Mór Jókai
Naissance |
Komárom ![]() |
---|---|
Décès |
Budapest ![]() |
Langue d’écriture | Hongrois |
---|---|
Genres |
Œuvres principales
Az arany ember
Mór Jókai né Móricz Jókay ([ˈmoːɾ], [ˈjoːkɒi] ; ásvai Jókai Móric en hongrois, Mór Jókai von Ásva en allemand, parfois Maurice Jokaï en français), né le à Komárom et décédé le (79 ans) à Budapest, est un écrivain hongrois, romancier et dramaturge. Auteur très prolifique (plus de 200 romans), il mêle un sens du romanesque et de l'humour à des descriptions précises, une imagination abondante et un goût pour l'exotisme. Son roman le plus célèbre est Az arany ember (L'Homme en or) et il est reconnu comme l'un des plus grands romanciers hongrois.
Il fut également parlementaire, membre de la Chambre des magnats, membre de l'Académie hongroise des sciences (dès 1858), Chevalier de l'Ordre de Saint-Étienne de Hongrie, membre de la Société Kisfaludy, Président de la Société Petőfi et membre honoraire de la Société Dugonics.
BiographieModifier
Milieu familialModifier
Cinquième enfant d'une famille d’intellectuels et de petits propriétaires de la noblesse protestante, Mór est le fils de József Jókay de Ásva (1781–1837), avocat mais aussi poète et artiste amateur, et de Mária Pulay de Bana. La famille remonte à Mihály Jókay, anobli pour fait d'armes en 1668 par Léopold Ier lors d'un siège turque du château d'Esztergom. Ne voulant pas être favoriser par ses origines, Mór change, après mai 1848, le "-y" de son nom en "-i", de connotation moins noble.
JeunesseModifier
Après des études à Komárom puis au lycée évangélique de Pozsony (1835-1837) où il apprend l'allemand, le latin et le grec et où il est excellent étudiant, Mór retourne malade chez lui en 1837, année du décès de son père. Parmi ses professeurs, il garde beaucoup d'affection et de gratitude pour François Vály qui lui apprit le français, l'anglais et l'italien et qui lui donna des cours de rhétorique (1837-1838) et de poésie (1838-1839). Etudiant en philosophie, il passe son baccalauréat en 1842 au Collège Réformé de Pápa (hu). Ses glorieux collègues sont alors Lajos Tarczy (hu), futur philosophe, scientifique et académicien, le peintre Soma Orlai Petrich (en), Károly Kerkapoly (en), futur ministre et académicien, Sándor Kozma (en), haut-magistrat et le célèbre poète Sándor Petőfi.
Souffrant de douleurs fréquentes à la poitrine nécessitant un changement d'air, sa mère l'envoie étudier le droit à Kecskemét. Son corps et son âme s'en trouvent revigorés. Il y étudie avec sérieux, écrit beaucoup, prend goût au théâtre, se divertit, dessine et peint. « Ici, je suis devenu un homme! Ici, je suis devenu un écrivain hongrois », écrit-il dans ses mémoires. Il passe l'hiver 1845-1846 à Budapest avec ses amis Petőfi Sándor, Kálmán Lisznyai Damó (hu), Zsigmond Czakó, Albert Pákh (hu), Imre Vahot (hu) et Mihály Tompa.
CarrièreModifier
Âgé d'à peine vingt ans en 1845, Petőfi l'introduit dans les salons en vue de Pest. Il publie la même année son premier roman remarquable, Hétköznapok (Jours de semaine), d'abord dans les colonnes du Pesti Divatlap puis sous forme de livre en 1846. Ce dernier est immédiatement reconnu par les critiques comme un travail plein de génie. Jókai est par la suite nommé rédacteur en chef de l'Életképek, revue littéraire hongrois de premier plan. Il obtient en parallèle son diplôme d'avocat en 1846 et gagne un procès. Il s'éloigne cependant de l'institution judiciaire pour se lancer entièrement dans la littérature, encouragé par son ami Sándor Petőfi et par les éloges prononcés par l'Académie hongroise sur sa première pièce, Zsidó fiú ("Le garçon juif").
