L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau (opéra)

Opéra de Michael Nyman

L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau (titre original en anglais : The Man Who Mistook His Wife for a Hat) est un opéra de chambre en un acte composé par le britannique Michael Nyman. La première création de l’œuvre a lieu en à Islington. Il s'agit du premier opéra du compositeur.

L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau
The Man Who Mistook His Wife for a Hat
Genre opéra de chambre
Nbre d'actes 1
Musique Michael Nyman
Livret Christopher Rawlence
Michael Morris
Michael Nyman
Création

Le livret de l’œuvre est inspiré du cas d'une personne atteinte d'agnosie visuelle, exposé dans l'ouvrage du neurologue Oliver Sacks L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau. La musique est de style minimaliste. L'opéra questionne l'impact de troubles dans la définition de l'identité d'une personne, opposant une vision centrée sur l'idée d'infirmité à une autre centrée sur l'idée de rapport au monde différent.

Présentation

modifier

Généralités

modifier

L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau est un opéra de chambre composé par Michael Nyman sur un livret de Christopher Rawlence, Michael Morris et Michael Nyman. Michael Morris est le directeur de l’œuvre[1].

Sur le plan formel, L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau est constitué d'un acte unique[2],[3].

L'opéra est inspiré du cas d'une personne atteinte d'agnosie visuelle tiré de l'ouvrage L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau écrit par le neurologue Oliver Sacks. Le thème principal de l’œuvre, l'identité, est traité à travers les questionnements relatifs à la santé mentale impliqués par les cas exposés dans le livre[2].

La première de l’opéra est donnée en à Islington (Londres)[3].

L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau est le premier opéra écrit par Michael Nyman[2].

Argument

modifier

L'histoire s'articule autour de trois personnages : une personne atteinte d'agnosie visuelle (le Dr P.), sa femme et son médecin (le Dr S.)[2].

Progressivement, l'agnosie du Dr. P. l'empêche d'interpréter le monde environnant à la manière de son entourage. L'histoire relate cette évolution et les perceptions différentes que les trois protagonistes en ont[3].

L'une des scènes finales présente les activités picturales du Dr. P. : les toiles les plus anciennes sont de style réaliste mais deviennent abstraites avec le temps. Pour le médecin, cette évolution traduit principalement la détérioration de l'état de son patient due à l'agnosie. En revanche, la femme du Dr. P. voit dans cette abstraction une expressivité différente et d'une évolution artistique de son mari[2].

L'opéra se termine par la remarque du Dr. S. à son patient qu'il ne peut que lui prescrire davantage de musique[2].

Musique et chant

modifier

Pour la partie de chant, trois chanteurs et chanteuses sont nécessaires : un baryton pour le Dr. P., un ténor pour le Dr. S. et une soprano pour la femme du Dr. P. La partie musicale est assurée par un quintette à cordes, un piano et une harpe[2].

Ne pouvant s'orienter visuellement à la manière des autres personnes, le personnage principal atteint d'agnosie (le Dr. P.) s'oriente grâce à la musique[2].

Sur le plan musical, L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau est de style minimaliste. Dans cette œuvre, Michael Nyman utilise fréquemment des Lieder de Robert Schumann qu'il fait reprendre aux chanteurs ou dont il propose une adaptation minimaliste[2],[3].

Le Lied « Ich grolle nicht » occupe une place prépondérante dans cet opéra. Le compositeur britannique indique avoir pensé à ce Lied en lisant l'ouvrage d'Oliver Sacks, les paroles et le thème du du Lied faisant écho pour lui avec les questionnements exposés dans le cas de la personne souffrant d'agnosie visuelle[2].

Le livret, écrit principalement par Christopher Rawlence puis travaillé en collaboration avec Michael Nyman et Michael Morris, est une adaptation d'un cas tiré de l'ouvrage L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau d'Oliver Sacks[1].

Pour Michael Nyman, le cas de la personne atteinte d'agnosie visuelle questionne le rapport d'une personne atteinte d'un trouble, en l’occurrence perceptif, avec le monde. La personne peut en effet être vue comme porteuse d'une infirmité qui amoindrit progressivement sa perception du monde, mais elle peut aussi être vue comme porteuse d'une perception alternative du monde. De ce point de vue, la scène des tableaux [2].

Le message final de l’œuvre met l'accent sur le rôle de la musique[2].

Histoire et production

modifier

L'opéra L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau est composé au milieu des années par Michael Nyman[3].

L’œuvre est créée à Islington (Londres) en . Elle y est à nouveau présentée au public en [3].

En , l'opéra est présenté aux États-Unis pour la première fois à Philadelphie. Quelques jours plus tard, une forme orchestrale est monté à New-York au Musée Guggenheim[1].

L'orchestre Long Beach Opera West Coast présente l'opéra en Californie en [2].

Notes et références

modifier
  1. a b et c (en) John Rockwell, « Opera: 'The Man Who Mistook Wife' », The New York Times,‎ , p. 11 (section 1) (lire en ligne  )
  2. a b c d e f g h i j k l et m (en) Mark Swed, « Review: ‘The Man Who Mistook His Wife for a Hat’ an opera about identity », The Los Angeles Times,‎ (lire en ligne  )
  3. a b c d e et f (en) Sebastian Taylor, « Hats off to Michael Nyman », Islington Tribune,‎ (lire en ligne)

Liens externes

modifier