Manifestations de 2024 au Bangladesh

Des manifestations ont lieu au Bangladesh à partir du , aussi désignées comme le mouvement de réforme des quotas de 2024. Elles ont pour revendication principale une réforme de la fonction publique, avec la suppression des quotas d'embauche.

Elles réunissent principalement des étudiants et dégénèrent à l'émeute à partir de la mi-juillet, causant plusieurs centaines de morts et blessés, notamment à Dacca.

Revendications

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Les manifestants, surtout des étudiants, réclament au gouvernement la fin du système de recrutement en place pour la fonction publique, qui prévoit l'instauration de quotas d'embauche pour les différents postes à pourvoir. Une mesure de discrimination positive garantit à certaines catégories de population une partie des postes, les descendants des combattants pour l'indépendance en 1971 recevant ainsi de droit 30 % des emplois. Les opposants à ce système demandent « un recrutement au mérite »[1].

Déroulement des manifestations

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Les manifestations débutent le [2].

Le 15 juillet, des violences ont lieu, opposant des étudiants manifestant contre les quotas et des membres des forces de l'ordre et de la Bangladesh Chhatra League (BCL), organisation de jeunesse du parti au pouvoir, la ligue Awami. Les militants de la BCL sont équipés d'armes de fortune et secondés par les forces de police[2].

Le , des affrontements entre policiers et manifestants ont lieu dans le quartier aisé de Banani, après que de nombreux étudiants ont bloqué plusieurs routes du quartier. La police utilise du gaz lacrymogène pour tenter de disperser les participants. Le même jour, des militants prennent d'assaut une prison, en prennent le contrôle et libèrent plusieurs centaines de prisonniers, selon les autorités du Bangladesh. Ils quittent le bâtiment avant de l'incendier[1].

Au cours des émeutes, plusieurs policiers sont blessés et des bâtiment officiels, notamment celui abritant les studios de la télévision nationale Bangladesh Television (BTV)[1].

Réactions

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Répression des autorités bangladaises

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Pour faire face aux militants et mettre fin aux émeutes, les autorités déploient d'importantes forces de police et mettent en place une importante répression. Des grenades lacrymogènes sont tirées contre les manifestants. La répression policière cause au moins 105 morts.

Le pays décide également de couper Internet, le soir du 18 juillet, quelques jours après avoir décidé de fermer les universités du pays[3]. Tous les rassemblements organisés à Dacca le 19 juillet sont interdits et un couvre-feu est instauré[1]. La Cour suprême du Bangladesh décide de suspendre les quotas d'embauche temporairement pour tenter d'apaiser la situation[2].

L'un des principaux militants d'opposition, Ruhul Kabir Rizvi Ahmed, est arrêté par les autorités, sans que le motif de cette interpellation soit précisé. Il est connu pour son rôle dans la direction du Parti nationaliste du Bangladesh[1].

Réactions internationales

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Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Volker Türk condamne la répression contre les manifestations étudiantes, pointant des méthodes « particulièrement choquantes et inacceptables »[1].

Références

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  1. a b c d e et f « Au Bangladesh, au moins cent cinq morts dans les manifestations, un couvre-feu a été instauré », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c « Au Bangladesh, la fronde des étudiants contre les quotas dans l’accès à la fonction publique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Au Bangladesh, des manifestants ont incendié des bâtiments gouvernementaux », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )