Léon la came

série de bande dessinée française
(Redirigé depuis Laid, pauvre et malade)

Léon la came est une série de bande dessinée française de Nicolas de Crécy (dessin) et Sylvain Chomet (scénario), publiée entre 1993 et 1998 par Casterman

Léon la came
Série
Scénario Sylvain Chomet
Dessin Nicolas de Crécy
Genre(s) Humour

Satire


Pays Drapeau de la France France
Langue originale Français
Éditeur Casterman
Première publication 1993 - 1998
Nombre d’albums 3

Prépublication (À suivre)
Alph-Art du meilleur album français 1998[1]

Synopsis

modifier

La bande dessinée Léon la Came raconte l'histoire de Léonce Houx-Wardiougue, surnommé Léon, fondateur d'une entreprise familiale de cosmétiques dans les années 1920. Aujourd'hui, l'entreprise est dirigée par son fils, Aymard, qui confie lui-même à son fils, Géraldo-Georges, la campagne publicitaire du centième anniversaire de Léon. Garçon timide, naïf et peureux, il apprendra, grâce à son grand-père, la vraie vie...

Résumé détaillé

modifier

Léonce Houx-Wardiougue, dit Léon la Came, est le fondateur de l'une des plus célèbres entreprises de cosmétiques françaises, Houx-Wardiougue.

À la veille de son centième anniversaire, le vieil homme décide de quitter l’hospice où sa famille l’avait envoyé finir ses jours. Par un beau matin de septembre, l’aïeul de la famille débarque à la Faisandière, la demeure familiale des Houx-Wardiougue et est accueilli par sa famille. Dans la maison, la domestique Pilick s’occupe du repas pendant que Nadège cherche son frère, Geraldo-George, dit Gégé, afin d’accueillir leur grand-père. Le jeune homme de 30 ans, timide peureux et aux intestins fragiles, passe la majeure partie de son temps aux toilettes ou à jouer avec ses marionnettes.

Après le dîner, une fois Léon endormi, Aymard, directeur de l’entreprise, veut voir au plus vite son fils Gégé, encore aux toilettes, pour lui faire le compte-rendu de son voyage aux États-Unis. En effet, le voyage n’a pas arrangé les affaires de la famille qui essaye de vendre l’entreprise familiale. Après le refus des Américains, il ne reste que les Japonais susceptibles d’être intéressés. Cependant, Aymard se méfie du passé communiste de son père Léon, surnommé à l’époque le « Patron rouge » et il envisage de profiter du centième anniversaire de celui-ci pour opérer une énorme campagne de communication et de publicité favorable à l’entreprise.

Aymard pense que bien qu'ayant un père vieux et aigri qui ne plaît pas aux jeunes, il pourrait transformer son image et faire de lui un « pépé de choc » qui sourit à la vie et au monde d’aujourd’hui. L’avenir de la maison Houx-Wardiougue bascule dès lors dans les mains du malheureux Gégé, l’expert en communication de l’entreprise, qui a maintenant pour mission de rajeunir l’image de son grand-père.

Dès le lendemain, Léon et son petit-fils sont conduits par Olaf, le chauffeur de la famille, à Paris avec un programme à respecter. Tout d’abord, ils déjeunent dans un endroit jeune et sympathique : un fast-food. Dès leur arrivée au « Quick Fast », une complicité commence à se créer entre eux. Gégé voit en Léon le père qu’il n’a jamais eu et son grand-père veut lui apprendre à vaincre sa peur et sa timidité. Ensuite, ils ont rendez-vous chez Tetra Clark, l’entreprise publicitaire chargée de la campagne du centième anniversaire de Léon. Ils rencontrent le designer numéro un de l’entreprise : Jean-God Michel. Durant la réunion, Gégé doit encore s’absenter pour aller aux toilettes, ce qui amuse le publiciste et son équipe. Jean-God est très impressionné par la carrière de Léon et l’invite à aller boire un verre chez lui. De son côté, Gégé rentre à la Faisandière et est interrogé par son père. Aymard gronde et rappelle à son fils que ce n’est pas le moment d’échouer, à un jour de la venue de M. Rutshito, l’éventuel repreneur japonais. Dans la maison de Jean-God, Léon assiste à une présentation d’objets d’art sud-américains en tous genres. Léon s’empare d’une sarbacane exposée et envoie une flèche dans le cou du publiciste qui s’effondre paralysé. Léon quitte l’appartement et part se promener dans Paris avant de rejoindre la Faisandière.

