Melissa (Dossi)

peinture de Dosso Dossi
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Melissa
Artiste
Date
Matériau
Dimensions (H × L)
170 × 172 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
217Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Melissa est une peinture à l'huile sur toile (176 × 174 cm) du peintre italien de l'École de Ferrare Dosso Dossi, datable d'environ 1522-1524 et conservée à la Galerie Borghèse à Rome.

Histoire modifier

L'œuvre vient de Ferrare, probablement envoyée par le marquis Bentivoglio à Scipione Caffarelli-Borghese, vers 1607.

Description et style modifier

L'œuvre, longtemps identifiée comme une Circé, représente plus vraisemblablement la bonne sorcière Melissa, protectrice de Bradamante dans diverses chansons de l'Orlando furioso, comme le laisserait entendre le chien débonnaire, interprété comme un symbole de fidélité. Elle est représentée selon l'iconographie des sibylles, comme une jeune fille qui lève les yeux vers un groupe de guerriers réduits à des pantins suspendus à un arbre, probablement victimes des sorts d'Alcina, l'une des fées maléfiques du poème.

La sorcière est représentée dans un paysage vêtue de somptueux vêtements, décorés de broderies et de brocart, avec un turban doré. Elle est assise à l'intérieur d'un cercle magique, c'est-à-dire un territoire délimité lors de la préparation du sort, et, regardant fixement vers la gauche, elle tient dans sa main une table avec des symboles arcanes à réciter et à copier pendant le rituel et une torche qui allume le brasier situé en bas à droite, symbole de voyance en tant qu'attribut de la déesse Hécate. Sur la gauche, sont figurés une armure brillante, un chien et quelques oiseaux, les animaux typiques qui apparaissent dans le sillage des sorcières et des enchanteresses. Des « homoncules », peut-être un symbole d'âmes emprisonnées, sont suspendus à l'arbre de gauche. En arrière-plan, des jeunes rendent hommage au groupe du Concert champêtre de Giorgione et Titien.

Les couleurs et les atmosphères vénitiennes sont enrichies de notes exotiques et virtuoses, comme les différents effets de texture des matériaux, du métal au tissu épais. La richesse des suggestions symboliques et littéraires, parfois ésotériques, aujourd'hui pas totalement traçables, est aussi caractéristique.

Postérité modifier

La peinture fait partie du musée imaginaire de l'historien français Paul Veyne, qui le décrit dans son ouvrage justement intitulé Mon musée imaginaire[1].

Bibliographie modifier

Références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier