Mariquita (danseuse)

danseuse et chorégraphe espagnole
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Marie-Thérèse Gamalery dite Madame Mariquita ou Mariquita[1], née en décembre 1841[2],[3] à Alger[4] ou à Aumale[5] (Algérie) et morte le dans le 9e arrondissement de Paris[6], est une danseuse française[7] d'origine espagnole[8].

Mariquita
Mariquita (assise) avec Natalia Trouhanova, Marthe Lenclud et Regina Badet
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie-Thérèse GamaleryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
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Distinctions

Elle reste célèbre comme chorégraphe et maîtresse de ballets dans différents théâtres parisiens de 1871 à 1920.

Biographie modifier

Mariquita a toujours été très évasive sur ses origines et sur sa petite enfance en Algérie. Pour justifier de sa passion pour la danse, elle aimait cependant rappeler qu'elle avait dansé dès son plus jeune âge dans les rues d'Alger et qu'elle avait débuté à cinq ans dans un café-chantant de la ville[9].

Les dates et les circonstances précises de son arrivée à Paris sont inconnues et elle ne s'en est d'ailleurs jamais expliquée. Par contre, elle a toujours affirmé avoir commencé à danser aux Funambules dès l'âge de huit ans, ce qui implique une installation dans la capitale vers 1848-1850 après l'accession au trône de Louis-Philippe. Après un engagement au théâtre des Bouffes-Parisiens en 1855, elle est nommée danseuse étoile au théâtre des Variétés puis au théâtre de la Porte Saint-Martin et enfin comme maîtresse de ballet aux Folies Bergère[10]. Cependant, elle se produit dans d’autres théâtres tant à Paris, au Châtelet, à la Gaîté ou encore au Skating de la rue Blanche, qu'en province, comme au théâtre Lafayette de Rouen, et à l'étranger, à Madrid ou au Lyceum de Londres.

En 1898, Albert Carré en fait la maîtresse de ballet à l’Opéra-Comique, fonction qu'elle exercera jusqu'en 1920, tout en assurant la direction du corps de ballet des Folies Bergère où elle continue à créer des ballets et spectacles[11].

Mariquita obtient la direction chorégraphique du Palais de la Danse à l’Exposition universelle de 1900.

Elle fut le professeur de nombreuses danseuses dont Liane de Pougy, Émilienne d’Alençon[10] et la belle Otero[12].

Mariquita fait ses adieux le à l’Opéra-Comique[9] et meurt deux ans plus tard le à Paris dans le 9e arrondissement à l’âge de 80 ans. Elle est inhumée au cimetière sud de Saint-Mandé[13],[note 1].

Chorégraphies modifier

 
Émilienne d’Alençon et Mariquita aux Folies-Bergère, dessin de Toulouse-Lautrec.
  • 1884: Le Grand Mogol, Théâtre de la Gaîté[15]
  • 1893: L'Escarmouche, Théâtre des Folies-Bergères
  • 1896: Les Cloches de Corneville, Théâtre de la Gaîté[15]
  • 1897 : Paris qui marche, théâtre des Variétés
  • 1898: L'Enlèvement des Sabines, Théâtre des Folies-Bergères[15]
  • 1899: Cendrillon, Théâtre de l'Opéra Comique[15]
  • 1904: Alceste, Théâtre de l'Opéra Comique[15]
  • 1906: Aphrodite, Théâtre de l'Opéra Comique[15]
  • 1910: Les Lucioles, Théâtre de l'Opéra Comique[15]

Distinctions modifier

Bibliographie modifier

  • Notes et souvenirs. Mme Mariquita, maîtresse de ballets, article de Georges Cain paru dans Le Temps du 13 décembre 1910[18].
  • Madame Mariquita et le Ballet français, article de Louis Delluc paru dans Comoedia illustré du 20 novembre 1912[19].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Thierry Malandain dans son article, Dans les pas de Mariquita, indique que la chorégraphe est mariée avec Marc Jean Louis Fournier, né à Genève (Suisse) le 23 novembre 1815, auteur dramatique et directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin. Mais si ce dernier est décédé à Saint-Mandé le 4 janvier 1879, il est déclaré époux de la comédienne Delphine Baron (1818-1896). Quant à Marie-Thérèse Gamalery dite Mariquita, son acte de décès à Paris stipule qu'elle est célibataire.

Références modifier

  1. Mariquita signifie Coccinelle en espagnol.
  2. selon les propres déclarations de Mariquita qui précise dans un entretien qu'elle accorde en décembre 1910 à Georges Cain qu'elle vient d'avoir 69 ans. Cf infra au § "Bibliographie".
  3. ou en 1838 selon « Danse Opera-Comique », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
  4. Aucune naissance "Gamalery" (ou noms approchants comme Camalery ou Gameleri) relevée sur les registres d'état-civil d'Alger entre 1838 et 1841.
  5. La tenue de registres d'état-civil à Aumale ne commence qu'en 1847.
  6. Acte de décès no 1149 (vue 24/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 9e arrondissement, registre des décès de 1922. L'acte précise qu'elle est célibataire.
  7. Réglementairement, les Palmes académiques ne peuvent être décernées qu'à des personnes de nationalité française.
  8. Si elle portait bien un nom de scène espagnol et s'il est avéré qu'elle parlait effectivement le castillan, rien n'indique pour autant qu'elle était originaire de la péninsule ibérique. Son véritable patronyme (Gamalery) fait plutôt penser à des origines italiennes (Gamaleri).
  9. a et b Thierry Malandain et Hélène Marquié, « Dans les pas de Mariquita », Recherches en danse, no 3,‎ (ISSN 2275-2293, DOI 10.4000/danse.922, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) National Gallery of Australia, « TOULOUSE-LAUTREC: PARIS AND THE MOULIN ROUGE - LEARN MORE| Henri de TOULOUSE-LAUTREC | Dress rehearsal at the Foiles Bergère – Emilienne d’Alençon and Mariquita [Répétition générale aux Folies Bergère – Emilienne d’Alençon et Mariquita] », sur nga.gov.au (consulté le )
  11. « Du 19ème au 21ème siècle... », sur www.foliesbergere.com (consulté le )
  12. « La Belle Otero, emblème de la Belle Époque », sur www.histoire-image.org, (consulté le )
  13. Le Figaro, « Courrier des théâtres », Le Figaro, Paris, no 280,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  14. Elle ajuste une couronne de roses sur sa tête avec coquetterie et un petit sourire aussi espiègle que son regard.
  15. a b c d e f et g « Mariquita (1840?-1922) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  16. Officiers d'Académie. Journal Officiel du 16 janvier 1895, p. 272, lire en ligne sur Gallica.
  17. Officiers de l'Instruction publique. Journal Officiel du 3 mars 1905, p. 1631, lire en ligne sur Gallica.
  18. Notes et souvenirs. Le Temps, 13 décembre 1910, pp. 2-3, à lire en ligne sur Gallica.
  19. Madame Mariquita et le Ballet français. Comoedia illustré, pp. 155-157, à lire en ligne sur Gallica.

Liens externes modifier