L'Apocalypse selon Saint Jean (oratorio)

oratorio de Jean Françaix

L'Apocalypse selon Saint Jean
Image illustrative de l’article L'Apocalypse selon Saint Jean (oratorio)
Apocalypse de Saint-Jean, Odilon Redon, 1899.

Genre oratorio
Musique Jean Françaix
Langue originale français
Création
Paris

L'Apocalypse selon Saint Jean est un oratorio du compositeur français Jean Françaix composé en 1939 et créé en 1942 à Paris, sur un texte adapté par le compositeur. L'histoire reprend le dernier épisode du Nouveau Testament sur l'Apocalypse, des écritures par Saint Jean.

Description modifier

L'ouvrage, que le compositeur sous-titre « oratorio fantastique »[1], est composé pour quatre voix solistes, chœurs et orchestres dure environ soixante minutes et est distribué en trois parties[2]. Jean Françaix considère son oratorio comme l'œuvre majeure de sa carrière[3]. Il s'agit de l'unique ouvrage de musique sacrée qu'il compose.

L'instrumentation et les voix comprennent une soprano, une contralto, un ténor, une basse, un chœur et deux orchestres[2]. Le premier de ceux-ci correspond à un large orchestre traditionnel afin de jouer les scènes au Paradis, le second, qui se base surtout sur des sons et bruits, représente l'Enfer. Ce dernier comporte notamment un harmonium, un saxophone, un accordéon et une guitare électrique[1]. La voix de Jésus est parfois accompagnée de timbales seules.

Historique modifier

Le compositeur en 1937, de retour de voyage aux États-Unis où il donne plusieurs concerts, est témoin d'une tempête en mer qui l'amène à la comparer avec l'Apocalypse comme décrit par Saint Jean[4]. Jean Françaix compose ainsi son oratorio jusqu'en 1939, à l'âge de vingt-sept ans et un après la fin de l'écriture de son opéra Le Diable boiteux[3]. La partition est publiée par l'éditeur de musique allemand Schott et est dédiée à la Cathédrale Saint-Julien du Mans, qui a inspiré le compositeur[5].

Création modifier

L'Apocalypse selon Saint Jean est créé le dans le Paris occupé au Palais de Chaillot, sous la direction du chef d'orchestre français Charles Munch[6]. On y retrouve la soprano Martha Angelici, Germaine Cernay, Eliette Schenneberg, Georges Cathelat et Pierre Froumenty.

Postérité modifier

L'oratorio ne récolte que peu de succès lors de sa création et ne sera pas repris beaucoup de fois par la suite. Cependant, on note quand même quelques performances en Europe : la première nationale allemande a lieu à Berlin le 13 novembre 1955 au Musikhochschule. Le compositeur dirige lui-même les musiciens, le Berliner Philharmonisches Orchester et la chorale St. Hedwigs-Kathedralchor[7].

L'ouvrage est également joué à Londres, et la première italienne se passe l'année d'après, le 26 septembre 1956 à la Sacra Musicale Umbra à Perugia. En 1961, l'oratorio est jouée en Sicile dans la Cathédrale de Monreale, vers Palerme[8]. En 1962, la première performance de l'ouvrage depuis l'Occupation a lieu au Théâtre des Champs Elysées le 17 janvier, dirigée par Manuel Rosenthal avec l'Orchestre National de France et les Chœurs de la R.T.F. et Marius Constant.

Par la suite, l'ouvrage n'est plus représenté jusqu'en 1997 en Allemagne, puis est régulièrement joué depuis, en France et en Allemagne surtout, dont six fois dans les années 1990 et notamment une fois en 1999 dans la Cathédrale Saint Julien ; il est également donné à l'Église de la Trinité. L'ouvrage a été joué en 2004 à Munich en Allemagne, dirigé par Marcello Viotti[9], en 2013 pour le Festival Musica sacra de Paderborn et trois fois en 2015 dans le même pays.

