Ivan Ivanov Bagrianov

politicien et Premier ministre bulgare

Ivan Ivanov Bagrianov
Иван Иванов Багрянов
Illustration.
Fonctions
Président du Conseil des ministres de Bulgarie

(3 mois et 1 jour)
Régent Kiril, prince de Preslav
Monarque Siméon II
Prédécesseur Dobri Bojilov
Successeur Konstantin Muraviev
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Razgrad
Date de décès (à 53 ans)
Lieu de décès Sofia
Nature du décès Exécution
Nationalité Bulgare

Ivan Ivanov Bagrianov
Présidents du Conseil des ministres de Bulgarie

Ivan Ivanov Bagrianov (bulgare : Иван Иванов Багрянов), né le à Razgrad, mort le à Sofia, est un homme d’État bulgare. Il est président du Conseil des ministres de juin à .

Biographie modifier

Officier d'artillerie, il est un proche de Ferdinand Ier de Bulgarie pendant les Guerres balkaniques, puis sert dans l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale. Il devient grand propriétaire terrien et joue un rôle important dans le mouvement coopératif agraire. Il est nommé ministre de l'agriculture de 1938 à 1941.

Au printemps 1944, l'URSS lance un ultimatum au royaume de Bulgarie (pays de l'Axe avec lequel elle est encore en paix), lui demandant d'ouvrir expressément ses consulats à Roussé et Bourgas. Cela pousse Dobri Bojilov, le président du Conseil des ministres favorable à l'alliance allemande, à la démission. C'est alors que le diplomate Ivan Bagrianov est choisi pour lui succéder par le conseil de régence dirigé par le pro-nazi Bogdan Filov. Bagrianov est quant à lui hostile aux Nazis et souhaite rompre l'alliance bulgare avec l'Allemagne aussi vite que possible. Il compte pour cela sur le soutien du jeune ambassadeur soviétique Alexander Lavrishchev (ru) et du Parti bulgare des ouvriers. Son gouvernement (bg) compte d'ailleurs initialement un de ses représentants en la personne du communiste Doncho Kostov (bg) (ministre de l'Agriculture et des Domaines de l'État). Mais une dizaine de jours après sa formation, les communistes bulgares prennent leurs distances avec ce dernier et reprennent leur guérilla sur ordre de Dimitrov. Le , Bagrianov lance des pourparlers de paix avec les Britanniques et les Américains (auxquels la Bulgarie avait déclaré une « guerre symbolique (bg) » aux conséquences désastrueuses, le ) par l'intermédiaire de Stoïcho Mochanov (bg). Le , pour – selon ses termes – sortir la Bulgarie d'un « sanglant chemin de chauvinisme et de guerre »[1], il annonce l'adoption d'une stricte neutralité et l'amnistie pour tous les prisonniers politiques. Le , il annonce le désengagement militaire total du pays dans le conflit. Le , il décide la dissolution de l'Assemblée nationale, du retrait des troupes bulgares de Macédoine et de Serbie et du départ des troupes allemandes du territoire bulgare pour le [2]. Mais Staline, soutenu par les Alliés, déclare le ne pas respecter la neutralité bulgare et exige que la Bulgarie déclare la guerre à l'Allemagne. Le , l'Armée rouge avance rapidement vers le Danube depuis Bucarest. Devant l'imminence de l'invasion des troupes soviétiques et l'échec à obtenir un armistice avec les Alliés, Bagrianov démissionne avec son cabinet le [3]. Arrêté après la prise de pouvoir du Front patriotique, il est jugé par le tribunal populaire (en) qui le condamne à la peine de mort pour crimes de guerre. La sentence est appliquée par un peloton d'exécution, dans la nuit du au , au cimetière central de Sofia. Le , la Cour suprême de Bulgarie réhabilite Bagrianov par son arrêt no 172.

Notes et références modifier

  1. Marshall Lee Miller, Bulgaria during the Second World war, Stanford University Press, 1975, p. 186 (ISBN 0-8047-0870-3).
  2. Berlin, ne pouvant accepter pour des raisons stratégiques que la Bulgarie sorte de l'Axe, met sur pied l'« Opération Hundessohnn ». Une division SS devait renverser le pouvoir à Sofia et installer à la place un régime satellite dirigé par Alexandre Tsankov à la solde des nazis : in Marshall Miller, op.cit., p. 191.
  3. R. J. Crampton, Bulgaria, Oxford University Press, 2007, p. 279 (ISBN 978-0-19-820514-2).