Martine Jotterand (née le à Morges) est cytogénéticienne, présidente fondatrice du Forum Recherche génétique de l’Académie suisse des sciences naturelles, fondatrice de l’Unité de cytogénétique du cancer du Centre hospitalier universitaire vaudois de l’Université de Lausanne (CHUV) et professeure honoraire de l’Université de Lausanne.

Cursus scientifique modifier

Après une maturité fédérale latin-anglais, Martine Jotterand opte pour la Faculté des sciences de l’Université de Lausanne (UNIL) où elle obtient une licence d’Etat en sciences naturelles en 1969 puis, en 1971, un doctorat en sciences naturelles à l’issue d’un travail de thèse effectué à l’Institut de Biologie animale sous la direction du professeur Robert Matthey[1]. Ce travail reçut le Prix de la Faculté des sciences de l’UNIL.

Après deux ans passés entre le Laboratoire de génétique de l’Hôpital pour enfants (devenu l’Institut de génétique médical de l’Université de Zurich) et la station de Biologie expérimentale de l’Université de Genève, Martine Jotterand commence son activité à la Division autonome de génétique médicale du CHUV (devenue le Service de génétique médicale du CHUV en 2002), où elle effectuera l’ensemble de sa carrière[1].

Au cours de ses 35 ans d’activité au CHUV, elle contribue activement au développement de la cytogénétique médicale, d’abord dans le cadre du Laboratoire de cytogénétique constitutionnelle et de l’activité diagnostique prénatale et postnatale. Elle introduit, en 1985, la cytogénétique des hémopathies malignes, dont le développement considérable conduira en 1997 à la création de l’Unité de cytogénétique du cancer (UCC) dont elle assurera la direction. En 1991, le Laboratoire sera reconnu par le Groupe Leucémie du Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer (SAKK) comme centre de référence pour l’analyse chromosomique des patients inclus dans les études cliniques suisses et internationales[2]. En 1994, il deviendra partenaire des études cliniques européennes de l’European Organisation for Research and Treatment of Cancer, puis en 2003 de l’European Leukemia network (6e programme cadre de l’UE)[3].

En 2008, elle reçoit le Prix Mach-Gaensslen en reconnaissance de son engagement au service de la cytogénétique des hémopathies malignes, du développement de celle-ci en Suisse et de la portée de son travail au plan international[4].

Chargée de cours en cytogénétique à l’Université de Genève au département de biologie, elle devient Privat-Docent à la Faculté de Médecine de l’UNIL puis, en 2001, professeure associée à la Faculté de Biologie et Médecine de l’UNIL. En 2004, elle devient titulaire du cours de génétique générale de première année à la Faculté de Biologie et Médecine, activité qu’elle poursuivra en tant que professeure invitée de 2010 à 2011. Elle est nommée professeure honoraire de l’UNIL en 2011[5].

Activités sociales et politiques modifier

En marge de ces activités, Martine Jotterand a représenté le CHUV et l’UNIL dans de nombreuses sociétés et institutions scientifiques. Présidente de la Société suisse de génétique, elle a œuvré à sa fusion avec la Société suisse de biologie cellulaire et moléculaire, devenue la Société suisse de biologie cellulaire, moléculaire et génétique. Membre de la Société suisse de génétique médicale dès 1987 dont elle deviendra co-présidente de 2001 à 2005, elle contribuera notamment à la reconnaissance de la formation postgraduée des responsables d’analyses en génétique médicale et participera à l’élaboration de la Loi sur les analyses génétiques humaines et l’Ordonnance sur les exigences relatives à leur exécution[1].

Appelée à faire partie du Bureau lausannois de l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT), elle sera vice-présidente de la SCNAT de 1995 à 2000. Le débat qui s’anime autour de l’« Initiative pour la protection génétique » en 1995 incite la SCNAT à mettre sur pied une plate-forme d’information et de discussion, le Forum Recherche génétique[6]. Elle en sera la présidente fondatrice. À l’issue de sa période de présidence, elle en restera membre jusqu’en 2020[7].

Elle a été membre de la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non-humain (CENH) de 2001 à 2012[8],[9] Elle membre de l’Académie européenne des sciences et des arts depuis 2012 (Classe ll, Medecine)[10]. Depuis 2021, elle est membre d’honneur de l’Académie suisse des sciences naturelles[11],[12].

Liens externes modifier

  1. a b et c « Martine Jotterand », sur www.unil.ch (consulté le ).
  2. Alice Fabarius, Armin Leitner, Andreas Hochhaus et Martin C. Müller, « Impact of additional cytogenetic aberrations at diagnosis on prognosis of CML: long-term observation of 1151 patients from the randomized CML Study IV », Blood, vol. 118, no 26,‎ , p. 6760–6768 (ISSN 0006-4971, DOI 10.1182/blood-2011-08-373902, lire en ligne, consulté le )
  3. « Laboratories », sur www.leukemia-net.org (consulté le )
  4. Université de Lausanne, « Rapport de gestion 2008 »
  5. « Professeur·e·s honoraires 2011 », sur www.unil.ch (consulté le )
  6. Konferenz der schweizerischen wissenschaftlichen Akademien, « Die Gentechnik – notwendig für die wissenschaftliche Forschung in der Schweiz »
  7. (de) « Porträt », sur geneticresearch.scnat.ch (consulté le )
  8. Eidgenössische Ethikkommission für die Biotechnologie im Ausserhumanbereich EKAH, « Tätigkeitsbericht 2004–2007 »
  9. (de) « Risiken von Gentech-Pflanzen laut Ethikkommission weiterhin unklar », sur SWI swissinfo.ch (consulté le )
  10. « Members | European Academy of Sciences and Arts », sur members.euro-acad.eu (consulté le )
  11. « Membres d’honneur », sur scnat.ch (consulté le )
  12. (de) « Britta Allgöwer in den Vorstand SCNAT gewählt », sur scnat.ch (consulté le )