Lin Jaldati

chanteuse klezmer néerlandaise
Lin Jaldati
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
Berlin-EstVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Rebekka BrilleslijperVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Fratrie
Conjoint
Eberhard Rebling (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Kathinka Rebling (en)
Jalda Rebling (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Résistance intérieure aux Pays-Bas ()
Conseil de la Paix de la RDA (d)
Comité international d'Auschwitz
Comité de la RDA pour les Droits de l'Homme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Lieux de détention
Distinctions
Liste détaillée
Theodor-Fontane-Preis des Bezirkes Potsdam (d) ()
Art Prize of the German Democratic Republic (en) ()
Médaille de bronze de l'ordre du Mérite patriotique ()
Médaille d'argent de l'ordre du Mérite patriotique ()
Médaille d'or de l'ordre du Mérite patriotique ()
Patriotic Order of Merit (honor clasp) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Lin Jaldati, née Rebekka Brilleslijper le à Amsterdam et morte le à Berlin, est une chanteuse de Klezmer d'origine néerlandaise basée en République démocratique allemande[1].

Biographie modifier

Née à Amsterdam en 1912, elle est originaire d'une famille juive dont la langue maternelle est le néerlandais[2].

Son père gère au fil des années plusieurs commerces de fruits, de poissons et même de gants[3]. Sa sœur est Janny Brandes-Brilleslijper . Leurs parents mourront tous les deux à Auschwitz le [1].

À quatorze ans, elle commence à travailler à l'usine[3]. Membre de groupes sionistes travaillistes, elle prend des cours de danse et apprend des chansons en yiddish[2]. Peu après, elle entre dans une compagnie de théâtre juive, le théâtre Anski, et y danse dans plusieurs comédies musicales[3].

Vivant à La Haye en 1936, elle rencontre le musicologue et pianiste allemand Eberhard Rebling alors qu'elle chante du klezmer pour réunir des fonds pour les réfugiés fuyant le Troisième Reich[4]. La même année, elle donne une représentation à Amsterdam lors d'une manifestation contre la Guerre d'Espagne qui vient de débuter[2]. Deux ans plus tard, le couple monte leur spectacle ensemble mais en , après la bataille des Pays-Bas et l'occupation du pays pour la Wehrmacht, ils ne sont plus autorisés à se produire sur scène car Lin Jaldati est juive[4].

Leur fille Kathinka naît en 1941 et peu après, la famille entre dans la clandestinité pour éviter à Eberhard d'être enrôlé dans l'Armée[4].

Pendant la guerre, elle cache des Juifs dans leur maison de Gooise Huizen aux Pays-Bas et y donnent des concerts[5]. En 1944, le couple est trahi et les personnes cachées sont arrêtées. Lin Jaldati est emmenée au camp de Westerbork puis déportée à ceux d'Auschwitz et Bergen-Belsen[5]. Dans ce dernier camp, elle rencontre Anne et Margot Frank qu'elle décrit comme des « petits oiseaux frigorifiés »[5],[6]. En , Lin et sa sœur Janny confirment la mort d'Anne et Margot Frank à leur père Otto[7]. Une grande partie des chansons yiddish de Lin s'inspirent de son expérience dans la clandestinité puis dans les camps[5].

 
Immeuble où résidaient Lin Jaldati et Eberhard Rebling, Puschkinallee 41, à Eichwalde (RDA).

En 1952, la famille déménage en République démocratique allemande (RDA)[5] et s'installe à Eichwalde, près de Berlin[8]. Là-bas, la famille joue sur scène, elle chantant et Eberhard jouant du piano pour l'accompagner[4]. Elle devient une voix importante de la radio est-allemande[2].

Dans les années 1960, Lin Jaldati est interdite de jouer car, à l'époque, chanter en yiddish est considéré comme « pro-Israël »[4].

Dans la même période, elle part en tournée dans plusieurs pays communistes nouvellement créés dont la Chine (un an avant la révolution culturelle), en Corée du Nord, en Russie, en Thaïlande, en Indonésie et termine en 1979 par jouer en république populaire du Kampuchéa peu après la chute de Pol Pot[2].

En 1980, avec sa fille Jalda et son époux, elle publie la chanson « Für Anne Frank », en hommage à la jeune fille[3].

Hommages modifier

Références modifier

  1. a et b (nl) « Lin Jaldati », sur joodsamsterdam (consulté le )
  2. a b c d et e (en) David Shneer, « When Yiddish Came to North Korea », sur The Forward (consulté le )
  3. a b c et d (en) Robin Ostow, Jews in Contemporary East Germany : The Children of Moses in The Land of Marx, Springer, , 169 p. (ISBN 978-1-349-10154-2, lire en ligne), p. 61
  4. a b c d et e « Lin Jaldati », sur www.musiques-regenerees.fr (consulté le )
  5. a b c d et e (nl) ANP, « Eberhard Rebling (96) overleden », sur de Volkskrant, (consulté le )
  6. (en) Deborah E. Lipstadt, Holocaust : An American Understanding, Rutgers University Press, , 220 p. (ISBN 978-0-8135-7369-4, lire en ligne)
  7. « Otto krijgt de dagboeken », sur Anne Frank House (consulté le )
  8. a et b (de) « Tafel erinnert an bekannte jüdische Sängerin », sur Berliner Woche (consulté le )
  9. (en) « JS Lecture Series: Art is My Weapon », sur Vanderbilt University (consulté le )

Liens externes modifier