Littérature du Cap-Vert

La littérature capverdienne est une littérature africaine, principalement de langue portugaise, qui s'est développée dans l'archipel qui constitue aujourd'hui la république du Cap-Vert, d'abord à partir de la littérature lusophone, puis en intégrant les éléments de l'identité et des langues créoles capverdiennes. La population du pays se monte en 2024 à environ 600 000 Cap-Verdiens et Cap-Verdiennes, diaspora non comprise, alors que le cap des 200 000 habitants est atteint seulement vers 1960.

Histoire modifier

On peut distinguer approximativement quatre périodes[1].

Avant 1936 modifier

La génération des écrivains formés avant 1936 s'appuie sur les traditions littéraires portugaises. En font partie José Lopes da Silva (en), António Januário Leite, Pedro Cardoso et Eugénio Tavares. Même si ces deux derniers s'expriment aussi en créole, les réalités du Cap-Vert sont peu présentes dans les œuvres de cette période. Le premier recueil de poésie, Caboverdeanas de Pedro Cardoso, est publié à Praia en 1915[1].

Les Claridosos modifier

L'année 1936 marque le tournant de la modernité avec la création de la revue Claridade (1936-1960). Les auteurs qui s'inscrivent dans cette mouvance, tels que Baltasar Lopes da Silva, Manuel Lopes, Jorge Barbosa, Aguinaldo Fonseca, António Aurélio Gonçalves ou Henrique Teixeira de Sousa, sont surnommés Claridosos[1]. Leur objectif est l'émancipation culturelle, sociale et politique de la société cap-verdienne[2]. Le premier roman capverdien, Chiquinho de Baltasar Lopes, paraît en 1947[1]. Le journaliste Ovídio Martins promeut activement la littérature en langue créole cap-verdienne[3].

Des Claridosos à l'indépendance modifier

Une nouvelle génération, depuis les Claridosos jusqu'à l'indépendance (1975), prend en compte les racines africaines et les thématiques révolutionnaires[1].

Après l'indépendance modifier

Après l'indépendance, les productions littéraires combinent souvent l'approche des études postcoloniales et celle du féminisme. Germano Almeida et Orlanda Amarílis sont les figures de proue de cette période[1]. L'œuvre du poète José Luís Tavares est plusieurs fois récompensée[4]. En 2009, le journaliste et poète Arménio Vieira reçoit le prix Camões[5] et devient ainsi le premier de son pays à recevoir cette récompense.

Littérature orale modifier

La tradition orale du Cap-Vert est riche en devinettes, devises, contes, fables, par exemple celle de Ti Lobo (le loup)[6].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f (en) Richard A. Lobban Jr et Paul Khalil Saucier, « Literature », in Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, Scarecrow Press, Lanham, Maryland ; Toronto ; Plymouth, UK, 2007, p. 139-140 (ISBN 978-0-8108-4906-8)
  2. (en) « Claridade movement », in Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, op. cit. p. 57
  3. (en) « Martins, Ovídio », in Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, op. cit. p. 146
  4. (pt) « José Luís Tavares: O Poeta de Todos os Prémios », Notícias Cabo Verde, 25 février 2010 [1]
  5. « Prix Camoes 2009 pour le poète Arménio Vieira », ActuaLitté, 4 juin 2009 [2]
  6. (fr) Humberto Lima, « La tradition orale comme patrimoine », in Découverte des îles du Cap-Vert, AHN, Praia ; Sépia, Paris, 1998, p. 117-140 (ISBN 2907888749)

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Maria-Benedita Basto (dir.), « Littératures de l'Angola, du Mozambique et du Cap-Vert », in Études littéraires africaines, 2014, p. 132
  • (pt) Russel G. Hamilton, « A Literatura dos PALOP e a Teoria Pós-colonial », Via atlântica, no 3, , p. 12-22, [lire en ligne]
  • Amet Kébé, Littérature et société au Cap-Vert, L'Harmattan, Paris, 2015, 348 p. (ISBN 978-2-343-02678-7)
  • « Littératures du Cap-Vert, de Guinée-Bissau, de São Tome et Principe », in Notre librairie, Paris, no 112, janvier-, 152 p.
  • (pt) Margarida Calafate Ribeiro, Sílvio Renato Jorge (dir.), Literaturas insulares : leituras e escritas de Cabo Verde e São Tomé e Príncipe, Porto, Edições Afrontamento, 2011, 313 p. (ISBN 978-972-36-1180-9)
  • Eugène Tavares, Littératures lusophones des archipels atlantiques : Açores, Madère, Cap-Vert, São Tomé e Príncipe, L'Harmattan, Paris, 2009, 294 p. (ISBN 978-2-296-07575-7)
  • Manuel Veiga (dir.), (trad. Elisa Silva Andrade), Insularité et littérature aux îles du Cap-Vert, Karthala, 1997, 272 p. (ISBN 9782865377978)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier