Lo Hsing Han
Lo Hsing Han ou Law Sit Han (birman လော်စစ်ဟန်, lɔ̀ sɪʔ hàɴ ; chinois 羅興漢 — 罗兴汉, Luó Xīnghàn, né au Kokang (territoire actuellement intégré à l'État Shan, en Birmanie) le [1] et mort le à Rangoun[2]) est un ancien trafiquant de drogues birman, et homme d'affaires majeur de Birmanie, lié financièrement avec Singapour. Il est d'ethnie Kokang[3].
Première carrière
modifierIl aurait commencé sa carrière de trafiquant d'opium comme chef d'une milice locale appelée Ka Kwe Ye (KKY, signifiant « défense » en birman), mise sur pied avec les encouragements du général Ne Win pour combattre le Parti communiste de Birmanie[4]. Au début des années 1970, il était devenu une figure importante du trafic de stupéfiants en Asie. Il fut arrêté en août 1973 en Thaïlande[5] et condamné à mort pour trahison pour sa brève alliance avec les insurgés de l'Armée de l'État Shan (SSA). Il fut libéré à l'occasion de l'amnistie générale de 1980[4].
Nouveau départ
modifierQuand les troupes du Kokang et de l'État Wa se révoltèrent contre le Parti communiste de Birmanie en 1989, le chef du renseignement militaire Khin Nyunt trouva en Lo un utile intermédiaire pour arranger rapidement des accords de cessez-le-feu. En remerciement, Lo bénéficia d'intéressantes opportunités d'affaires et de la permission officieuse de reprendre son trafic de drogues avec les mutins. Il reconstruisit immédiatement son narco-empire, perdu 15 ans auparavant au profit de Khun Sa, chef rival du KKY de Loi Maw. 17 nouveaux laboratoires de fabrication d'héroïne furent installés en un an au Kokang et dans les zones voisines[4].
Homme d'affaires
modifierEn , il fonda Asia World Company, d'abord simple société écran pour son trafic de drogues. Son fils, Steven Law (ou Tun Myint Naing), marié à Cecilia Ng de Singapour en 1996, dirige la compagnie, qui a remporté des contrats pour des millions de dollars dans les secteurs de la construction et de l'énergie[4],[6],[7]. La famille Lo possède aussi 10 % du Traders Hotel, dans le centre de Rangoon[3]. Après le Cyclone Nargis, en , le gouvernement américain a mis Lo, son fils et sa belle-fille, avec les 10 sociétés qu'ils possèdent à Singapour, sur la liste des barons d'affaires de la junte birmane objets de sanctions internationales[8].
Selon l'hebdomadaire britannique The Observer, Lo Hsing Han est un des organisateurs de l'opulent mariage de la fille du dictateur Than Shwe en 2006[9].
Il est mort le [10] à Rangoun, sa mort étant annoncée officiellement le 8[11].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lo Hsing Han » (voir la liste des auteurs).
- LAWI WENG, « A Funeral for ‘the Godfather of Heroine’ », The irrawaddy, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Man dubbed ‘Godfather of Heroin’ dies in Myanmar »
- (en) Anthony Davis and Bruce Hawke, « Business is Blooming », Asiaweek, January 23, 1997 Vol.24 No.3 (consulté le )
- (en) Bertil Lintner, « The Golden Triangle Opium Trade: An Overview », Asia Pacific Media Services, March 2000 (consulté le )
- Jean-Claude Pomonti, « LO HSING-HAN, ROI DÉCHU DE L'OPIUM », sur lemonde.fr, Le Monde,
- (en) « Tracking the Tycoons », The Irrawaddy, September, 2008 - Vol.16 No.9 (consulté le )
- Asia World Company est notamment impliquée dans la construction du barrage de Myitsone.
- (en) Wai Moe, « More Junta Cronies Hit By US Sanctions », The Irrawaddy, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Peter Beaumont et Alex Duval Smith, « Drugs and astrology: how 'Bulldog' wields power », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
- La mort du "parrain de l'héroïne" en Birmanie, Le Monde, 10 juillet 2013.
- La mort d'un des barons du Triangle d'or, Bruno Meyerfeld, Le Monde, jeudi 18 juillet 2013, p. 2.
Liens externes
modifier- « Public Works and Asia World Co Ltd sign agreement to construct Kyukok-Muse-Nanhkam road »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), New Light of Myanmar, (consulté le )
- (en) Michael McKenna, « Singapore's hand in Golden Triangle », sur singapore-window.org,