Joachim Bony

homme politique ivoirien
Joachim Bony
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AbidjanVoir et modifier les données sur Wikidata
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Parti politique

Joachim Bony (né le à Grand Bassam, mort le à Abidjan) est un universitaire et homme politique ivoirien, fils de Casimir Bogui Bony, mécanicien et Ezro, femme au foyer, il est originaire du village de Ahua, dans la sous-préfecture de Jacqueville.

Formation modifier

Après ses études primaires à Grand Bassam, Joachim Bony commence son secondaire à Dakar, au lycée Van Vollenhoven. En 1946, il fait partie des premiers boursiers de Côte d'Ivoire en France. Il figure ainsi parmi les ainés des "Compagnon de l'Aventure 46". Il passe ses deux baccalauréat (première et terminale) au lycée Mistral d'Avignon et obtient sa licence és lettres à l'Académie de Lyon, devenant ainsi le premier licencié ès lettres de Côte d'Ivoire. Il obtient le Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Public du second degré, option histoire-géographie, par Arrêté du ministre de l'Éducation Nationale, de la jeunesse et des Sports de la République française du . C'est le premier ivoirien titulaire d'un CAPES d'Histoire. Docteur d'État ès lettres et sciences humaines de l'Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Joachim Bony soutient sa thèse en histoire contemporaine, le , consacré à "La Côte d'Ivoire sous la colonisation française et le prélude à l'émancipation, 1929-1947. Genèse d'une nation", 3 tomes, 1514 p., sous la direction du Professeur Yves Person. En 1988, il prend sa retraite universitaire avec le grade de Maître de conférences à l'Université d'Abidjan.

Carrière modifier

Fonctionnaire de l'Éducation Nationale française, Joachim Bony sera Professeur stagiaire du Centre pédagogique régional de Lille, puis sera détaché en Côte d'Ivoire en 1958. Affecté comme Principal au Collège du Plateau, il va se retrouver comme second Censeur et enseignant au lycée Classique d'Abidjan; Il est nommé ministre de l'Éducation nationale dans le second gouvernement de Félix Houphouët-Boigny formé le , puis ministre de l'Éducation nationale, chargé de l'Enseignement technique, de la Jeunesse et des sports dans le premier gouvernement de la Côte d'Ivoire indépendante, formé le , jusqu'au . Il a, avec Mathieu Ekra collaboré à l'hymne de la Côte d’Ivoire, l'Abidjanaise, écrit en 1960, par l'abbé Pierre-Marie Coty. Joachim Bony exerce, parallèlement à ses activités gouvernementales, les fonctions de rédacteur en chef de l'hebdomadaire Fraternité Hebdo, organe officiel du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA). En janvier 1963, il sera, avec Charles Bauza Donwahi, ministre de l'agriculture et Amadou Koné, ministre de la santé et fondateur des JRDA-CI, l'un des 3 ministres relevés de leur fonction puis emprisonnés à la prison spéciale d'Assabou à Yamoussoukro, construite pour accueillir les "comploteurs". Au cours du procès tenu à Yamoussoukro, la Cour de sûreté de l'État juge 96 inculpés, dont le Président de la Cour Suprême Ernest Boka (mort en captivité), le ministre de la justice Germain Coffi Gadeau, celui de l'Information, Amadou Thiam, le ministre de la Défense, Jean Konan Banny et prononce six condamnations à mort[1]. Il figure parmi les derniers prisonniers politiques libérés en 1966.

En , Joachim BONY est détaché à l’Institut d’Ethno - Sociologie de l’Université d’Abidjan, en qualité de Chargé de Recherche. Il enseignera ensuite à la faculté de Lettres et Sciences humaines de l’Université d’Abidjan en qualité de Maître Assistant. Il réintègre le département d'Histoire de l'Université d'Abidjan et contribue à créer l'Institut d'Histoire, d'Art et d'Archéologie Africains (IHAAA), dont il assure la direction de 1969 à 1982. Puis il se consacre à l'administration universitaire comme premier directeur ivoirien du Centre National des Œuvres Universitaires.

En 1994, il est nommé Président du Conseil d’Administration de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne.  

Fondateur, en 1973, du premier lycée d’enseignement général privé laïc de la commune de Yopougon, le " Collège SEPI ", il en assure la Présidence du Conseil d'administration jusqu'en 2014. Il est membre d’honneur de la Fédération Nationale des Établissements Privés Laïcs de Côte d’Ivoire (FENEPLACI). Il est à l’origine de la construction du Lycée Municipal de Jacqueville.

Membre de l’Académie Pontificale des Sciences Sociales de 1994 à 2004, sous le Pontificat du Pape Jean Paul II, il a fait partie du Comité Scientifique de l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO). Il a également assuré la Présidence de la Concertation nationale sur l’éducation en Côte d’Ivoire, ainsi que la responsabilité scientifique du Comité national de médiation du Forum National de Réconciliation Nationale.

À l’initiative et sur proposition de Chefs de village du pays Alladjan, Joachim BONY est intronisé cinquième YRUMANIN (Chef Spirituel) du Peuple Alladjan, le après une cérémonie d’investiture le .

En 1994, il est nommé Secrétaire Général de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix  de Yamoussoukro. Fonction qu'il occupera jusqu'à son décès.

Militant actif du PDCI - RDA, ancien Président du Comité de coordination du Conseil Politique du PDCI-RDA,  il a été membre du Conseil Politique et du Comité des Sages du PDCI-RDA, et deux fois député au Parlement de la Circonscription de Jacqueville.

Décorations modifier

Joachim Bony est titulaire de plusieurs décorations nationales et étrangères : Grand Officier de l’Ordre National de Côte d’Ivoire, Grand Officier de l’Ordre de la Rédemption du Libéria; Chevalier de l’Ordre National de la République Gabonaise; Commandeur de l’Ordre National du Mérite Français; Commandeur de l’Ordre de l’Éducation nationale de Côte d’Ivoire; Commandeur de l’Ordre du Mérite Sportif de Côte d’Ivoire, Commandeur de l’Ordre du Mérite Culturel de Côte d’Ivoire, Officier des Arts et Lettres de la République Française. Grand Officier de l’Ordre du Bélier du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI - RDA).

Bibliographie modifier

  • Samba Diarra[2], Les Faux Complots d'Houphouët-Boigny, éditions Khartala 1997 (ISBN 2865377318)
  • [3]Sous la direction de Jean-Noël Loucou, Abidjan, Les Éditions de la Fondation Félix Houphouët-Boigny (F.H.B), 2010, 290 p.  (ISBN 978-235825-004-7), Avant-Propos

Références modifier

  1. En 1990, Félix Houphouët-Boigny expliqua que ce complot du chat noir était une manipulation politique et qu'il n'y avait en réalité jamais existé de complot.
  2. Le professeur Samba Diarra, secrétaire-adjoint du syndicat des médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens de Côte d'Ivoire, a été arrêté en 1963 pour « faux complot ». Après sa libération, en 1966, il deviendra médecin-chef à l'hôpital de Sassandra puis professeur de gynécologie et d'obstétrique de l'Université de Côte d'Ivoire
  3. Sous la direction de Jean-Noël Loucou, Histoire et Politique : Mélanges offerts au Professeur Joachim Bony, Abidjan, Les Editions de la Fondation Félix Houphouët-Boigny (F.H.B), , 290 p. (ISBN 978-235825-004-7), Avant-Propos