Il se marie avec la célèbre actrice Róza Laborfalvi (en) (1817-1886) le et accueil avec enthousiasme les idées de la Révolution hongroise de 1848 pour lesquelles il combat avec la plume et l'épée. Il est alors un libéral modéré, opposé à tous les excès. Il soutient cependant, à la suite des glorieuses victoires hongroises d'avril et de , Louis Kossuth et la déchéance de la dynastie des Habsbourg. Les Hongrois sont finalement battus par la coalition austro-russe et la reddition de Világos (en) (). Jókai vit les quatorze prochaines années sous surveillance. Il écrit durant cette période pas moins de trente romans[1], de nombreux contes, critiques et essais.
Après le Compromis austro-hongrois de 1867, il fait son retour dans la vie politique[2] et siège en tant que député pendant de nombreuses années (de 1865 à 1872 et de 1875 à 1896). Il fut un soutien indéfectible de Kálmán Tisza, non seulement comme parlementaire pendant plus de vingt ans, mais également comme éditeur de Hon, l'organe du gouvernement qu'il fonda en 1863. En 1894, le pays tout entier célèbre son jubilé littéraire[3]. Membre de la Chambre des magnats en 1897, il fait scandale en 1899 en contractant un mariage avec Bella Nagy, une jeune actrice de cinquante-cinq ans sa cadette. Mór Jókai est enterré au cimetière national de Fiumei út.
Œuvres principalesModifier
- Jours de semaine (Hétköznapok, 1846)
- Scènes de batailles et de révolution (Forradalmi és csataképek, 1850)
- L'Âge d'or de Transylvanie (Erdély aranykora, 1852)
- Les Turcs en Hongrie (Török világ Magyarországon, 1852)
- Le Nabab hongrois (Egy magyar nábob, 1853)
- Le Déclin des janissaires (Janicsárok végnapja, 1854)
- Zoltán Kárpáthy (Kárpáthy Zoltán, 1854)
- Jour de tristesse (Szomorú napok, 1856)
- Le Nouveau Seigneur (Az új földesúr, 1863)
- Les Trois Fils de Cœur-de-Pierre (A kőszívű ember fiai, 1869)
- Les Diamants noirs (Fekete gyémántok, 1870)
- L'Homme en or (Az arany ember, 1872)
- Le Roman du siècle futur (A jövő század regénye, 1872 - roman précurseur de la science-fiction[3]
- Ráby le prisonnier (Rab Ráby, 1879)
- La Dame aux yeux de la mer (A tengerszemű hölgy, 1890)
- La Rose jaune (Sárga rózsa, 1893)
DistinctionModifier
- Chevalier de l'Ordre de Saint-Étienne de Hongrie (1876)
- Grand-Croix de l'Ordre royal de Saint-Sava (1894)
- Citoyen d'honneur de Budapest
- Citoyen d'honneur de la ville libre royale de Szeged; de Miskolc, Debrecen, Győr, Esztergom, Makó, Kiskunfélegyháza
Références, sourcesModifier
- « Mór Jókai (1825-1905) », sur Bnf (consulté le 31 décembre 2016)
- « JÓKAI Mór », sur litteraturehongroise.fr (consulté le 31 décembre 2016)
- Lorant Czigany, « JÓKAI Mór (1825-1905) », sur universalis.fr (consulté le 31 décembre 2016)
- JÓKAI Mór, Encyclopædia Universalis
- A magyar irodalom története, Kossuth Könyvkiadó, 1982; (ISBN 963-09-1999-0)
- Magyar életrajzi lexikon, Akadémiai Kiadó, Budapest, 1967; (ISBN 963-05-3268-9)
- Jókai Mór, Kulturális Enciklopédia
- Jókai, A Pallas nagy lexikona
- Louis Oster, Jean Vermeil: Guide raisonné et déraisonnable de l'opérette et de la comédie musicale, Fayard, 2008, (ISBN 2213645256), (ISBN 9782213645254)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mór Jókai » (voir la liste des auteurs).
Voir aussiModifier
Article connexeModifier
Sources, liens externesModifier
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Bibliothèque apostolique vaticane
- Bibliothèque nationale d’Australie
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque universitaire de Zagreb
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat
- Œuvres de Mór Jókai, Bibliothèque Électronique Hongroise (MEK)
- Œuvres de Mór Jókai sur le projet Gutenberg
- Œuvres et bibliographie, Internet Archive