Massacre des coupe-coupe

tuerie de masse
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Massacre des coupe-coupe
Date
Victimes 20 faqîh et 56 autres hommes de Dokom
Morts Nombre incertain 76-400
Motif Assassinat du maréchal des logis Guyader

Complot contre la France

Participants Soldats des troupes coloniales

Le massacre des coupe-coupe, appelé aussi massacre de Kobkob[1] ou massacre d'al-Sattour[2], est un massacre survenu dans le Territoire du Tchad le , à Abéché (province de Ouadaï) ayant causé la mort de plus de soixante-quinze personnes. Accusant, à tort, les faqîh d'avoir organisé une attaque contre les troupes coloniales françaises, le commandant Gérard ordonne la série d'exécutions. Il est par la suite destitué et doit quitter l'armée.

Contexte modifier

Le 23 octobre 1917, le maréchal des logis Guyader a été tué par des coups de couteau au marché d'Abéché, et un sous-officier a été blessé[3]. Le chef de la circonscription, le commandant Gérard, a soupçonné les notables de Ouadaï et les faqih d'avoir monté un complot contre les Français, ce que des sources historiques réfutent[4],[5].

Les événements du massacre modifier

Le matin du 15 novembre, le commandant Gérard ordonne aux tirailleurs d’assassiner l’aguid (chef militaire) de Dokom et ses hommes, soit cinquante-six personnes[4], ainsi qu'environ vingt faqîh (maîtres coraniques)[3]. Ils sont décapités et leurs têtes sont posées en deux rangées à l’entrée de la circonscription, à l’emplacement actuel du monument aux morts d’Abéché[4]. Le cheikh des Mahamid a également été arrêté et tué à Biltine, avec une quarantaine de ses proches et alliés. Toutes les maisons de la région de Chig-el-Fakara sont pillées et une vingtaine de personnalités politiques et religieuses influentes déportées vers d'autres pays d'Afrique équatoriale française[4],[5].

Réactions modifier

Dans un rapport daté du 6 mars 1918, il a été mentionné que le complot était évident, et malgré les efforts déployés par l'armée pour l’étouffer, l'affaire circula petit à petit au cours de l'année 1918 et fit scandale[3].

Le 3 juillet 1918, Gérard est finalement destitué par le gouverneur Frédéric Estèbe, secrétaire général de l'Afrique-Équatoriale française, et la justice militaire ouvre une information. Gérard s'est présenté devant son conseil d'enquête en 1922 et a dû quitter l'armée[3].

Références modifier

  1. علاقات السودان بالحركات التحررية في إفريقيا، 1945-1975 م, هيئة الأعمال الفكرية،,‎ (ISBN 978-99942-59-31-1, lire en ligne)
  2. Manār al-Islām, Wizārat al-ʻAdl wa-al-Shuʼūn al-Islāmīyah wa-al-Awqāf, (lire en ligne)
  3. a b c et d Bernard Lanne, « Résistances et mouvements anticoloniaux au Tchad (1914-1940) », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 80, no 300,‎ , p. 425–442 (DOI 10.3406/outre.1993.3118, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d Mahamat Adoum DOUTOUM, Abéché, 15 novembre 1917, Chronique d’un massacre au coupe coupe, N'dgamina, Université de N’Djamena,
  5. a et b Debos Marielle, « Violences coloniales et résistance au Tchad (1900-1960) | Sciences Po Violence de masse et Résistance - Réseau de recherche », violences-coloniales-et-resistance-au-tchad-1900-1960, sur SciencesPo, (consulté le )