Pendant ce temps, Aymard visionne des anciennes images datant de 1936 où Léon fait bloc avec les ouvriers de son usine en espérant la victoire du Parti Communiste français. Ces images l’inquiètent à la veille de l’arrivée de Mr Rutsuhito.

Après une nuit de repos, Léon et Gégé retournent à Paris mais Léon décide de faire un petit détour. Dans une ruelle connue pour la prostitution, Léon veut initier son petit-fils Gégé à l’amour. Après avoir fumé une cigarette personnelle de son grand père, Gégé prend le courage de rejoindre pour la première fois une fille dans sa chambre mais l’expérience est un échec. Après cette petite escapade, les deux hommes se rendent chez Tetra Clark où ils rencontrent Jean-God, très diminué par sa mésaventure de la soirée précédente. Léon en profite pour faire l’éloge de son petit-fils et convainc Jean-God et son équipe de confier la direction de la campagne en cours à Gégé. Le jeune homme accepte et remercie son grand-père pour son appui.

Le même jour, Les Houx-Wardiougue reçoivent le repreneur japonais, Mr. Rutsohito. Léon ne manque pas de se faire remarquer en faisant croire, avec la complicité de Mr Rutsohito, à toute l’assistance qu’il parle japonais. Le lendemain, Gégé prend possession de son nouveau bureau chez Tetra Clark et rencontre son nouveau secrétaire, monsieur Micrag. De son côté, Aymard procède à une visite de l’usine de cosmétiques aux Japonais en compagnie de Léon. La visite traverse une salle de décantation des matières premières où le masque de protection est de rigueur. Cependant, le masque de Léon est défaillant et des hallucinations envahissent l’esprit du vieil homme. Il divague et revoit son passé communiste, ses anciens employés, son fils jeune avant de revenir à la réalité. Après avoir récupéré sa lucidité, Léon exige que tous ses ouvriers soient conviés à la réception pour son centième anniversaire.

En soirée, Léon dîne en tête à tête avec le fils ainé de Nadège et, après un long silence, il bondit vers la fenêtre, convaincu qu’il a entendu crier son nom. Il scrute l’obscurité mais ne voit personne. À partir de ce moment, Léon n’est plus le même. Gégé ne s’en rend pas compte, concentré sur ses nouvelles responsabilités et rentrant tard chaque soir.

De plus, Aymard lui met une forte pression au sujet de la campagne publicitaire. Au bureau, le jeune homme est souvent collé à la fenêtre à cause de l’odeur corporelle de son secrétaire. Il se réjouit d’observer la fille du camion à hotdogs et, de son point d’observation, regarde sa poitrine, ses mains mais surtout entend sa voix qui le troublent. Pendant le tournage du film publicitaire, Gégé ne réussit pas à parler à son grand père de cette fille qui ne le laisse pas indifférent. Néanmoins, au fil du temps, Gégé prend de l’assurance et, un matin, il descend acheter un hotdog afin de découvrir le visage de la demoiselle. Mais devant le camion, trop intimidé par la beauté de cette femme, Gégé rougit et ne peut dire un mot. Peu à peu, il s’enhardit et finit par lui parler et apprendre qu’elle s’appelle Suzy. Le soir dans sa chambre, Gégé pense à elle sans cesse ; c’est la première fois qu’il est amoureux. Pendant ce temps, Léon, négligé par son petit-fils, est de plus en plus sujet à des hallucinations. Il entend de plus en plus souvent des voix l’appeler. Gégé, de son côté, passe beaucoup de temps avec Suzy. Il l’aide même à vendre ses hotdogs avec la complicité de ses marionnettes. Léon et Aymard observent Gégé. Si le grand-père est ravi que Gégé ait trouvé l’amour, Aymard s’inquiète pour sa campagne publicitaire.

L’heure du premier visionnage de la campagne publicitaire de Gégé arrive, en présence d’Aymard et de Léon. Malheureusement, celle-ci ne fait pas l’unanimité, surtout chez son père qui est furieux et qui ordonne d’annuler toute la campagne d’affichage. Sur le chemin du retour à la Faisandière, Aymard demande à Olaf de s’arrêter devant un panneau publicitaire de la campagne et ordonne à Gégé de sortir de la voiture et de plus jamais remettre les pieds au manoir Houx-Wardiougue. Il en profite pour rabaisser son fils et se moquer de Suzy, sans que Léon ne puisse le raisonner. La voiture redémarre, laissant Gégé seul, sous la pluie, en compagnie de ses marionnettes et d’une cigarette de Léon. Gégé saisit immédiatement l’opportunité que la vie vient de lui offrir. Il est prêt à tout pour retrouver les bras de sa bien aimé Suzy.

