Légion blanche (Zaïre)

Mercenaires étrangers dans la première guerre du Congo

La légion blanche était une unité mercenaire recrutée par le Zaïre de Mobutu Sese Seko pour soutenir les forces armées zaïroises lors de la première guerre du Congo. Constituée d'une trentaine de mercenaires français et d'une centaine de mercenaires serbes, elle ne parviendra pas à arrêter la poussée des rebelles de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo et de leurs alliés rwandais.

Historique modifier

 
Un avion d'attaque J-21 Jastreb tels que ceux pilotés par les mercenaires serbes.

Les mercenaires sont recrutés par Christian Tavernier, un ancien colonel de l'armée belge[1], avec le soutien de la France[2]. Les mercenaires, précédés d'un lourd équipement, arrivent le [3].

Une trentaine de francophones sont chargés d'entraîner les FAZ[2]. Des Serbes de Bosnie, commandés par le colonel Dominic Yugo (sr) sont également recrutés pour renforcer les FAZ[4]. Ils disposent de moyens aériens : quatre hélicoptères Mi-24 et trois avions d'attaque J-21 Jastreb[5] et forment également une compagnie d'infanterie[6].

Le détachement a également servi des russes et des ukrainiens[7].

Les mercenaires francophones et les troupes des FAZ qu'ils ont entraînées sont défaits à Watsa. Une des versions du combat prétend que les mercenaires ont fait face à une colonne de 20 000 rebelles et soldats rwandais, leur infligeant de lourdes pertes. Toutefois, jamais une aussi grosse colonne n'a été réunie pendant la guerre[8]. La petite unité se replie sur Kisangani et disparait[2].

Basés à Kisangani pour lancer une contre-offensive face aux rebelles, les mercenaires serbes, après avoir perdu trois des leurs lors d'une reconnaissance, perdent beaucoup de leur motivation[9] et se font surtout remarquer par leurs exactions contre les civils[10],[11]. Les mercenaires prennent la fuite depuis l'aéroport de Kisangani-Bangoka lors de l'attaque générale rebelle[12].

Malgré le mythe de l'invincibilité militaire européenne en Afrique,[13] le coûteux recrutement de mercenaires étrangers s'est révélé inefficace[14].

Notes et références modifier

  1. Cooper 2013, p. 46.
  2. a b et c Kennes 1998, p. 13.
  3. Cooper 2013, p. 47.
  4. Pech 2000, p. 138.
  5. Tom Cooper, Pit Weinert, Jonathan Kyzer et Albert Grandolini, « Zaire/DR Congo 1980 - 2001 » [archive du ], sur acig.org (consulté le ).
  6. Thom 1999.
  7. Коновалов, Иван Петрович. Солдаты удачи и воины корпораций : История современного наёмничества. — Пушкино : Центр стратегической конъюнктуры, 2015. — 216 с. — ББК 68:8 К64. — УДК 623(G). — ISBN 978–5–9906069–7–5.
  8. Cooper 2013, p. 50.
  9. Pech 2000, p. 140.
  10. Stearns 2012, p. 8. The dominoes fall.
  11. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 146.
  12. (en) Howard W. French, « Zaire Rebels Begin Attack On Key City of Kisangani », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  13. Fitzsimmons 2012, p. 257.
  14. Cooper 2013, p. 51.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • T. Charlier, « Les mercenaires français au Zaïre », Raids, no 132,‎
  • (en) Tom Cooper, Great Lakes Holocaust : First Congo War, 1996-1997, Helion & Company, coll. « Africa@War » (no 13), , 72 p. (ISBN 978-1-909384-65-1, lire en ligne).  
  • (en) Scott Fitzsimmons, « The White Legion Abandons Zaire », dans Mercenaries in Asymmetric Conflicts, Cambridge University Press, (ISBN 9781107026919, DOI 10.1017/CBO9781139208727.007, lire en ligne), p. 231-272.  
  • Erik Kennes, La guerre du Congo, , 28 p. (lire en ligne).  
  • (en) Khareen Pech, « The Hand of War: Mercenaries in the Former Zaire 1996–97 117 », dans Abdel-Fatau Musah et J. Kayode Fayemi, Mercenaries: An African Security Dilemma, Londres, Pluto Press, (ISBN 0-7453-1476-7, lire en ligne), p. 117-154.  
  • Rapport du Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo, (lire en ligne).  
  • (en) Jason Stearns (en), Dancing in the Glory of Monsters : The Collapse of the Congo and the Great War of Africa, PublicAffairs, , 416 p. (ISBN 978-1-61039-107-8, lire en ligne).  
  • (en) William G. Thom, « Congo-Zaire's 1996-97 Civil War in the Context of Evolving Patterns of Military Conflict in Africa in the Era of Independence », Journal of Conflict Studies, vol. 19, no 2,‎ (ISSN 1715-5673, lire en ligne).