Jeanne Puchol

dessinatrice pour la presse, l'édition et la bande dessinée
Jeanne Puchol
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (66 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Distinctions

Jeanne Puchol, née le à Paris, est une auteure de bande dessinée et illustratrice française.

Biographie modifier

Après des études de photographie à l'École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris, Jeanne Puchol exerce dans le graphisme publicitaire, l'illustration et la bande dessinée[1]. En 1983, elle publie sa première bande dessinée, Ringard !, et illustre un roman policier de Jim Thompson, Groom, pour les Éditions Futuropolis[1]. Elle publie plusieurs autres albums chez Futuropolis et illustre Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx en 1991.

Collaboratice d'(À suivre) à partir de 1993, elle y prépublie la série humoristique Judette Camion, scénarisée par Anne Baraou, qui est par la suite collectée en album[1]. Pour le magazine PLG, elle crée Chimères et, en solo, Ici, la bouchère ne se noie pas, qui devient ensuite le diptyque La Bouchère[1], les aventures d'une bouchère dans l'Espagne de l'Inquisition (Éditions de l'An 2, 2003-2004). S'associant avec Catherine Cazalé (scénario), Puchol dessine une biographie en bande dessinée de Jean Monnet : Jean Monnet, bâtisseur d'Europe (Éditions de l'An 2, 2006)[2].

Sur un scénario de Rodolphe, elle dessine un tome des Abîmes du temps (2008) ; tous deux collaborent de nouveau pour la série Assassins (2009-2010)[1],[3]. En 2008, sur un scénario de Philippe Thirault, elle participe à l'album collectif Les enfants sauvés[4]. Avec la scénariste Valérie Mangin, elle publie Jeanne d'Arc : l'épée (Dupuis, 2011), une bande dessinée historique[5] rééditée ensuite sous le titre Moi, Jeanne d'Arc (Des Ronds dans l'O, 2012). La même année, avec Charonne - Bou Kadir, l'artiste retrace l'affaire de la station de métro Charonne le [6]. Cet ouvrage, publié dans une collection de sciences humaines et traitant de la guerre d'Algérie, remporte le prix Artémisia le [7].

Par la suite, elle collabore avec Laurent Galandon pour Vivre à en mourir (2014), récit sur Marcel Rayman (Le Lombard)[8], ainsi que Interférences (2018), l'histoire des radios pirates[9]. Entretemps, sur un scénario de Laurent-Frédéric Bollée, Jeanne Puchol illustre Contrecoups - Malik Oussekine (Casterman, 2016)[10] qui narre la répression policière d'une manifestation en 1986 au cours de laquelle Malik Oussekine perd la vie[11],[12].

En tant qu'illustratrice, elle a signé plusieurs ouvrages destinés à la jeunesse sur les métiers, rédigés par Pascale de Bourgoing.

Féministe engagée, elle cosigne avec Nicole Claveloux, Florence Cestac et Chantal Montellier un pamphlet intitulé Navrant, publié dans Le Monde en 1985. Ce texte dénonce les dérives d'une bande dessinée racoleuse et sexiste. Elle réitère en en cosignant Les Dessinatrices oubliées avec Nicole Claveloux et Catherine Beaunez[13]. Il s'agit cette fois de dénoncer la quasi absence de femmes auteur dans une sélection des meilleures bandes dessinées que Le Monde avait publiée quelques jours auparavant. Elle participe à des ouvrages collectifs en faveur des droits des femmes, comme En chemin elle rencontre... (éd. Des ronds dans l'O) ainsi que le recueil Féministes (Vide Cocagne, 2018)[14].