Pendant que Gégé tourne en rond sur le périphérique parisien, le reste de sa famille passe une soirée terrible à la Faisandière. Dès le retour d’Aymard et de Léon, le vieil homme s’enferme dans la cuisine et prépare le repas du soir. La famille s’attend à manger des rognons, la spécialité de Léon, mais tout le monde reste sans voix quand le plat arrive. À cause du bannissement de Gégé, Léon apporte ses excréments sur une assiette, dégoutant tout le monde autour de la table. Léon, pris à nouveau d’hallucinations, s’enfuit dans le jardin, bien décidé à trouver la personne qui crie son nom. Aymard suit son père et le découvre affalé dans des buissons, à côté de paons. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Aymard décide qu’il renverra son père à l’hospice dès que la fête du centenaire sera terminée. Bien qu’interdit de s’approcher de la maison, Gégé réussit, avec l’aide de Pilick à revoir son grand-père. Léon n’est cependant plus le même. Il s’enferme dans sa chambre, ne parle et ne bouge plus. La situation s’est aggravée puisqu’il mange des mouches maintenant. À quelques jours de la signature avec les Japonais, Aymard engage un médecin pour remettre Léon sur pied à tout prix.

Le jour du centième anniversaire de Léon, tout le monde, mis à part Gégé, est réuni dans l’usine Houx-Wardiougue, pour assister à la fête. Mr Rutsuhito prend la parole pour vanter les succès de l’entreprise et rappeler le passé communiste de Léon. Tout à coup, Léon bondit, attrape une mouche, et se dresse, le poing levé, devant toute la salle. A cet instant, tous les employés de l’entreprise entonnent L'Internationale. Les Japonais quittent aussitôt la salle, le visage fermé, au grand désespoir d’Aymard, qui, effondré, regarde la scène, impuissant.

Au terme de ce scandale, on apprend que Léon est décédé, le jour de ses cent ans, victime d’une maladie tropicale non détectée. Léonce Houx-Wardiougue s’en est allé rejoindre Sarah, sa fille et femme d’Aymard, dans le caveau familial. La société de cosmétiques, joyaux de l’industrie française, a finalement été découpée et rebâtie dans la banlieue de Shanghai. Gégé n’a pu assister à l’enterrement et rendre un dernier hommage à son grand-père, qui l’a finalement vraiment aidé à trouver le bonheur. Il a cependant été le saluer et le remercier à l'endroit où il repose, après la cérémonie, en compagnie du Suzy, qu’il porte dans ses bras.

Liste des personnages

modifier
  • Léon : Léonce Houx-Wardiougue est le fondateur de l’entreprise familiale de cosmétiques Houx-Wardiougue. Ce centenaire syndicaliste est un homme d’expérience, respectable et juste.
  • Gégé : Géraldo-Georges est le personnage principal de cette bande dessinée. Petit-fils de Léon, le jeune homme de 30 ans, trouillard et timide, est méprisé et écrasé par son père Aymard.
  • Pilick : domestique de la famille.
  • Nadège : sœur de Gégé.
  • Aymard : fils de Léon et le directeur de l’entreprise de cosmétiques.  Il est décrit comme un tyran et dirige l’entreprise d’une main de fer.
  • Olaf : chauffeur de la famille.
  • Jean-God Michel : créatif et designer numéro un de l’agence Tetra Clark.
  • M. Rutsohito : repreneur japonais, président de la Nagazaki Comestic Corporation.
  • M. Micrag : secrétaire de Gégé.
  • Suzy : copine de Gégé, estropiée des deux jambes, gère un camion de vente de hotdogs.
  • Sarah : fille de Léon, femme de Aymard, décédée.

Publications

modifier

Périodiques

modifier
  1. Léon la came, dans (À suivre) n°191-195, 1993-1994.
  2. Laid, pauvre et malade, dans (À suivre) n°218-222, 1995.
  1. Léon la came, Casterman, coll. « Studios (À suivre) », 1995.
  2. Laid, pauvre et malade, Casterman, 1997. Alph'Art du meilleur album français au festival d'Angoulême 1998.
  3. Priez pour nous, Casterman, 1998.

Notes et références

modifier
  1. Mattéo Sallaud, « BD : au festival d’Angoulême, le prix du meilleur album prend du poids chaque année », Sud Ouest,‎ (lire en ligne)

Annexes

modifier

Documentation

modifier