Le massacre de Damour a eu lieu, dans sa phase finale, le pendant la guerre civile libanaise de 1975-1990. Ce massacre est commis principalement par des milices palestiniennes contre les habitants chrétiens de Damour.

Massacre de Damour
Image illustrative de l’article Massacre de Damour
Une maison détruite à Damour en avril 1976, photo de Jean-Jacques Kurz (Archives du Comité international de la Croix-Rouge)

Date
Lieu Damour, Drapeau du Liban Liban
Victimes Maronites
Morts 150 à 582, pour la plupart civils
Auteurs Organisation de libération de la Palestine et Mouvement national libanais
Motif Vengeance pour le Massacre de Karantina.
Guerre Guerre du Liban
Coordonnées 33° 44′ 00″ nord, 35° 27′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Liban
(Voir situation sur carte : Liban)
Massacre de Damour

Il a lieu en réaction au massacre de plus d'un millier d'habitants de Karantina, quartier de Beyrouth majoritairement peuplé de réfugiés palestiniens, par des milices Kataeb deux jours plus tôt[1].

Damour s'étend de part et d'autre de la route de Sidon à Beyrouth, à environ 20 kilomètres au sud de la capitale, sur les pentes de la chaîne du Liban. C'était une ville d'environ 25 000 habitants, comprenant cinq églises, trois chapelles, sept hôpitaux, plusieurs écoles privées et publiques, et dont la population était entièrement chrétienne.

Damour et les localités voisines de Jiyé et Saadiyate sont considérés comme d'une importance stratégique, étant situés le long du littoral et de la route menant de Beyrouth vers le sud du pays, alors contrôlée par les groupes armés. La région est également le bastion de Camille Chamoun, alors ministre de l'Intérieur[1].

Déroulement du massacre

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Le , les Palestiniens assiègent la ville de Damour en coupant l'eau, l'approvisionnement et l'électricité. Puis, ils interdisent à la Croix-Rouge l'entrée dans la ville pour évacuer les blessés. La cité est soumise à un intense bombardement à partir du et pendant les deux jours qui suivent. Le ministre de l'Intérieur Camille Chamoun, piégé dans la région, demanda à l'aviation de soutenir la ville.

Le au matin, des chasseurs Mirage III et Hawker Hunter de l'armée de l'air libanaise font une descente sur les positions des combattants palestiniens et musulmans, mais l'opération est annulée par le Premier ministre Rachid Karamé. Ce fut la dernière mission des Mirage III libanais de la guerre civile.

Après une semaine de combats, les assaillants viennent à bout de la résistance des milices du PNL et des Phalanges libanaises (Kataëb). Les combats et le massacre qui s'ensuivit firent de 150 à 580 victimes.

Beaucoup de corps sont démembrés, de sorte que les têtes ont dû être comptées pour dénombrer les morts. Le vieux cimetière chrétien est détruit et les tombes sont profanées.

Après le massacre, un grand nombre de familles quittent Damour et vont s'installer soit dans des villes ou villages libanais tel que Jounieh ou El Nabaa, ou bien émigrent vers d'autres continents ou pays tels que l'Afrique, l'Europe, le Canada ou encore l'Australie.

Le , pour venger le massacre de Damour, les milices Kataëb massacrent les habitants du camp de Tall el-Zaatar, faisant plus d'un millier de morts.

Auteurs du massacre

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Tête de poupée à Damour (archives du CICR)

Il existe un certain nombre de revendications contradictoires quant à savoir exactement quelles milices ont participé au massacre. Il est clair qu'il s'agissait d'une attaque dirigée par les milices palestiniennes, mais certaines sources indiquent une participation forte des factions palestiniennes soutenues par Damas. Une chose est néanmoins claire : l'attaque et le massacre ont été effectués par des miliciens palestiniens alignés avec le Mouvement national libanais.

Selon Robert Fisk, l'attaque a été conduite par le colonel Said al-Mouragha (en) surnommé Abou Moussa, un haut-commandant de l'OLP et le Fatah. Toutefois Cedarland.org, cite les noms de Zouheir Mohsen, chef de file de l'As-Saiqa, une faction palestinienne basée à Damas, agissant directement sur les ordres syriens, et affirme qu'il a été appelé au Liban comme le « boucher de Damour ».

Le gros des forces d'agression semble avoir été composé par les brigades de l'Armée de libération de la Palestine[2] et As-Saiqa, ainsi que d'autres milices, y compris le Fatah.

Certaines sources mentionnent également le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) et la milice musulmane libanaise Al-Mourabitoun parmi les agresseurs. Il existe également des rapports selon lesquels des mercenaires ou des miliciens de Syrie, de Jordanie, de Libye, d'Iran, du Pakistan et d'Afghanistan ont fait partie de l'assaut, et même des commandos japonais qui s'entraînaient au Liban.

Notes et références

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  1. a et b « La Quarantaine et Damour, les 18 et 20 janvier 1976 : deux massacres, des milliers de tués », sur L'Orient-Le Jour,
  2. Des sources citent la PLA's Ayn Jalout, brigade armée par l'Égypte et la brigade Qadisiyah d'Irak. This page also mentions the Yarmouk brigade, set up by Syria.

Voir aussi

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