Liste des exécutions

1942 Paris

1947 Paris

1949 Londres

1951 Paris

1955 Berlin

1956 Pérouse

1961 Montreale

1963 Paris

1997 Göttingen

1998 Linz

1999 Paris et Le Mans

2004 Munich

2010 Stuttgart

2013 Paderborn

2015 Freiburg, Tübingen et Würsburg

Structure modifier

L'ouvrage est en trois parties[10] :

1. Prologue modifier

Première Partie modifier

  • 2. La Lettre aux Sept Eglises
  • 3. Vision du Trône de Dieu
  • 4. Apparition du Lion (Agneau recevant le Livre aux Sept Sceaux)
  • 5. Ouverture du Livre aux Sept Sceaux
    • a) Rupture des Quatre Premiers Sceaux (Les quatre Cavaliers)
    • b) Rupture du Cinquième Sceau (Prière des Martyrs)
    • c) Rupture du Sixième Sceau (Diptyque : Bouleversement du Monde impie - Préservation et Salut des Fidèles)
    • d) Rupture du Septième Sceau

Seconde Partie modifier

  • 6. Visions des Sept Trompettes
    • a) Les Anges aux Trompettes et l'Ange à l'encensoir (Dernière préparation au châtiment du Monde)
    • b) Les Quatre Premières Trompettes
    • c) Les Trois Dernières Trompettes
  • 7. -
    • a) Ouverture du Puits de l'Abîme
    • b) Invasion des Sauterelles
    • c) Invasion des 200 000 000 de Cavaliers
    • d) Les Deux Témoins

Troisième Partie modifier

  • 8. Vision de la Femme et du Dragon
  • 9. Combat de Michel et du Dragon
    • a) La Bête de la Mer
    • b) La Bête de la Terre
    • c) Babylone la Courtisane
    • d) Le Millenium
    • e) Gog et Magog
    • f) La Jérusalem céleste

10. Épilogue modifier

Enregistrements modifier

  • Jean Françaix, L'Apocalypse selon Saint Jean, Harmonia Mundi et Wergo, 1998. Dirigé par Christian Simonis, avec le Göttinger Symphonie Orchester et Eva Lind, Walteraud Hoffman-Mucher, Kurt Azesberg, Robert Holzer, Hebert Boletrauer[1].
  • Jean Françaix, L'Apocalypse selon Saint Jean, Erol Records, 1999. Dirigé par Jean-Pierre Lo Ré avec l'Orchestre Français d’Oratorio,le Choeur Français d’Oratorio, l'Orchestre “Léopolis” de Lviv et Marie-Noëlle Cros, Sophie Rehbinder, Patrick Garayt, Pierre-Yves Pruvot, Pierre Pincemaille.

Références modifier

  1. a b et c (en) Lionel Salter, « Françaix (L')Apocalypse selon St Jean », sur Gramophone, (consulté le )
  2. a et b « Jean Françaix », sur www.schott-music.com (consulté le )
  3. a et b Alain Pâris, Dictionnaire des Musiciens: Les Dictionnaires d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, , 6379 p. (ISBN 978-2-85229-140-9, lire en ligne)
  4. Lionel Pons, « Jean Françaix ou Le mal-entendu », sur Les Amis de la Musique française, (consulté le )
  5. Cercle des Amis de Jean Françaix et Murielle Bellier, « Concours international de musique Jean Françaix », sur Concours Jean Francaix (consulté le )
  6. « L'Apocalypse selon St. Jean », sur www.schott-music.com (consulté le )
  7. « L'Apocalypse selon St. Jean - Performance », sur www.schott-music.com (consulté le )
  8. Gilles Lesur, « L’Apocalypse à la française », sur Les Amis d'Arthur Oldham, (consulté le )
  9. « Biographical information about French Composer Jean Françaix and catalog of works published by Musik Fabrik », sur ClassicalMusicNow.com (consulté le )
  10. Livret du disque paru chez Wergo en 1998, (.pdf)

Liens externes modifier