Martina Šimkovičová
Martina Šimkovičová, née le à Modra (Tchécoslovaquie), est une présentatrice de télévision et femme politique slovaque. Membre du Parti national slovaque, elle est députée entre 2016 et 2020 puis ministre de la Culture depuis le dans le gouvernement de Robert Fico.
Martina Šimkovičová | |
Fonctions | |
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Ministre slovaque de la Culture | |
En fonction depuis le (1 an et 15 jours) |
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Premier ministre | Robert Fico |
Gouvernement | Fico IV |
Prédécesseur | Silvia Hroncová (en) |
Députée slovaque | |
– (3 ans, 11 mois et 26 jours) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Martina Bučuričová |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Modra (Tchécoslovaquie) |
Nationalité | Slovaque |
Parti politique | Nous sommes une famille (2015-2016) La Voix du peuple (2018–2021) Parti national slovaque (depuis 2021) |
Profession | Présentatrice de télévision |
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Biographie
modifierOrigines, famille et études
modifierMartina Šimkovičová naît Martina Bučuričová[réf. nécessaire] le à Modra, alors en Tchécoslovaquie[1]. Elle a deux sœurs aînées[1],[2].
Elle voulait suivre un cursus de théâtre mais échoue à des examens ; elle étudie finalement la pédagogie à l'université Comenius de Bratislava[3].
Elle a été mariée deux fois. Elle a une fille de son premier mariage. De 2005 à 2019, elle est mariée au pilote automobile Igor Šimkovič. Ils ont deux enfants ensemble[4].
Télévision
modifierElle commence sa carrière à la télévision sur la chaîne Markíza en 1998, d'abord comme animatrice d'émissions matinales et présentatrice sportive. En 2004 et 2005, elle remporte les prix OTO dans la catégorie présentatrice sportive[5].
En 2006, elle passe à la présentation du programme d'information principal, où elle forme un duo avec Patrik Švajda. En 2006, elle reçoit à nouveau le prix OTO, cette fois dans la catégorie présentatrice de nouvelles[6]. En 2010, elle participe à l'émission Let's Dance[7]. Après la naissance de son troisième enfant en 2013, elle fait une pause dans sa carrière télévisuelle pour se consacrer à sa famille[8].
Elle revient brièvement sur Markíza en février 2015 comme animatrice d'une émission sur les célébrités, Reflex Špeciál[9]. À l'été 2015, elle est renvoyée de Markíza pour avoir publié du contenu haineux au sujet des réfugiés de guerre syriens sur sa page Facebook[10],[11].
Après son licenciement, Martina Šimkovičová, auparavant apolitique, s'impose comme une star des médias d'extrême droite, notamment en publiant du contenu xénophobe, anti-vaccin, homophobe et pro-russe sur Facebook[11],[12]. Elle a été le principal visage de la tentative infructueuse de lancer une nouvelle chaîne de télévision d'extrême droite, INTV[13]. En 2018, elle est nommée pour le prix de l'homophobe de l'année par l'Institut des droits de l'homme (sk), pour ses publications Facebook régulières promouvant la haine contre la communauté LGBT[14]. En 2021, elle devient animatrice sur la télévision Internet Slovan, nouvellement créée[15],[16].
Députée
modifierLors des élections législatives de 2016, elle est élue au Conseil national pour le parti politique Nous sommes une famille[17]. Cependant, peu de temps après le scrutin, elle est exclue du parti. Elle est condamnée à une amende de 1 000 € pour avoir enfreint le code de conduite du parlement. Elle refuse de démissionner et siège jusqu'au terme de son mandat comme députée indépendante[18].
Aux élections législatives de 2020, elle est tête de liste du parti La Voix du peuple, qui recueille moins de 2 000 voix, bien en dessous du seuil de représentation[19],[20].
Lors des élections législatives de 2023, elle se présente avec succès sur la liste du Parti national slovaque (SNS)[11]. Elle affirme avoir choisi le SNS parce qu'il permettait à des « personnalités indépendantes » de se présenter sur sa liste. Après la formation d'une coalition gouvernementale incluant le SNS, le président du parti, Andrej Danko, annonce la nomination de Martina Šimkovičová au poste de ministre de la Culture[21].
Ministre de la Culture
modifierEn tant que ministre, Martina Šimkovičová a des relations tendues avec les médias et les institutions culturelles. Immédiatement après sa prise de fonctions, elle cesse tout financement pour lutter contre la désinformation, tout en maintenant son émission YouTube avec le député d'extrême droite Peter Kotlár, qui diffuse régulièrement des théories du complot. En particulier, son affirmation lors d'une émission selon laquelle les droits LGBT mènent à « l'extinction de la race blanche » a suscité de nombreuses critiques[22],[23]. Elle a également fait l'objet de moqueries pour sa lettre ouverte au ministre tchèque de la Culture, qu'elle a publiée sur sa page Facebook, et qui contenait de nombreuses erreurs grammaticales et orthographiques[24]. Elle a également immédiatement rétabli la coopération culturelle avec la Russie et la Biélorussie, suspendue après l'invasion russe de l'Ukraine[25].
En mars 2024, elle remplace les directeurs de la Bibliothèque nationale slovaque (en) et de Bibiana, la Maison internationale de l'art pour enfants. Les nouveaux directeurs sont choisis sans processus de sélection transparent. La nouvelle directrice de Bibiana, Petra Flach, est une voisine de Martina Šimkovičová, sans expérience dans le domaine culturel[26].