Œuvres modifier

Bande dessinée modifier

  1. Excusez-moi d’être une fille, 1998 (ISBN 2-203-39922-8)[15]
  2. Et avec qui je veux, 1999. (ISBN 2-203-39923-6)
  1. Haro sur la bouchère !, 2003 (ISBN 2-84856-010-X)
  2. La Bouchère au bûcher, 2004. (ISBN 2-84856-020-7)
  1. Le Docteur Petiot, 2009 ; (ISBN 978-2-203-01619-4)
  2. Le Vampire de Düsseldorf, 2010. (ISBN 978-2-203-02501-1)

Illustration modifier

  • Groom, de Jim Thompson, Futuropolis, coll. « Futuropolice », 1983.
  • Meurtres pour mémoire, de Didier Daeninckx, Futuropolis, coll. « Futuropolis - Gallimard », 1991 (réédition 2011).

Distinction modifier

Références modifier

  1. a b c d et e Gaumer 2010.
  2. Philippe Ménard, « Bande dessinée. Catherine Cazalé et Jeanne Puchol soulignent à travers une BD le rôle joué par sa ville natale, Cognac, dans l'histoire du père de l'Europe », Sud Ouest,‎ .
  3. C. Georgin, « Assassins (Rodolphe/Puchol) 1. Le Docteur Petiot », sur BD Gest', .
  4. L. Gianati, « Les enfants sauvés », sur BD Gest', .
  5. M. Natali, « Jeanne d'Arc (Mangin/Puchol) 1. L'épée », sur BD Gest', .
  6. Loïc Tissot et Laurent Beauvallet, « Le spectre de la guerre d'Algérie hante la BD », Ouest-France,‎ .
  7. a et b Benjamin Roure, « Charonne Bou-Kadir de Jeanne Puchol, Prix Artémisia 2013 », sur BoDoï, .
  8. « Vivre à en mourir », Historia,‎ .
  9. Laurence Le Saux, « "Interférences" : une BD et une fiction sonore rendent hommage aux radios libres », Télérama,‎ .
  10. Stéphane Dubreil, « Jeanne Puchol, interview/preview à propos de Contrecoups », Cases d'histoire, .
  11. Philippe Poisson, « “Contrecoups” : Retour sur une page sombre de l’Histoire récente », sur criminocorpus.hypotheses.org, Criminocorpus, (version du sur Internet Archive).
  12. Olivier Mimran, « Preview BD: Contrecoups-Malik Oussekine revient sur une bavure policière vieille de 30 ans », 20 minutes, .
  13. Catherine Beaunez, Nicole Claveloux, Jeanne Puchol, « Les dessinatrices oubliées », sur Le Monde,
  14. Philippe Belhache, « Paroles de militantes », Sud Ouest,‎ .
  15. Laurent Mélikian, « Tous des filles comme papa », BoDoï, no 7,‎ , p. 25.
  16. Christian Marmonnier, « Merci Mère... », BoDoï, no 30,‎ , p. 8.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Portraits modifier

  • Patrick Gaumer, « Puchol, Jeanne », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 699.
  • Jeanne Puchol (interviewée) et Vivien Leroux, « Je ne prends pas de risques », Le Courrier de l'Ouest,‎ .
  • Frédérique Pelletier, « Jeanne Puchol : pour se souvenir », dBD, no 83,‎ , p. 44-47.

Chroniques modifier

  • « La Résistance revue par la bande dessinée », Ouest-France,‎ .
  • Jean-Pierre Fuéri, « Terminus Charonne », Casemate, no 49,‎ , p. 69.
  • Marie Pujolas, « Interférences : l'aventure des radios pirates en bande-dessinée », sur www.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  • Caroline Constant, « Il s'appelait Malik Oussekine... », L'Humanité,‎ .
  • Rosa Moussaoui, « Un roman graphique sur la fin de la guerre d'Algérie : Charonne-Bou Kadir », L'Humanité,‎ .
  • « Jeanne Puchol dessine la Résistance », Le Courrier de l'Ouest,‎ .
  • Guillaume Benoît, « Bande dessinée : Radio Gaga », Les Échos,‎ .
  • F. Mayaud, « Contrecoups Contrecoups - Malik Oussekine », sur BD Gest', .
  • J. Milette, « Interférences », sur BD Gest', .
  • Frédérique Pelletier, « Vivre à en mourir : vivre libre ou mourir », dBD, no 83,‎ , p. 67.

Liens externes modifier