estimé que la poursuite de l'affaire contre Mikhaïl Fridman contredisait le principe de la présomption d'innocence et a déclaré qu'il n'y avait « aucun motif raisonnable d'accuser le suspect en tant qu'auteur, complice ou complice. »[186] , dans une ordonnance datée du 22 février 2021, la Haute Cour nationale d'Espagne a rejeté les appels de Zed Group en faveur de Mikhaïl Fridman, concluant qu'il n'y avait aucune preuve démontrant que les allégations de Zed Group étaient vraies, [187] et que les SMS initialement utilisés comme preuves avaient échoué à impliquer Mikhaïl Fridman « au-delà des références de tiers. »[188]
Mi-2017, la société d'investissement LetterOne de MikhaÏl Fridman a acquis Dia, une chaîne de supermarchés espagnole. De 2011 au 20 décembre 2018, Dia a été cotée dans le soi-disant IBEX 35 comme l'une des 35 plus grandes sociétés espagnoles présentes en bourse. L'expert en économie Sergio Avila a commenté : «... Avec l'entrée de [LetterOne] dans [Dia], les ventes ont fortement chuté, la rentabilité des entreprises a diminué, ce qui s'est accompagné d'une chute du cours des actions de Dia à la Bourse de Madrid. Par conséquent, j'évalue les perspectives de Dia comme extrêmement négatives et je ne le recommande en aucun cas aux investisseurs. El Confidencial a rappelé des épisodes passés associés à Mikhaïl Fridman et qualifie ses actions d'attaques de pillards contre des entreprises espagnoles.[189] En janvier 2021, le tribunal national espagnol a rejeté une affaire alléguant que Mikhaïl Fridman avait manipulé le marché pour dévaluer les actions de Dia, [190] le juge déclarant que le tribunal avait plutôt vu la baisse de valeur de Dia en raison d'une « mauvaise gestion » et d'un manque d'investissements dans la commercialisation.[187]
Autres engagements
modifierMikhaïl Fridman est membre de nombreux organismes publics, dont le Conseil national sur la gouvernance d'entreprise en Russie[14] et membre du conseil d'administration de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs[15]. En , il devient membre du Conseil de l'entrepreneuriat du gouvernement de la fédération de Russie[16] et il est élu membre de la Chambre publique russe en [15].
Depuis 2005, Mikhaïl Fridman est un représentant russe à l’International Advisory Board du Council on Foreign Relations[8].
Mikhaïl Fridman est également l'un des principaux mécènes des initiatives juives en Russie et ailleurs en Europe. En 1996, il est l'un des fondateurs du Congrès juif russe. Il apporte d'importantes contributions au Fonds juif européen, une organisation à but non lucratif qui promeut la tolérance et la réconciliation[17].
Le 27 février 2022, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il appelle à un cessez-le-feu[18], mais en vain car le lendemain il est frappé de sanctions.
Sanctions de l'Union européenne et d'autres pays contre Mikhaïl Fridman
modifierL'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 provoque l'inscription de Mikhaïl Fridman le 28 février 2022 à la liste des personnalités russes frappées de sanctions économiques et d'interdiction de territoire par les 27 pays de l'Union européenne à cause d'un possible soutien économique et financier au régime russe responsable de l'annexion de la Crimée en 2014 et de la déstabilisation de l'Ukraine dès cette époque[19],[20]. Le 14 mars 2022, Mikhaïl Fridman est en plus condamné par l'Australie des mêmes sanctions[7]. Le 15 mars 2022, des sanctions contre Mikhaïl Fridman ainsi que contre les actionnaires principaux du groupe Alfa sont infligées par le Royaume-Uni[21], et le 19 avril suivant par le Canada[3]. L'oligarque Mikhaïl Fridman se retire en conséquence du fonds d'investissement LetterOne dont il était le cofondateur et de tous les groupes européens dont il est actionnaire, tout comme son associé Piotr Aven[22].
Mikhail Fridman et son partenaire Piotr Aven qualifient les allégations de l'UE de diffamatoires et se promettent de les contester « par tous les moyens à leur disposition »[23].
Dans une interview à Bloomberg Businessweek, Friedman qualifie d'illogiques les sanctions occidentales contre les représentants des entreprises russes, et l'opinion selon laquelle les hommes d'affaires russes peuvent influencer la conduite d'une « opération militaire » en Ukraine est erronée[24].
Le , la cour européenne de justice enlève Mikhail Fridman de la liste des personnalités russes sous sanction, constituée en 2022. Mais il existe aussi un paquet de sanctions voté en décembre 2023 pour lequel Mikhail Fridman est aussi inscrit sur la liste noire[25].
Le 13 août 2024, Mikhaïl Fridman a entamé une procédure d’arbitrage contre le Luxembourg au Centre d’arbitrage international de Hong Kong[26]. Il réclame la restitution de tous ses biens, ainsi que 14,5 milliards d’euros de compensation du Luxembourg, qui a validé et appliqué les sanctions[27]. Ses réclamations sont liées au gel de ses avoirs dans différents pays sous sanctions de l'Union européenne, qu’il considère comme une « expropriation illégale »[26]. Selon les avocats de l’homme d’affaires, parmi lesquels se trouve Cherie Blair, l’imposition de sanctions européennes contre l’homme d’affaires est uniquement liée à sa citoyenneté russe et à son succès commercial, ce qui constitue une « grave injustice » et viole le droit international, parce que l’UE a imposé des sanctions en dehors de l’ONU[26].
Distinctions
modifierEn 2003, Mikhaïl Fridman reçoit le Golden Plate Award de l'Academy of Achievement de Washington, décerné par l'ancien président américain Bill Clinton.
En 2004, il figure sur la liste du Financial Times des 25 chefs d'entreprise "Leaders of new Europe"[28]. Forbes Russie nomme Mikhaïl Fridman homme d'affaires russe de l'année en 2012 et 2017[29],[30].
Fortune
modifierEn 2008, il est le 20e homme le plus riche du monde avec une fortune de plus de 20,8 milliards de dollars[31]. En 2009, il est classé 71e avec une fortune de 6,3 milliards de dollars[32].
En 2011, selon Forbes, il serait classé 43e avec une fortune de 15 milliards de dollars[33].
En 2016, il précise que sa fortune sera léguée à des œuvres caritatives[17].
En 2019, sa fortune est estimée à 15,3 milliards de dollars par le magazine Forbes[34].
Vie privée
modifierIl est divorcé et père de quatre enfants[2]. Il résiderait principalement en Grande-Bretagne[35], où il achète en 2016 la propriété Athlone House pour 90 millions de dollars[7]. Celle-ci est confisquée du fait des sanctions contre le milliardaire à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Il a également la citoyenneté israélienne[7].
Notes et références
modifierhttp://www.therichest.com/celebnetworth/celebrity-business/men/mikhail-fridman-net-worth/
- (en) « Mikhail Fridman », sur Forbes (consulté le )
- « Mikhail Fridman », sur www.bloomberg.com (consulté le )
- (en) Marshall I. Goldman, The Piratization of Russia : Russian Reform Goes Awry, Routledge, , 304 p. (ISBN 978-1-134-37685-8, lire en ligne)
- « Officer Profile | Reuters.co.uk », sur uk.reuters.com (consulté le )
- (en-GB) « Alfa’s Mikhail Fridman Skirts Russian Sanctions to Invest Abroad », sur Institutional Investor (consulté le )
- (en) Andrew C. Inkpen, Michael H. Moffett et Kannan Ramaswamy, The Global Oil & Gas Industry : Stories From the Field, PennWell Corporation, , 390 p. (ISBN 978-1-59370-381-3, lire en ligne)
- (en) « Mikhail Fridman », sur Forbes (consulté le )
- Membership. Council of Foreign Relations. Retrieved 14 November 2011.
- (en-GB) Reuters, « TNK-BP: a troubled history », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Selina Williams and Jenny Busche, « LetterOne, RWE to Close Acquisition of RWE’s Dea Monday », sur WSJ (consulté le )
- (en-GB) « Mikhail Fridman: Oligarchy with all that jazz », sur Financial Times (consulté le )
- « Les sept banquiers », sur Libération.fr, (consulté le )
- Natalie Nougayrède, « Les oligarques et le pouvoir : la redistribution des cartes », Pouvoirs, (Les oligarques et le pouvoir : la redistribution des cartes)
- « AlfaGroup : About Us : Supervisory Board », sur www.alfagroup.org (consulté le )
- « Mikhail Fridman | MT Profile | The Moscow Times », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Biography for Mikhail Fridman - Silobreaker », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-US) JNi.Media, « Jewish Billionaire Mikhail Fridman Leaving Nothing to his Children » (consulté le )
- (en) « Two top Russian billionaires speak out against war », sur the Guardian, (consulté le )
- (en) « COUNCIL DECISION (CFSP) 2022/337 of 28 February 2022 »,
- (ru) « ЕС ввел санкции против 26 россиян, включая Дмитрия Пескова »,
- (en) « Foreign Secretary announces historic round of sanctions on Russia », sur Правительство Великобритании,
- L'Express, Sur la piste des oligarques russes, 11 mars 2022
- (en) Reuters, Fridman and Aven contest spurious EU sanctions, 1er mars 2022
- (en) Broke Oligarch Says Sanctioned Billionaires Have No Sway Over Putin, 17 mars 2022
- « Guerre en Ukraine : Un oligarque russe va récupérer ses deux villas de la Côte d’Azur auprès du tribunal européen » , 20 minutes, (consulté le )
- (ru) Artem Kulsha, « Михаил Фридман подал иск к Люксембургу на $16 млрд в Гонконгский арбитраж » , sur Vedomosti, (consulté le )
- Jean-Pierre Stroobants, « L’oligarque russe Mikhaïl Fridman réclame 14,5 milliards d’euros au Luxembourg », sur Le Monde, (consulté le )
- « Financial Times listed Mikhail Fridman, Chairman of the Board of Alfa-Bank, among 25 executives who according to Leaders of the New Europe article will shape the way the business is done across the continent - Alfa Bank », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-US) « Бизнесмен года: по каким правилам Михаил Фридман строит бизнес | Миллиардеры », sur Forbes.ru, (consulté le )
- (en-US) « Новая территория. Михаил Фридман — бизнесмен года по версии Forbes | Миллиардеры », sur Forbes.ru, (consulté le )
- Liste des milliardaires du monde en 2008
- Liste des milliardaires du monde en 2009
- Liste des milliardaires du monde en 2011
- (en) « Mikhail Fridman », sur Forbes (consulté le )
- (en) Anna Behrmann, « New Athlone House owner: 'I want to restore it to its former glory' », sur Hampstead Highgate Express (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste des milliardaires du monde en 2008
- Liste des milliardaires du monde en 2009
- Liste des milliardaires du monde en 2010
- Liste des milliardaires du monde en 2011
Liens externes
modifier
- Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :