Julie von May

Féministe suisse du XIXe siècle
Julie von May
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
BerneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Militante, suffragisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement

Julie von May (von Rued), née le à Berne et morte dans la même ville le , est une féministe suisse, militante pour les droits des femmes.

Biographie modifier

Originaire d'une famille exploitant un domaine viticole dans le canton de Vaud, elle épouse en 1827 son cousin, Friedrich Amadeus Sigmund von May, qui est un homme de lettres, rédacteur d'essais théologiques et juridiques, et amateur d'histoire naturelle, d'astronomie et d'homéopathie. Lorsque celui-ci fait une chute de cheval et a besoin de soins, elle s'occupe de lui, et devient sa secrétaire[1]. Elle fait de nombreux voyages avec lui[2]. Elle aide aussi son beau-père à rédiger son livre sur l'histoire locale « Geschichte der Herrschaft Rued »[1].

En 1840, elle donne naissance à sa fille, Esther, ce qui lui est reproché par son beau-père qui aurait préféré un garçon[1].

En 1868 elle rejoint l'Association internationale des femmes fondée par Marie Goegg-Pouchoulin, puis les deux femmes créent en 1872 l’Association pour la défense des droits de la femme dont elle assume la présidence jusqu'en 1875[3]. Elle a relativement peu défendu le suffrage des femmes, mais s’est concentrée sur l’égalité devant la loi.

Elle publie des articles dans son journal Solidarité et dans le quotidien Der Bund. En 1872 à l’occasion de la révision de la Constitution de la Suisse elle demande dans son écrit intitulé Die Frauenfrage in der Schweiz (La Question des femmes en Suisse) que les femmes puissent bénéficier de l’égalité dans le droit privé[3] et dans l'économie, en se basant sur l'article 4 de la Constitution prévoyant l'égalité des Suisses entre eux[4] et en faisant appel à l'équité, en constatant que les femmes ont les mêmes devoirs que les hommes[1]. Elle plaide entre autres pour que les femmes soient assujetties aux mêmes règles fiscales que les hommes, et non pas à une imposition au titre du couple (revendication toujours d'actualité en 2020)[5].

Elle appelle les femmes à créer des associations pour pouvoir formuler leurs aspirations et fixer des objectifs par le biais de pétitions. Ainsi débute le mouvement organisé des femmes au niveau fédéral. Le principal but des associations est l’amélioration de la situation sociale des femmes, soulagement de la pauvreté et soutien aux prisonnières. Les femmes issues de la bourgeoisie se livrent à des activités nouvelles qui sont tolérées par la société parce qu’elles respectent les rôles traditionnel de l’homme et de la femme[6].

Références modifier

  1. a b c et d (de) Peter Weingartner, « Frauenstimmrecht - Es ging ihr um die Rechtsgleichheit der Frauen mit den Männern: Julie von May von Rued forderte, was selbst heute noch fehlt », sur Aargauer Zeitung, (consulté le )
  2. (de) « Julie von May von Rued » [PDF], sur gosteli-foundation.ch (consulté le )
  3. a et b « Biografische Notizen », sur www.gosteli-foundation.ch, Gosteli Stiftung (consulté le )
  4. Claudia Weilenmann (dir.), Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF), « Femmes Pouvoir Histoire 1848–2000 », sur www.ekf.admin.ch, (consulté le ), p. 3 - Les femmes dans le droit civil : majorité, mariage et divorce
  5. « Intervention parlementaire duPS : "Il est temps de mettre en oeuvre l'imposition individuelle des couples mariés" », sur apps.be.ch,
  6. Iris Blum, « Frauenbewegte Schwesterlichkeit: Das ehemalige Kurhaus «Fraternité» auf dem Rosenhügel in Urnäsch », sur e-periodica.ch, (consulté le )
  • Beatrix Mesmer: Julie von May und die Totalrevision der Bundesverfassung. In: Dieselbe: Eingeklammert – Ausgeklammert. Frauen und Frauenorganisationen in der Schweiz des 19. Jahrhunderts. Helbing & Lichtenhahn, Basel 1988, (ISBN 3-7190-1025-2), S. 94–101.
  • Article Julie von May dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.

Source de la traduction modifier