Martin Müller-Reinhart

sculpteur suisse
Martin Müller-Reinhart
Martin Müller-Reinhart, 2003
Naissance
Décès
(à 54 ans)
Paris, France
Sépulture
Cimetière de Clarens (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Suisse
Activité
Plasticien, sculpteur, graveur
Vue de la sépulture.

Martin Müller-Reinhart, né le à Soleure et mort le à Paris[1], est un graveur, peintre et sculpteur suisse.

Biographie modifier

Après une maturité à Berne (1974), il fait l’apprentissage des techniques de la taille douce et de la lithographie, ainsi que la fabrication du papier à la main, de 1975 à 1977 à Locarno, dans l’atelier de François Lafranca. En 1977, après un séjour au Centre genevois de la gravure contemporaine, il s'installe à Paris où il commence son œuvre gravé à l'atelier Lacourière-Frélaut, produisant 1 100 plaques gravées de 1977 et 1995, une « géométrie inquiète[2] » qui compose une exigence de rigueur et un besoin de se libérer des structures coercitives par de nouvelles architectures.

Il réside et travaille à Paris de 1977 à 2009, utilisant aussi bien la peinture que la gravure ou la sculpture. Il est exposé dans des galeries de Suisse, France, Belgique et Canada où il est représenté[3].

En 1997, Martin Müller-Reinhart a été le premier lauréat du Club du Mécénat suisse en France pour un projet d’édition avec la Galerie Éric Devlin de Montréal qui regroupe 674 plaques de cuivre sur 50 feuilles de papier Arches mesurant 120 x 80 cm[4]. Ses talents de graveur l’ont amené à travailler pour des artistes comme Aurélie Nemours, Olivier Debré ou Bernar Venet[5].

L’artiste compte parmi ses œuvres in situ plusieurs installations d’envergure ; il fut notamment l’un des premiers artistes, avec le Soleurois Reto Emch à investir en 1989 la Chapelle Saint Louis de l’Hôpital de la Salpêtrière à Paris[6]. Il participa à L’art dans les chapelles, Art contemporain & patrimoine[7] en 2002, où il proposa des « dialogues d'espace » dans la Chapelle Notre-Dame du Moustoir[8].

Il fut invité à investir l’Église du Gesù à Montréal en 2009, où il présenta 5M3, à la fois lieu sacré et « antichambre de l’Énigme [9] ». Il déclara à propos de cette œuvre : « Par notre position dans l’espace, nous créons l’architecture qui nous entoure. Par notre regard, nous la faisons varier, nous la redimensionnons. En pénétrant l’espace 5M3, le visiteur entre en dialogue avec ses dimensions extérieures inattendues dans ce lieu sacré ; il éprouve un espace fermé aux ouvertures cachées et le parcourant, il établit aussi un dialogue avec ses propres dimensions intérieures. La lumière et l’obscurité se répondent, le temps et l’espace se mêlent, l’humain revisite sa propre position d’homme sur la terre[10]. »

Il fut invité à réaliser un livre d'artiste à l'Atelier circulaire, Montréal, par le graveur Louis-Pierre Bougie. Il fut également invité pour deux résidences d'artistes en 2006 et 2008 à l'Université du Québec à Chicoutimi par le théoricien d'art Michaël La Chance, un film ayant été réalisé par Noémie Payant-Hébert à la suite d'entretiens[11].

Bibliographie modifier

  • Lara Blanchy, Les expositions d'art contemporain dans les lieux de culte, Éditions Complicités, 2004, p. 57.
  • Bernard Delhaye, Olivier Delavallade, et al., L’art dans les chapelles, 2002. Photographies François Talairach, Le Noheh Imp. 2002 np. (48 p)
  • Reto Emch, Martin Müller-Reinhart, La Chapelle St Louis de la Salpêtrière, Paris, 1989, 1989, 28 p.
  • Köbi Gantenbein, « Couleurs profondes ciel foncé », in Miroir noir Martin Müller-Reinhart, Greiben Verlag, 2002, 40 p.
  • Reinhold Hohl, Olivier Delavallade, Martin Müller-Reinhart, Wegstrecke/Trajectoire, Benteli, 2004, 184 p.
  • Michaël La Chance, « Théoesthétique de l’obscur », Revue d’esthétique, 37, « De la lumière », 2000, p. 75-81.
  • Michaël La Chance, « Une antichambre de l’énigme », Protée, Revue internationale de théories et pratiques sémiotiques, vol. 36, no. 3, hiver 2008- printemps 2009, p. 59-60. (5M3)
  • Michaël La Chance, « Espacements en T », Spirale , 129, , p. 7.
  • Michaël La Chance, « Martin Müller-Reinhart's Sanctified Spaces », Print Quartely, XXXIII, 2016, 1, p. 82-86.
  • Alfred Maurer, Martin Müller-Reinhart Raumbilder, Atelierbesuch 3, Galerie Impress, Olten, 1996, np
  • Annelise Zwez, Jurg Hugentobler, Rita Baumgartner, Martin Müller-Reinhart, Anita Breiter, Kunstverein Solothurne, 1998, np. (36 p.)

Notes et références modifier

  1. « Martin Müller-Reinhart », sur SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse.
  2. Selon une expression de Olivier Delavallade, cf. Reinhold Hohl, Olivier Delavallade, Martin Müller-Reinhart, Wegstrecke/Trajectoire, Benteli, 2004, p. 65-75.
  3. Consulter http://www.galeriericdevlin.com/artistes_galerie/mullerreinhart/francais.htm
  4. Cf. Martin Müller-Reinhart, Espace articulé, Éditions Eric Devlin 2000, 50 feuilles de 120 x 80 cm, 11 exemplaires.
  5. Cf. « Martin Müller-Reinhart, Trajectoire », Sortir, le magazine culturel de Cergy-Pontoise, octobre 2004, no. 146, p. 4-5. http://www.cergypontoise.fr/pdf/mag/sortir146.pdf
  6. Cf. Reto Emch, Martin Müller-Reinhart, La Chapelle St Louis de la Salpêtrière, Paris, 1989, 28 p.
  7. Consulter http://www.artchapelles.fr/internet/index.php
  8. Cf. Michael Boeglin, « Dialogues d’espace », in Bernard Delhaye, Olivier Delavallade, et al., L’art dans les chapelles, 2002. Photographies François Talairach, Le Noheh Imp. 2002 np. (48 p)
  9. Michaël La Chance, « Martin Müller-Reinhart : 5M3 : une antichambre de l’Énigme », Protée, Volume 36, numéro 3, hiver 2008, p. 57-65. http://id.erudit.org/iderudit/019634ar
  10. Martin Müller Reinhart cité dans le Communiqué de presse de l’Église du Gesù, « Martin Müller-Reinhart, 5 M 3, Résidence de création, sculpture gravure ‑ œuvre in situ  » http://www.gesu.net/images/CDP_MartinMuller.pdf
  11. Noémie Payant-Hébert, «  Martin Müller-Reinhart », DVD, réalisatrice Noémie Payant-Hébert et Etienne Boulanger, production Cameras, Chicoutimi, 2006.