Michel Thévenin

ingénieur général de l'Armement

Michel Thévenin
Fonctions
Député à l'Assemblée représentative des Nouvelles-Hébrides

(11 mois)
Circonscription Santo rurale
Prédécesseur fonction créée
Successeur Jimmy Stevens

(2 ans)
Circonscription Santo rurale
Biographie
Nationalité française
Parti politique MANH
Profession instituteur

Michel Thévenin est un homme politique néo-hébridais.

Biographie modifier

Fils d'un colon planteur français installé sûr l'île de Pentecôte aux Nouvelles-Hébrides, colonie franco-britannique, il devient instituteur à Luganville, la seule ville de l'île d'Espiritu Santo[1],[2].

Il co-fonde avec notamment Aimé Maléré et « un petit groupe de Mélanésiens francophones à Santo et aux environs », à la fin de l'année 1973, le Mouvement autonomiste des Nouvelles-Hébrides, parti politique conservateur francophone et « lié à des mouvements de droite en Nouvelle-Calédonie » ; le parti soutient l'administration coloniale française, promeut la décentralisation politique plutôt qu'un futur État unitaire pour la colonie, et souhaite en retarder l'indépendance alors que le Parti national des Nouvelles-Hébrides, anglophone, milite pour une indépendance immédiate et centralisée[2],[3],[1].

En 1975 ont lieu les premières élections législatives pour une Assemblée représentative des Nouvelles-Hébrides. Michel Thévenin y est confortablement élu député de la circonscription rurale d'Espiritu Santo[4]. Le MANH se rapproche du Nagriamel, mouvement autochtone francophone prônant la sécession d'Espiritu Santo, et Michel Thévenin demeure personnellement associé à ce mouvement. Ainsi, après les élections, il ne participe qu'à la première session de la nouvelle Assemblée, n'y venant que pour la dénoncer comme illégitime. Le seul autre député du MANH, Thomas Tungu, associé lui aussi au Nagriamel, participe quant à lui à l'Assemblée[5].

En raison d'irrégularités, les élections de cinq des six députés d'Espiritu Santo sont annulées par la Cour d'appel coloniale, y compris celle de Michel Thévenin. Il choisit de ne pas être candidat à l'élection partielle qui en résulte, qui est remportée par Jimmy Stevens, le chef du Nagriamel[6],[7],[8]. Il participe toutefois aux élections législatives anticipées de 1977, qui sont boycottées par les indépendantistes, permettant aux partis dits « modérés » (notamment le MANH, l'Union tan et le Nagriamel) d'y remporter tous les sièges[9]. Fin 1978, un gouvernement d'union nationale avec les indépendantistes est formé, et Michel Thévenin n'est pas candidat aux élections de 1979 qui en découlent[10].

Références modifier

  1. a et b (en) Howard Van Trease, Melanesian Politics: Stael Blong Vanuatu, université du Pacifique Sud, 1995, p.26
  2. a et b Zorian Stech, Une confrontation comme nulle autre dans le Pacifique : la France, la Grande- Bretagne et la vie politique au condominium franco-britannique des Nouvelles- Hébrides (1945-1980), thèse de doctorat, université de Montréal, avril 2017, p.108
  3. (en) Graham Hassall, "Church and State in Vanuatu 1945-1980: A 'Pacific' Contest for Power"], South Pacific Journal of Mission Studies, vol. 2, n°2, décembre 1991, p.6
  4. (en) Chris Plant, New Hebrides: The road to independence, université du Pacifique Sud, 1977, pp.78–80
  5. (en) Keith Woodward, A Political Memoir of the Anglo-French Condominium of the New Hebrides, Australian National University Press, 2014, p.59
  6. (en) Graham Hassall, "Church and State in Vanuatu 1945-1980, op. cit., p.10
  7. (en) Keith Woodward, A Political Memoir of the Anglo-French Condominium of the New Hebrides, op. cit., p.61
  8. (en) "Santo still 'national'", Pacific Islands Monthly, décembre 1976, p.17
  9. Zorian Stech, Une confrontation comme nulle autre dans le Pacifique, op. cit., p.226
  10. Zorian Stech, Une confrontation comme nulle autre dans le Pacifique, op. cit., pp.xiii-xviii