Les Divertissements pour un empereur
Les Divertissements pour un empereur (appelés également en latin : Liber facetiarum, Otia imperialia, Liber de mirabilibus mundi, Solatia imperatoris ou Descriptio totius orbis) sont un ouvrage encyclopédique de Gervais de Tilbury.
Ils furent à l'origine destinés au prince puis roi d'Angleterre, Henri le Jeune, mais à la suite du décès de celui-ci, il est remis à l'empereur Otton IV de Brunswick, en 1214 ou 1215.
Gervais de Tilbury le compléta durant toute sa vie, au début dans le but de distraire le prince anglais, d'où son premier titre, Liber facetiarum (Livre ou recueil de divertissements), un manuscrit aujourd'hui perdu. Puis Gervais, de 1210 à 1214, composa ses Otia Imperialia pour Otton. Cet ouvrage est contemporain d'autres sommes telles le Liber exceptionum de Richard de Saint-Victor ou les Speculum de Vincent de Beauvais.
Contenu
modifierLes Divertissements pour un empereur sont assez proches d'une encyclopédie dans la mesure où ils rassemblent les connaissances de l'époque entre autres sur l'histoire, la cosmographie, et les sciences naturelles.
Écrit en latin, cet ouvrage est divisé en trois parties : la première concerne la création et les premiers temps du monde, la deuxième une description des parties du monde, des provinces et des peuples, et la troisième une série de merveilles du monde.
Jacques Le Goff écrit que : "Gervais de Tilbury, qui poursuit un but scientifique, s'intéresse tout particulièrement aux curiosités et aux merveilles de la nature, d'une part, aux êtres fantastiques et monstrueux de l'autre. Ces êtres sont pour lui diaboliques et il est prompt à voir souvent la main de Satan. Pourtant, il semble parfois hésiter entre une explication surnaturelle et une explication naturelle. Il les présente l'une après l'autre sans choisir."[1] Suit la liste de ces "mirabilia", en latin puis en français, dont une histoire de lycanthropie et des histoires de morts vivants, de femmes possédées, de lamies et de dracs. Il contient notamment le premier récit de la légende de la fée Mélusine[2].
Il fit l'objet de deux traductions en français au XIVe siècle dont une de Jean de Vignay.
Notes et références
modifier- Le Goff, "L'imaginaire médiéval", in 'Un autre Moyen Age', p. 481
- René Alleau, Guide de la France mystérieuse, Tchou, éditions Princesses, coll. « Les Guides noirs », , 1083 p., p. CXVII
Bibliographie
modifier- Gervais de Tilbury, Dominique Gerner et Cinzia Pignatelli, Les traductions françaises des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean d'Antioche et Jean de Vignay, coll. « Publications romanes et françaises », vol. 237, Librairie Droz, 2006, (ISBN 2600009167 et 9782600009164), 595 p.
- Le Livre des Merveilles, Divertissement pour un Empereur, (3e partie des Otia imperialia, 1215), traduit et commenté par André Duchesne en 1641, préface de Jacques Le Goff, Paris, Les Belles Lettres, 1992.
- Traduction anglaise : Gervase of Tilbury, Otia imperialia: recreation for an Emperor, Oxford, 2002.