Kimmel

commune d'Algérie

Kimmel est une commune de la wilaya de Batna en Algérie.

Kimmel
Noms
Nom arabe algérien كيمل
Nom amazigh ⴽⵉⵎⵎⵍ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Région Aurès
Wilaya Batna
Daïra T'kout
Code postal 05079
Code ONS 0517
Indicatif 033
Démographie
Population 4 355 hab. (2008[1])
Densité 7,8 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 13′ 00″ nord, 6° 32′ 40″ est
Superficie 557 km2
Localisation
Localisation de Kimmel
Localisation de la commune dans la wilaya de Batna.
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Kimmel
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Kimmel
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Kimmel

Géographie

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Situation

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Le territoire de la commune de Kimmel est situé au sud-est de la wilaya de Batna.

Localités de la commune

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La commune de Kimmel est composée de 23 localités[2] :

  • Abbassa
  • Beld El Kelba
  • Bouder
  • Bordj Tizdain
  • Dermoune Oum Demkha
  • Djenien
  • Draa Béni Mestiri
  • El Oustia
  • Foum El Benia
  • Isra El Hamman
  • Khirdja
  • Lebaal
  • Mechgoug
  • Ouarjène
  • Regba
  • Rhaskil
  • Sallat
  • Sidi Ali
  • Sidi Fathallah
  • Taddarth
  • Tadjine
  • Taghlissia
  • Tamdint
  • Draa tire

Géographie physique

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La commune, étroite et allongée en direction Nord-Sud, se trouve dans le massif de l'Aurès, sur le versant sud-est du Djebel Ahmar Khaddou ; elle s'étend des crêtes (1 600 m) jusqu'aux abords du Sahara. Elle longe la vallée de l'oued Guechdane.

Histoire

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Époque coloniale française

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La commune de Kimmel est issue du douar Kimmel, un des quatorze douars de la commune mixte des Aurès (département de Constantine, arrondissement de Batna), dont le chef-lieu était Arris. Ce douar regroupait les arch (« tribus ») chaouis Cheurfa et Serahna; le centre du douar (siège du caïd) était à El Baâl[3] (Lebaal).

Guerre d'Algérie

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La veille du 1er novembre 1954, plusieurs dizaines d'hommes du douar rejoignent le village d'Ouled Moussa sous le commandement de Mostefa Ben Boulaïd pour prendre part aux opérations du 1er novembre 1954 (Toussaint rouge) dans l'Aurès qui marque le début de la Guerre d'Algérie. Le 17 novembre 1954, le village de S'ra El Hamma est bombardé par l'aviation française, détruisant entièrement le village et faisant 75 morts parmi les civils. La date du 17 novembre est annuellement commémorée par la population de la commune[4].

Le 20 novembre 1954, le journal: La Dépêche de Constantine publie l’ordre d’évacuation de Kimmel. L’opération de déplacement ne commença que le 26 novembre 1954. La presse du 27 novembre 1954 déclare que « la moitié de la population des douars du nord de l’Aurès a quitté sa résidence »[5]. Dès le 22 novembre 1954, Vigie de Régie et Rey, respectivement administrateurs des communes mixte de Khenchela et Arris, ont invité les populations du douar considéré comme suspects à évacuer les lieux. Les habitants de Kimmel sont alors évacués de force vers trois camps de regroupement à Sidi Ali, El Oustia et Dermoune. Le 2 décembre 1954, le journal français Le Monde rapporte que Grine Belgacem, un militant FLN de première heure qui avait déjà pris les maquis depuis 1952 a été tué. Deux soldats français sont morts dans cette opération, rapporte le journal[6].

Au début de l’année 1955, il restait encore plusieurs mechtas à évacuer d’urgence d’autant que tout le périmètre englobant Kimmel est déclaré zone interdite. Le 26 janvier 1955, l’opération du contrôle d’identité est entamée dans le but de recenser les hommes âgés de 18 à 50 ans pendant que la population a été évacuée du village en plein hiver. Outre le froid auquel elles sont exposées, ces populations sont également privées de leurs bêtes qui sont évacuées en totalité vers le sud; l'ensemble de la population de Kimmel et plus particulièrement des habitants de la mechta El Hammam, « détruite et rendue inhabitable » commence à chercher désespéramment un refuge. L’administrateur de Khenchela estime la population à 337 personnes qui tentent de trouver refuge à Tadjmout. Le reste, soit plus de 3000 personnes est transféré à T’kout, un douar particulièrement pauvre. Ne disposant plus de ressources, la survie des populations est suspendue aux rations distribuées selon le bon vouloir du capitaine de la SAS. Cette ration évaluée à « 11 kg d’orge par adulte et par mois » et dans certains cas, tel que relevés dans un rapport par l'ancien premier ministre français Michel Rocard, inspecteur à l'époque des faits dans la région est réduite à « 4 à 5 kilos de grain par personne et par mois » pour les populations de Kimmel regroupées à Chenouara[5].

En 1956, le douar Kimmel est érigée en commune dépendant de la préfecture de Batna[7].

Le 8 septembre 1957, 800 habitants de la fraction des Chorfas sont envoyés à Bouhamama où le manque de structures d’accueil est flagrant : la SAS de Bouhamama n'a mis a la disposition de la population que huit tentes pour les abriter[5].

À partir de 1958, le territoire de Kimmel devient quartier général de l'armée de libération nationale dans l'Aurés, un hôpital de campagne est installé dans sa forêt qui sert de refuge aux soldats ALN et à plusieurs centaines de civils de Kimmel qui ont préféré rejoindre leur proche dans le maquis

Époque de l'Algérie indépendante

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La commune de Kimmel reste dans la wilaya de Batna, contrairement aux deux autres douars de l'Ahmar Khaddou (douar Tadjemout et douar Oulèch), qui sont rattachés à la wilaya de Biskra.

Économie

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La source thermale de Chabora

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Chabora est une source thermale encore non exploitée. La direction du tourisme de la wilaya de Batna a entrepris des études et analyses géotechniques de la source (température et débit des eaux) dans le cadre d'un plan d'investissement lancé en 2010 de trois millions de dinars algérien, en vue d'une éventuelle exploitation[8].

Notes et références

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  1. « Wilaya de Batna : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
  2. Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Batna, p. 1479.
  3. Germaine Tillion, Il était une fois l'ethnographie, 2000, p. 22 : « Carte des trois douars et des neuf "peuples" situés sur le versant sud de l'Ahmar Khaddou ». Le mot « peuple » correspond ici à arch, mot qui, dans le vocabulaire administratif colonial, est traduit par « tribu ».
  4. (ar) « هكذا أبادت فرنسا 75 رضيعا في مجزرة "سرا الحمام" بباتنة », sur الشروق أونلاين,‎ (consulté le )
  5. a b et c (en-GB) Ouanassa SIARI TENGOUR, « Zones interdites et camps de regroupement dans l’Aurès 1954-1962 », sur www.ouvrages.crasc.dz (consulté le )
  6. « UN FAMEUX CHEF DE BANDE GRINE BELKACEM aurait été tué dans l'Aurès », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Cf. Fonds Arris aux Archives d'Outre-Mer
  8. « Article »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) sur le site Liberté Algérie.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Germaine Tillion, Il était une fois l'ethnographie, Paris, Le Seuil, 2000 — L'ouvrage porte essentiellement sur le douar Tadjemout, que l'auteur a étudié en détail entre 1934 et 1940

Articles connexes

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