Kafui Adjamagbo-Johnson

candidate à l’élection présidentielle togolaise de 2010

Kafui Adjamagbo-Johnson (née le à Bassar au Togo) est une juriste, femme politique et une militante des droits de l'homme togolaise, première femme candidate à une élection présidentielle dans son pays.

Biographie modifier

Kafui Adjamagbo-Johnson est née d'un père médecin et d'une mère sage-femme.

Elle fait ses études primaires, secondaires et en partie universitaires au Togo, où elle obtient une maîtrise ès-sciences juridiques en 1983, avant de s’envoler pour Paris où elle décroche un DEA en droit privé à l'université de Paris V, Malakoff, puis un second DEA en droit privé et droit comparé, option droits africains et sa thèse de doctorat en 1986 à l'université de Paris I Panthéon Sorbonne[1].

Revenue au Togo, elle entame une carrière d’enseignante à l'École supérieure des carrières juridiques et administratives (ESACJ), l'actuelle faculté de droit de l'université de Lomé, d’abord comme vacataire, puis assistante titularisée en 1988.

Parcours politique modifier

Son contact avec la politique a commencé quand, à quatre ans, elle fut désignée à Bassar pour remettre un bouquet de fleurs au président de la République d’alors, Sylvanus Olympio, en visite officielle dans la localité[réf. nécessaire].

Son goût pour la politique, elle l’a hérité de sa mère, engagée militante du RDA d’Houphouët-Boigny, et de son père, militant du parti de Nicolas Grunitzky, ainsi que de ses oncles maternels « Papa Ayité », un conteur qui égratignait le régime dictatorial au cours des années 1960 et Omer Adoté, arrêté en même temps que le docteur Atidépé et mort sous la torture au camp RIT[Interprétation personnelle ?].

Ce penchant à la politique s’est renforcé à l’arbitraire, dont elle fut elle-même victime[réf. nécessaire].

Son entrée en politique commence en 1990, comme membre fondateur de la CDPA, premier parti politique d'opposition créé au Togo dans la clandestinité.

En 1991, elle est élue au poste de rapporteur-général du Bureau provisoire de la Conférence nationale souveraine, d’où elle a hérité des surnoms le Président me charge de dire et ADJAMA GAKPO[réf. nécessaire][pertinence contestée].

Elle a siégé au Haut Conseil de la République (HCR), le Parlement de transition[réf. nécessaire], avant d’être nommée ministre du Bien-Être social, des Droits de l’homme et de la Solidarité nationale dans le premier gouvernement de transition[réf. nécessaire]. À ce titre, elle est désignée par ses pairs pour confirmer au HCR la dissolution du RPT. Elle quitte le gouvernement après l'attaque contre la primature[Quoi ?] en décembre 1993[pas clair].

Sortie du gouvernement, elle crée des femmes venant de tous horizons politiques le Groupe d’action et de réflexion Femmes, Démocratie et Développement (GF2D), dont elle est la secrétaire générale jusqu’en 1997[réf. nécessaire].

En , elle est la première femme candidate à l’élection présidentielle au Togo[2]. Depuis , est la secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), un parti d'opposition[3].

Militante des droits humains modifier

Parallèlement à la politique, elle milite pour la démocratie et les droits de l'homme dans plusieurs organisations de la société civile : Non-Violence et Démocratie et le Collectif des Associations féminines (CAF), qui a été à l'avant garde de la lutte pour la démocratie aux côtés des partis politiques d'opposition. Son engagement ne s’arrête pas au Togo et à ce titre elle a occupé plusieurs autres postes de responsabilité, notamment la présidence du Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), de 2004 à 2006[4].

Aujourd’hui, elle est la coordonnatrice de WILDAF/FEDDAF (Femme Droit et Développement en Afrique), un réseau sous régionale pour l’Afrique de l'Ouest. Dans ce cadre, elle a joué un rôle clé dans le plaidoyer qui a conduit l’Union africaine à adopter en 2003 le Protocole à la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples relatif aux Droits des femmes en Afrique[réf. nécessaire].

Notes et références modifier

  1. Les Successions au Togo : réalisme d'un code, réalités loméennes, thèse de 3e cycle, 1986 [1].
  2. « Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, première candidate à une élection présidentielle », Jeune Afrique, 8 février 2010.
  3. « Brigite Adjamagbo-Johnson sur RFI : «Il y a un problème de gouvernance» au Togo », RFI, 16 avril 2013.
  4. (en) Kafui Adjamagbo-Johnson et Kafui Kuwonu, Effective implementation of women's rights in West Africa: what responsibilities for judicial and extra judicial stakeholders? case study: Benin, Burkina Faso, Ghana, Mali, Nigeria, Senegal and Togo, Wildaf Publications, 2004, 62 p.

Liens externes modifier