L'opposition au gouvernement qualifie régulièrement Martina Šimovičová de « ministre de la non-culture »[27],[28],[29],[30]. Une motion de censure a été déposée contre elle, en vain, en février 2024, à la suite d'une pétition en ligne demandant son limogeage, signée par près de 190 000 personnes[31],[32].
Au cours de l'été 2024, elle limoge les directeurs du Théâtre national slovaque et de la Galerie nationale slovaque (en), sans fournir de justification[33]. En réponse, une autre pétition en ligne, organisée par les acteurs Zuzana Fialová (en) et Richard Stanke, le dessinateur Martin Šútovec et l'écrivain Michal Hvorecký (en), rassemble plus de 180 000 signatures appelant à nouveau à son renvoi[34]. Une manifestation à Bratislava, à laquelle participent plus de 10 000 personnes, est organisée pour soutenir la pétition[35]. Les anciens ministres de la Culture de plusieurs bords politiques, Ladislav Snopko, Milan Kňažko, Rudolf Chmel, Marek Maďarič et Silvia Hroncová (en), publient une lettre ouverte en soutien à la pétition[36]. L'opposition parlementaire annonce le dépôt d'une autre motion de censure contre Martina Šimkovičová et appelle à davantage de manifestations de rue contre la « destruction de la culture slovaque »[37].
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Martina Šimkovičová » (voir la liste des auteurs).
- (sk) « Martina Šimkovičová - poslankyňa NR SR - www.sme.sk », sur www.sme.sk (consulté le ).
- (sk) « Nie som trpiteľka », sur zivot.pluska.sk, (consulté le ).
- (sk) « Moderátorka Martina Šimkovičová: Mesiac je môj radca », sur zdravie.pluska.sk, (consulté le ).
- (sk) « Šimkovičovej bodka za manželstvom! Už je rozvedená », sur Pravda.sk, (consulté le ).
- (sk) « Tak išiel čas v OTO: Pamätáte si víťazov všetkých ročníkov? », sur zivot.pluska.sk, (consulté le ).
- (sk) « OTO 2006 bol plný prekvapení! », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
- (sk) Aktuality.sk, « Martina Šimkovičová: Prkotinky sa nám daria », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
- (sk) Aktuality.sk, « Šimkovičová skončila v spravodajstve Markízy », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
- (sk) « Televízna stálica Šimkovičová: Z materskej si odskočí do nového Reflexu », sur novinky.zoznam.sk, (consulté le ).
- (sk) « Martina Šimkovičová otvorene o utečencoch: Toto je jej názor », sur www1.pluska.sk, (consulté le ).
- (sk) Lucia Osvaldová, « Kto sú poslanci SNS: lekár, ktorý chce riešiť chemtrails, bývalá hviezda Markízy aj policajný generál, čo nechce byť v NATO », sur Denník N, (consulté le ).
- (sk) « Ľudia s konšpiračným pozadím nikdy neboli tak blízko k moci. Kto je Martina Šimkovičová, kandidátka na ministerku kultúry? | TVNOVINY.sk », sur tvnoviny.sk, (consulté le ).
- (sk) « Bublina okolo INTV spľasla », sur Omediach.com (consulté le ).
- (sk) « Víťaz ankety Homofób roka je známy », sur Omediach.com (consulté le ).
- (sk) « Z Markízy ju vyhodili, Pellegrini s ňou mal problém a médiám sa už teraz vyhráža. Kto je Martina Šimkovičová », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
- (en) « News digest: Disinformation TV star might run Culture Ministry », sur spectator.sme.sk, (consulté le ).
- (sk) Monika Tódová, « Kto sú jedenásti poslanci Borisa Kollára? Tu sú ich profily », sur Denník N, (consulté le ).
- (en) « MP Šimkovičová admits mistake, refuses to resign », sur spectator.sme.sk, (consulté le ).
- (sk) « Kandidátna listina strany Hlas ľudu pre parlamentné voľby 2020 », sur Denník N, (consulté le ).
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- (sk) « Danko predstavil ministrov. Šéfom rezortu životného prostredia by mal byť Huliak, na kultúru navrhne Šimkovičovú », sur Pravda.sk, (consulté le ).
- (sk) « Ministerka Šimkovičová, nie ste kráľovná kultúry, ale jej slúžka, odkazujú umelci. Žiadajú, aby odstúpila », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
- (sk) « Biela rasa vymiera kvôli LGBTI, tvrdí Martina Šimkovičová. Podobá sa to na neonacistickú konšpiráciu », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
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- (sk) Natália Jabůrková, « Po Drličkovi prišla o šéfku aj SNG. Ministerka Šimkovičová odvolala Alexandru Kusú », sur Aktuality.sk, (consulté le ).
- « Na obranu kultúry », sur Peticie.com (consulté le ).
- (sk) « Protest proti Šimkovičovej: Ak chceme mať slobodné Slovensko, musíme mať slobodnú kultúru, odkázali umelci (minúta po minúte) », sur domov.sme.sk (consulté le ).
- (sk) « Bývalí ministri kultúry: Odmietame normalizáciu ministerky kultúry », sur Denník N, (consulté le ).
- (sk) Slovaquie progressiste, « Vo funkcii musí skončiť Šimkovičová, nie odborníci. Pozývame ľudí na protest » (consulté le ).
Liens externes
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