Othon (film)

film réalisé par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet et sorti en 1970
Othon
Description de cette image, également commentée ci-après
Le mont Palatin, un site de tournage extérieur
Réalisation Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
Scénario Jean-Marie Straub et Danièle Huillet d'après Othon de Corneille
Acteurs principaux
Sociétés de production Janus-Film
Straub-Huillet Films
Pays de production Drapeau de la France France
Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame
Durée 88 min
Sortie 1970

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Othon, également connu sous le titre Les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer ou Peut-être qu'un jour Rome se permettra de choisir à son tour, est un film franco-ouest-germano-italien de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, sorti en 1970.

Il s'agit d'une adaptation de la pièce éponyme de Pierre Corneille créée en 1664.

Synopsis modifier

À Rome, au début de l'année 69, l'empereur vieillissant Galba, faute d'héritier, doit choisir son successeur entre les sénateurs Pison[1] et Othon. Ce dernier, naguère favori de l'empereur précédent Néron, cherche l'appui du consul Vinius qui consent à le soutenir s'il suit sa stratégie en demandant d'abord la main de Camille, la nièce de Galba, plutôt que celle de sa fille Plautine dont il est épris. Othon accepte au moment où Galba choisit Pison et lui donne sa nièce pour femme. Mais l'armée se rebelle contre Galba et c'est Othon qui est proclamé empereur sans être contraint d'épouser qui que ce soit.

Thèmes et contexte modifier

« Ce film est dédié au très grand nombre de ceux nés dans la langue française, qui n’ont jamais eu le privilège de faire connaissance avec l’œuvre de Corneille »

— Jean-Marie Straub[2]

C'est sur le mont Palatin et dans des jardins romains de la villa Doria Pamphilj que se déroule la tragédie Othon, essentiellement interprétée par des acteurs non professionnels, mais costumés et sur fond sonore du bruissement de la Rome moderne, suivant la thématique de son auteur :

« J'ai tâché de faire paraître les vertus de mon héros en tout leur éclat, sans en dissimuler les vices, non plus que lui ; et je me suis contenté de les attribuer à une politique de cour, où, quand le souverain se plonge dans les débauches et que sa faveur n'est qu'à ce prix, il y a presse à qui sera de la partie. J'y ai conservé les évènements, et pris la liberté de changer la manière dont ils arrivent, pour en jeter tout le crime sur un méchant homme, qu'on soupçonna dès lors d'avoir donné des ordres secrets pour la mort de Vinius. […] Je n'ai pas voulu aller plus loin que l'histoire ; et je puis dire qu'on n'a point encore vu de pièce où il se propose tant de mariages pour n'en conclure aucun. »

— Pierre Corneille (extrait de son préambule « au lecteur »[3])

Fiche technique modifier

Distribution modifier

Accueil modifier

Critique modifier

  • Versification historique de Marguerite Duras publiée dans les Cahiers du cinéma pour inciter ses lecteurs à assister à la projection du film : « Soyez pas cons, allez voir Othon… »[9]

Distinctions modifier

Le film a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs, en sélection parallèle du festival de Cannes 1970[10].

Notes et références modifier

  1. « Lucius Calpurnius Piso », petit-fils du Pison (Caius Calpurnius Piso) qui a conspiré contre Néron (voir Conjuration de Pison).
  2. a b c d e et f Site officiel Straub-Huillet
  3. a et b Voir édition originale numérisée (Guillaume de Luyne éditeur, 1665)/BnF-Gallica (BNF 30271811).
  4. « Othon », sur encyclocine.com
  5. « Othon », sur cinematheque.fr
  6. « Othon », sur encyclocine.com
  7. Accolade de vers légèrement modifiés extraits de la scène V de l'acte III (pagination de l'édition originale 1665) :
    — Camille (page 42) : …mais peut-être qu'un jour Rome se permettra de choisir à son tour.
    — Othon (page 45) : Les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer.
  8. a b et c Source : base de données Filmportal.de
  9. Source : billet d'Olivier Séguret, Les Valses de Straub, publié le 8 février 2012 dans le supplément mensuel Next Magazine du journal Libération
  10. Édition 1970, site officiel de la Quinzaine des réalisateurs.

Liens externes modifier