Mât totémique
Un mât totémique est une sculpture monumentale qui se présente sous la forme de poteaux en bois – généralement du thuya géant – sculpté et décoré de symboles et de figures par les peuples amérindiens de la côte Nord-Ouest du Pacifique (en). Un mât totémique est à la fois un emblème pour l'individu initié, les familles ou pour commémorer des événements historiques[1], et un objet religieux individuel et collectif : par exemple, selon les Delawere, l'Être suprême nommé Giselemunkaong dirige les événements humains et cosmiques du haut de son poteau totémique[2].
Le totem de la tribu ou le totem individuel est un animal, un végétal ou un phénomène naturel (éclair, nuage, etc.), ou un assemblage de ces divers éléments ; il était trouvé par un rite d'initiation où l'aspirant se séparait de sa tribu et avait pour épreuve répétée le jeûne, afin que lui apparaisse son propre totem le liant à sa puissance[3].
Il peut mesurer plusieurs dizaines de mètres. De par sa composition et la rigueur du climat dans cette région du monde, il a une durée de vie limitée, de l'ordre d'une soixantaine d'années[4].
Étymologie
modifierLe terme est attesté en français une première fois sous la forme Aoutem en 1609 au sens de « représentation concrète d'un être, espèce animale ou végétale, parfois chose, qui incarne l'esprit des ancêtres et sert d'emblème à une famille, une tribu, ou une nation », puis sous la forme actuelle totem au XIXe siècle par l'intermédiaire de l'anglo-américain[5].
Le mot totem est la contraction altérée d’odoodeman [oˈtuːtɛm] « otoutem », autrement ot-oteman[5], terme issu de la langue ojibwé qui signifie « sa famille, son clan », ou « blason de la famille ». Le terme se décompose en od- (ot-) possessif « son, sa » et odeman (oteman) « famille, tribu, clan ».
Histoire
modifierTypes
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À Totem Park, Victoria, Colombie-Britannique.
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À Saxman Totem Park, Ketchikan, Alaska.
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À Saxman Totem Park, Ketchikan, Alaska.
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À Virginia Water Lake, Angleterre (Cadeau de la Colombie-Britannique).
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À Skagway, Alaska.
Notes et références
modifier- Barbeau 1950, p. 2
- Encyclopédie des religions, Gerhard J. Bellinger, La Pochothèque, page 441, (ISBN 2-253-13111-3)
- Encyclopédie des religions, Gerhard J. Bellinger, La Pochothèque, page 442, (ISBN 2-253-13111-3)
- Barbeau 1950, p. 4
- Site du CNRTL : étymologie de "totem"
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Marius Barbeau, Totem poles of the Gitksan, upper Skeena River, British Columbia, Ottawa, National Museum of Canada, , 275 p.
- (en) Marius Barbeau, Totem poles : according to crests and topics, vol. 1, Ottawa, National Museum of Canada, , 433 p. (lire en ligne)
- (en) Marius Barbeau, Totem poles : according to location, vol. 2, Ottawa, National Museum of Canada, , 445 p. (lire en ligne)
- (en) Hilary Stewart, Looking at totem poles, Vancouver, Douglas & McIntyre, , 191 p. (ISBN 978-1-55054-074-1, OCLC 27683602, lire en ligne)
- (en) Edward Malin, Totem poles of the Pacific Northwest coast, Portland, Timber Press, , 187 p. (ISBN 978-0-585-34076-0, OCLC 47010664)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) [1] Site qui référence les six genres de poteaux totem avec illustrations