Grandir (entreprise)

entreprise française spécialisée dans l'accueil de la petite enfance
(Redirigé depuis Les Petits Chaperons Rouges)

The Grandir Group SAS, fondée en 2000, est une holding française détenant plusieurs sociétés et notamment Les Petits Chaperons Rouges, une marque française de crèches d'entreprises.

The Grandir Group SAS
Histoire
Fondation
Cadre
Forme juridique
Domaine d'activité
Gestion de fondsVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
7 Rue Touzet Gaillard[1]
93400 Saint-Ouen-Sur-Seine[1]
Pays
Organisation
Site web
Identifiants
SIREN
TVA européenne

L'entreprise possède également la marque Chaperons & Compagnie dédiée aux structures associatives et publiques.

Le Groupe Grandir est le plus grand réseau de crèches privées en France à remplir cette mission de service public[à vérifier] avec en 2024 près de 5 % des places de crèches[2].

Histoire

modifier

Le Groupe est fondé en l'an 2000 par Jean-Emmanuel Rodocanachi, diplômé d’HEC et de l’IHEPS (Institut des Hautes Etudes de Protection Sociale), qui découvre le concept de crèche d’entreprise à New York alors qu’il évolue dans le secteur de la santé et de l’éducation[3],[4],[5],[6].

Il convainc alors les pouvoirs publics de faire évoluer le secteur des crèches en France, jusqu’ici exclusivement municipal ou associatif, et de l’ouvrir aux sociétés privées, tout en respectant les mêmes exigences en termes de règles, devoirs et règlementations. L’ambition est d’offrir un service de grande qualité à un prix raisonnable centré sur l’éducation et l’épanouissement des jeunes enfants d’une part et d’offrir aux parents un meilleur équilibre entre leur vie privée et professionnelle d’autre part[7].

En 2010, Les Petits Chaperons Rouges créent le Fonds de Solidarité pour l’Enfance qui soutient des initiatives dans la recherche médicale, l'innovation pédagogique et pour les métiers de la petite enfance[8],[9].

L'entreprise acquiert en 2014 l'entreprise Crèches et Malices[10], qui comprenait environ 40 crèches, se hissant en 2015 comme la deuxième entreprise du secteur avec 225 établissements et un chiffre d'affaires de 125 millions d'euros[11].

En 2016, Eurazeo et Bpifrance acquièrent respectivement une participation de 41% et de 8% du capital de Grandir[3].

En 2017, le président de la République Emmanuel Macron s’est rendu dans une crèche du Groupe à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), puis a rencontré les principales associations liées à la petite enfance[12],[13].

Le , l'entreprise détient un capital de 4 594 960,23 [1].

En 2024, le groupe Grandir créé son propre institut de formation d’auxiliaires de puériculture (IFAP) en apprentissage (CFA) à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). L’ouverture de cet institut est présentée par Jean-Emmanuel Rodocanachi comme une « réponse à la pénurie de personnel que connaît notre secteur »[14],[15],[16].

Développement à l'international

modifier

A partir de 2015, l’entreprise se développe à l’international. Il est présent principalement en Europe (France, Allemagne et Angleterre) et en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada).

En , Grandir acquiert une participation de 37 % dans l'entreprise allemande Infanterix (9 crèches, 150 salariés, chiffre d'affaires de 7,5 millions d'euros[17]) et en 2017 les entreprises britanniques Magic Nurseries (16 crèches) et Kiddi Caru (20 crèches, 570 salariés[18]).

En 2018, le Groupe se lance aux Etats Unis et aux Canada avec le réseau de crèches et écoles maternelles Kids&Company.

Controverses

modifier

Accusations de mauvais traitements

modifier

En 2023, le groupe est accusé de mauvaises pratiques et maltraitance sur mineur[19] aux côtés des trois autres grands groupes de crèches privées français (Babilou, People and baby, et La maison bleue)[20], à la suite de la publication d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales en charge de la mission sur « la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance dans les crèches » et de deux livres d'enquête écrits par des journalistes du Parisien et de Mediapart[21],[22]. Les responsables de Babilou sont alors convoqués par la ministre Aurore Bergé[23]. Les Petits Chaperons Rouges ont porté plainte pour diffamation contre les auteurs de ces livres[24].

En novembre 2023, l’Assemblée nationale a voté la création d’une commission d’enquête « Commission d’enquête sur le modèle économique des crèches et sur la qualité de l’accueil des jeunes enfants au sein de leurs établissements » proposée par les députés de La France Insoumise (LFI). Les groupes de crèches privées ont été auditionnés au même titre que tous les acteurs de la petite enfance. Après six mois d’auditions et de déplacements, la commission d’enquête parlementaire a publié un rapport rédigé par la rapporteuse, la députée Sarah Tanzili (Renaissance), rendu public le 27 mai 2023, qui constate une dégradation des conditions d’accueil, ces dernières années, dans les crèches publiques comme dans les crèches privées[25].

Pour la rapporteuse, les problèmes liés à la qualité d’accueil ne sont « pas la conséquence de l'ouverture du secteur des crèches au secteur privé ou de l'influence des fonds d'investissement »[26].

En , le préfet de Seine-Maritime Jean-Benoît Albertini décide de fermer la crèche Les Malicieux Beauvoisine qui appartient au groupe Grandir après des signalements de maltraitance sur enfants. Le , le préfet rouvre la crèche, considérant les conditions de sécurité désormais respectées[27].

Dénonciations des conditions de travail

modifier

En , le journal La Marseillaise pointe du doigt les fréquents arrêts maladie et démissions, entrainant une surcharge de travail pour les salariés. Ainsi, en 2009, 200 salariés manifestent sur la place de la mairie en Aix-en-Provence pour réclamer de meilleures conditions de travail. D'après le journal, les mêmes revendications salariales perdurent depuis 2015[28].

Références

modifier
  1. a b et c « The Grandir Group SAS (93400) : siret, siren, TVA, adresse… »  , sur entreprises.lefigaro.fr (consulté le ).
  2. « Jean-Emmanuel Rodocanachi au JDD : « En crèche, on manque d’auxiliaires de puériculture et d’éducatrices » », sur lejdd.fr, (consulté le )
  3. a et b Anne Drif, « Eurazeo va faire grandir les crèches Les Petits Chaperons Rouges », sur Les Echos,
  4. « Jean-emmanuel RODOCANACHI - Dirigeant de la société Lpcr Sarreguemines - BFMBusiness.com », sur dirigeants.bfmtv.com (consulté le )
  5. Marion Perroud, « Fortunes de France: qui se cache derrière la croissance accélérée des crèches privées? », sur Challenges, (consulté le )
  6. L'équipe Dynamique Entrepreneuriale, « Les Petits Chaperons Rouges, une entreprise qui ne fait pas grandir que les enfants ! », sur Dynamique-Mag.com, (consulté le )
  7. Widoobiz, « "Les jeunes talents ne doivent pas avoir à choisir entre carrière et maternité", Jean-Emmanuel Rodocanachi, président du groupe Les Petits Chaperons rouges », sur Widoobiz, (consulté le )
  8. « Le Fonds de solidarité pour l’Enfance des Petits Chaperons Rouges | Carenews PRO », sur www.carenews.com (consulté le )
  9. « Détail d'une annonce | Associations — Journal Officiel », sur www.journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
  10. « CRECHES ET MALICES (CLICHY) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 522014513 », sur www.societe.com (consulté le )
  11. Valérie Leboucq, « Les Petits Chaperons Rouges ou l'art de séduire les parents salariés », sur Les Echos,
  12. « Emmanuel Macron retourne à la crèche pour parler enfance et lutte contre la pauvreté », sur parismatch.com, (consulté le )
  13. Par Le 16 octobre 2017 à 21h18, « Emmanuel Macron attendu ce mardi à Gennevilliers », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. « Dans les Hauts-de-Seine, le leader des crèches privées ouvre son premier institut de formation », sur actu.fr, (consulté le )
  15. « Le groupe Grandir lance son Institut de Formation d’Auxiliaires de Puériculture », sur lesprosdelapetiteenfance, (consulté le )
  16. « Pénurie de main-d'oeuvre : les crèches privées face au casse-tête de la formation », sur Les Echos, (consulté le )
  17. Dominique Malécot, « Les crèches Petits Chaperons Rouges font leurs premiers pas en Allemagne », sur Les Echos,
  18. Dominique Malecot, « Grandir se hisse dans le Top 3 des crèches privées en Angleterre », sur Les Echos,
  19. « Maltraitance : les crèches privées dans le viseur de deux livres chocs, les groupes visés préfèrent se taire », sur Europe 1, (consulté le )
  20. « Maltraitance dans les crèches privées : Babilou, People & Baby... les 4 groupes mis en cause convoqués par le gouvernement », sur midilibre.fr (consulté le )
  21. Lepetit et Marnette 2023.
  22. Gastaldi et Périsse 2023.
  23. « Maltraitance dans les crèches privées : "Un adulte pour cinq enfants"... la ministre Aurore Bergé veut un meilleur encadrement et plus de contrôles », sur ladepeche.fr (consulté le )
  24. Assemblée nationale, « Agenda », sur Assemblée nationale (consulté le )
  25. « Les crèches face au défi de recruter encore davantage de professionnels », sur Le Figaro, (consulté le )
  26. « Petite enfance : le système des crèches « à bout de souffle » », sur Les Echos, (consulté le )
  27. Yves Asernal, « La micro-crèche "Les chaperons rouges" autorisée à rouvrir ses portes, après des incidents »  , sur France 3 Normandie, (consulté le )
  28. Jeremy Noé, « Crèches. à Aix, la délégation de service public craque »  , sur La Marseillaise, (consulté le )

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Bérangère Lepetit et Elsa Marnette, Babyzness : Crèches privées : l'enquête exclusive, Robert Laffont, , 311 p. (ISBN 2221268709).
  • Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse, Le prix du berceau: ce que la privatisation des crèches fait aux enfants, Éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-153498-6)

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier