Maître de la Toison d'or de Vienne et de Copenhague

Enlumineur flamand du XVe siècle

Le Maître de la Toison d'or de Vienne et de Copenhague désigne par convention un enlumineur actif entre 1470 et 1480 à Bruges et peut-être à Lille. Il doit son nom à ses peintures dans une Histoire de la Toison d'or de Guillaume Fillâtre aujourd'hui conservée aux Archives d'État autrichiennes à Vienne et à la Bibliothèque royale à Copenhague.

Maître de la Toison d'or de Vienne et de Copenhague
Période d'activité
Activité
Lieux de travail

Éléments biographiques modifier

 
Histoire de la toison d'or de Guillaume Filastre, Dijon, Ms.2948

Le nom de convention de cet enlumineur a été forgé en 2009 par Ilona Hans-Collas et Pascal Schandel à partir de son manuscrit principal, resté inachevé et aujourd'hui dispersé entre Vienne, Copenhague, Dijon et Épinal. Il s'agit d'une commande prestigieuse de Guillaume Fillâtre, chancelier de l'ordre de la Toison d'or et auteur d'une histoire de l'ordre destinée à Charles le Téméraire, qu'il a laissé inachevée à sa mort en 1473. L'artiste a travaillé par ailleurs pour d'autres clients prestigieux : Charles le Téméraire lui-même, Édouard IV, Antoine de Bourgogne, Louis de Gruuthuse, Jean II de Croÿ. Il collabore à ces occasions avec des enlumineurs brugeois comme Willem Vrelant, Philippe de Mazerolles, Loyset Liédet et le Maître du Wavrin de Londres[1].

Plusieurs indices tendent à faire penser qu'il a été actif non seulement à Bruges mais aussi à Lille. Il a enluminé des livres écrits par des copistes lillois tels que Jean Du Quesne. Il a travaillé pour des commanditaires eux aussi lillois comme Guillaume de Ternay, prévôt de la ville, ou l'hôpital Notre-Dame de Seclin. Plusieurs de ses manuscrits ont été reliés par un relieur lillois, Vincent Gohon. Enfin, il a collaboré avec un enlumineur installé dans la même ville, le Maître aux grisailles fleurdelisées[1].

Style modifier

 
La mort de Duguesclin, British Library, Royal 14 E IV f. 47v.

Son style est marqué par des personnages à l'allure stéréotypée : le crâne bien visible, des visages marqués, émaciés avec des pommettes saillantes, de yeux qui louchent. Leur chapeau sont généralement enfoncés sur la tête. Ses paysages sont constitués d'empilements d'éléments architecturaux sans aucune recherche de perspective. Il multiplie les détails qui remplissent les vues intérieures ou extérieures, dans des compositions qui rappellent la tapisserie flamande de cette période. Cette caractéristique pourrait indiquer que l'artiste a été cartonnier. Il a aussi réalisé plusieurs bordures, toujours du même type : soit des acanthes multicolores combinées à des courges et de gesses et accompagnées d'animaux hybrides et d'oiseaux, soit des acanthes bicolores et rondes avec les mêmes animaux[2].

Œuvres attribuées modifier

 
Chronique de Baudouin d’Avesnes, BNF, Fr.279

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ilona Hans-Collas et Pascal Schandel, Manuscrits enluminés des anciens Pays-Bas méridionaux. I. Manuscrits de Louis de Bruges, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2009, p. 157-163
  • Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, Paris/Bruxelles, Bibliothèque nationale de France/Bibliothèque royale de Belgique, , 464 p. (ISBN 978-2-7177-2499-8), p. 378-384 (notice d'Ilona Hans-Collas)

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Notes et références modifier