Michel Thévoz

historien de l'art suisse
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Michel Thévoz
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Émilienne Farny (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Michel Thévoz, né à Lausanne le , est un écrivain, historien de l'art, philosophe, conservateur de musée et enseignant vaudois.

Biographie modifier

Michel Thévoz est licencié en lettres à l'université de Lausanne et diplômé de l'École du Louvre à Paris. Historien de l'art, il est conservateur au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne de 1955 à 1975. En 1976, Jean Dubuffet lui confie sa collection[1] et Michel Thévoz crée la Collection de l'Art Brut à Lausanne, qu'il dirige jusqu'à sa retraite en 2001[2],[3],[4].

Professeur honoraire d'histoire de l'art à l'université de Lausanne[4],[5], Michel Thévoz a publié des essais et monographie concernant sa discipline[6], écrivant notamment sur les artistes Louis Soutter, Jean Dubuffet ou Jean Lecoultre[4]. Mais il est également chroniqueur de son époque[7] et pamphlétaire, par exemple avec l'essai Tout va bien, où il réunit et remanie des chroniques rédigées pour Espace 2 et 24 heures, et y critique l'une de ses cibles préférées : les médias[6]. Il publie des essais où il s'intéresse à des phénomènes « borderline » tels que l'art des fous, le suicide, le spiritisme ou le reflet des miroirs[4].

Partisan du suicide assisté et de l'euthanasie, doté d'une exigence inconditionnelle de liberté il déclare : « Je me félicite de vivre dans un pays suffisamment désenchanté, assez libéré des mythologies et des superstitions, pour que le choix de disposer de sa propre vie soit laissé aux citoyens. Il y a encore du chemin à faire, mais nous sommes à l’avant-garde de cela. Personnellement, je veux mourir de mon vivant. »[2] Il écrit avec Roland Jaccard Manifeste pour une mort douce. Dans son livre L'Esthétique du suicide, Michel Thévoz établit un lien entre création artistique et pulsion de mort[8].

En 2020, la Collection de l'Art Brut lui donne accès à ses 70 000 œuvres et carte blanche pour une exposition temporaire intitulée « L’art brut s’encadre ». Cette exposition montre notamment les multiples façons dont les artistes d'art brut ont encadré leurs œuvres[9], et Michel Thévoz y présente également son dernier essai Pathologie du cadre. Quand l'art brut s'éclate[10],[11].

Publications modifier

  • Louis Soutter ou l'écriture du désir, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme,
  • L'Art Brut, Genève, Skira, 1975, réédité en 2016, Paris, La Différence
  • Le Langage de la rupture, Paris, PUF,
  • Les Écrits bruts, Paris, PUF,
  • Collectif, Fascicules de la Collection de l'art brut - nº 10 à 22, Lausanne, Collection de l'art brut, 1977-2007
  • L'Académisme et ses fantasmes, Paris, Les Éditions de Minuit,
  • Le corps peint, Skira, 1984
  • Art, Folie, LSD, Graffiti, etc., Lausanne, L'Aire,
  • Dubuffet, Genève, Skira,
  • Détournement d'écriture, Les Éditions de Minuit, 1989
  • Le Théâtre du crime. Essai sur la peinture de David, Paris, Les Éditions de Minuit,
  • Art Brut, psychose et médiumnité, Paris, La Différence,
  • Manifeste pour une mort douce (avec Roland Jaccard), Paris, Grasset, 1992
  • Sosno (avec Pierre Restany), La Différence, 1992
  • Requiem pour la folie, Paris, La Différence,
  • Le miroir infidèle, Les Éditions de Minuit, 1996
  • Plaidoyer pour l'infamie, PUF, coll. « perspectives critiques », 2000
  • Le syndrome vaudois, Lausanne, Favre, 2002
  • L'Esthétique du suicide, Paris, Les Éditions de Minuit,
  • Tout va bien, Lausanne, Favre,
  • L'Heure d'hiver, Lausanne, Favre,
  • L'aide au suicide (avec le Dr. Jérôme Sobel), Favre, 2009
  • Jacqueline Oyex, Gollion, Infolio,
  • Josef Hofer, Gollion, Infolio,
  • Émilienne Farny et l'oiseau noir, Lausanne, art&fiction, , 72 p. (ISBN 978-2-940377-89-3)
  • L’Art comme malentendu, Paris, Les Éditions de Minuit,
  • L'art suisse n'existe pas, Paris, Les Cahiers dessinés, , 230 p. (ISBN 979-10-90875-67-8)
  • Z/Z (avec Christophe Gallaz), Vevey, Éditions de l'Aire, 2020
  • Pathologie du cadre, Paris, Les Éditions de Minuit, 2020
  • Les écrits bruts, préface de Jean Dubuffet, Paris, Éditions du Canoë, 2021
  • La photo brute, Strasbourg, Éditions L'Atelier contemporain, (ISBN 978-2-85035-135-8)

Commissariat d'exposition modifier

  • 2002 : « Jean Lecoultre » - auteur du catalogue
  • 2018 : "Zaric", Espace Arlaud, Lausanne - Co-commissaire avec Nicolas Raboud
  • 2020 : "L'Art Brut s'encadre", Collection de l'Art Brut, Lausanne

Notes et références modifier

  1. « Je vous écris des États-unis. L'art brut sans Thévoz », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Quand il entend les mots «art suisse», Michel Thévoz sort son revolver », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  3. De jean Dubuffet à Michel Thévoz, interview de Michel Thévoz par Sarah Lombardi in L’Art Brut de Jean Dubuffet aux origines de la Collection, Flammarion, 2016, p. 121-130
  4. a b c et d « Michel Thévoz », sur rts.ch, (consulté le )
  5. Michel Thévoz, Hélium, hydrogène et histoire de l’art in Un œil une histoire. 9 films 9 historiens de l'art, trois DVD, réalisation Marianne Alphant et Pascale Bouhénic, Zadig Production, 2015
  6. a et b « Un élan vers le pire », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. « Christophe GallaZ et Michel ThévoZ, penzées croizées en Z », sur rts.ch, (consulté le )
  8. « Vive la mort », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. « À la Collection de l'art brut, l’impossible éjection du cadre », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. « L'art brut s'encadre ou sans cadre? », sur rts.ch, (consulté le )
  11. « L’art brut déborde le cadre », sur Le Courrier, (consulté le )

Liens externes modifier