Le Chapeau (film, 1999)

film d'animation de Michèle Cournoyer

Le Chapeau est un film court métrage d'animation réalisé en 1999 par Michèle Cournoyer. Ce film marque un tournant dans l’Œuvre de la réalisatrice du fait de l’usage exclusif du dessin à l’encre noire après l’emploi antérieur de la rotoscopie. Ce film a reçu de nombreux prix canadiens et internationaux[1].

Synopsis modifier

Le temps de sa performance, une danseuse nue se remémore et revit les violences sexuelles qu’elle a subies pendant son enfance. Comme dans ses réalisations précédentes, le film repose largement sur l’emploi de métamorphoses qui suivent les mouvements de la pensée du personnage. Le film est seulement accompagné d’une bande son particulièrement évocatrice par le mélange de la musique du numéro de danse avec de riches bruitages.

Autour de ce film modifier

À l'origine, le film devait faire partie de la Collection « Droits au cœur », une série de films sur les droits de l’enfants commandée dans la foulée de la Déclaration des droits de l’enfant[2]. Ayant appris que près de 75 % des danseuses nues avaient été victimes d’inceste, la cinéaste décide d’en faire le sujet de son film. Ayant pris contact avec une danseuse, elle commence par la filmer en vue de réaliser le film en rotoscopie numérique. Finalement, elle renonce à ce procédé et opte finalement pour le seul dessin à l’encre sur papier, sans esquisse préparatoire, sur le conseil de Pierre Hébert qui est alors son producteur[2].

Fiche technique[3] modifier

Réception critique modifier

Dans un recueil dédié au son au cinéma, Marcel Jean parle d’une « trame musicale exemplaire » à propos du film Le Chapeau[4]. Saluant la musique signée Jean Derome, le bruitage par Monique Vézina et la conception sonore de Jean Derome et Fernand Bélanger, il explique à quel point le spectateur se trouve plongé dans une trame continue.

[...] la musique s’applique à traduire la complexité du paysage intérieur du personnage et à faire comprendre les diverses facettes de son histoire sans jamais oublier le présent, c’est-à-dire la réalité du bar et du spectacle. Ainsi, on entend des sons liés à l’enfance (sons de rires et de jeux), un air de boîte à musique indiquant que la fillette était une ballerine, un air qui se voudrait rassurant mais qui sonne comme une menace lorsqu’il est fredonné par l’homme au chapeau parce qu’il est un appel au silence[4].

Récompenses modifier

Notes et références modifier

  1. Liste des prix et mentions, Site web ONF
  2. a et b Gérard Grugeau, « La mise à nu. Entretien avec Michèle Cournoyer », 24 images,‎ , p. 38-43 (ISSN 0707-9389)
  3. Gérard Grugeau, « Les images cannibales », 24 images,‎ , p. 41 (ISSN 0707-9389)
  4. a et b Réal La Rochelle (directeur) et Marcel Jean, Écouter le cinéma, Montréal, Les 400 coups, , 300 p. (ISBN 2-89540-111-X, OCLC 51802003, lire en ligne), « Le son et le cinéma d’animation : pour une critique résonante », p. 209-217

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier